Algérie

Qui se souvient d'Abdelkrim Zouaoui, dit Krikri '


Natif de Constantine en 1945 et à peine plus haut qu'un arçon, Abdelkrim Zouaoui a affûté l'archet de son talent aux côtés de son père Makhlouf, cheikh dans le cercle du malouf, avant de créer son groupe de rock "Blues Jeans", qui connaît le succès à partir des années 70 avec le tube Ouahdi.Il a éclos au printemps poétique de l'Algérie chantante, soit à l'époque bénie des sixties où les mélomanes d'Alger, d'Oran, de Constantine et de l'Algérie profonde s'enorgueillissaient d'avoir une star ou une pléiade de vedettes dans leurs murs. Et alors qu'il n'y avait pas de pages dites "people" chez le buraliste, le bouche à oreille était l'idéal agenda de sortie à la salle El Mouggar pour applaudir les stars du "local rock" à l'instar du rocker Mahfoud Hadj-Hamou qui était le porte-drapeau de groupe Algiers.
À l'occasion, la presse encensait dans ses encarts publicitaires le groupe Freedom ou El Houria des frères Kezim Saâd et Hocine et qu'a rejoint en 1971 Rachid Bahri, l'ex-leader du groupe "Life". Autre révélation, celle de Yacine et Malik qui étaient au firmament du succès sous le label des Turkish Blend ainsi que le groupe les Abranis qui ont marqué de leur talent l'ancien Majestic, l'actuel Atlas de Bab El-Oued en 1975. C'est dire qu'il y avait de la joie, notamment du côté d'El-Bahia, où L'Hachemi Bensmaïn et son orchestre les Student mettaient le feu à la salle de cinéma El-Feth (ex-Pigalle) et au palais des sports Hammou-Boutlelis d'Oran.
Donc, et au-delà d'une rivalité bon enfant, Constantine n'était pas en reste, puisqu'il y avait sous les sunlights Abdelkrim Zouaoui, le timonier du groupe Blues Jeans qui a éclaté de mille feux sur la scène Algérie où il y avait le "duel" musical. D'emblée, sa voix fusa du petit écran où il interprétait le tube Ouahdi (seul) (1970) (éd. Oasis). Natif de Constantine en l'an 1945 et à peine plus haut qu'un arçon, Abdelkrim Zouaoui a affûté l'archet de son talent aux côtés de son père Makhlouf, qui fut un cheikh dans le cercle du malouf.
Et à "quinze ans", Abdelkrim s'accorda à ses fils avec sa première guitare qu'il porta en bandoulière avec le groupe El Moustakbel. Tant est qu'il fidélisa son âme à la partition du solfège d'où il ne s'est jamais désaccordé. Pour preuve, l'air Ouahdi s'est unifié au clapotis du Rhummel et à l'air du pont de Sidi M'cid où l'écho s'unissait en ch?ur à la peine de "celui qui n'a jamais été seul" puisqu'il s'unifiait de son médiator avec ses amis du groupe les Blues Jeans. S'ensuivirent le succès et l'apothéose lors de la fête de l'indépendance en 1966 où il s'est auréolé d'une guitare Hohner que lui a décernée le président Houari Boumediene.
Elevé à l'école de l'autodidactie, Abdelkrim Zouaoui prêtera son ouïe à l'histoire de la musique andalouse qu'il a tétée enfant. Il s'intéressa aussi à la pop-music d'où a éclos son frère Hassan qui s'efforce de pérenniser à l'aide de son groupe Dikra Krikri, le souvenir de son frère Abdelkrim qui s'en est allé tôt le 20 août 1985.
C'est dire la symbolique d'une date du 20 août 1955 qui auréole l'épitaphe du défunt. Et puisqu'on est dans le souvenir, l'idéal est que le nom de Krikri soit buriné au fronton d'une infrastructure culturelle à Constantine, eu égard à sa générosité sur scène et dans la vie de tous les jours avec sa chanson Gueddami Haou... Et de là où il est, le défunt revit à l'aide du jingle de la série culte Aâssab oua awthar de Mohamed Hazourli qu'il a interprétée de son vivant pour la station régionale de Constantine.
Repose en paix l'artiste.

L. H.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)