Qui s'y frotte, s'y pique

Le régime imposé en équipe nationale est tel qu'ouvrir la bouche ou fumer une chicha est passible de sanctions. Un régime drastique qui donne plutôt l'impression d'être dans une caserne que dans une équipe de football.
Boudebouz, «hchaichi» sur les bords, a transgressé les règles avec un Bouazza emporté lui aussi par la tentation de fumer la chicha. Les deux joueurs, jugés pour ce «grave» délit, ont été tout simplement écartés du groupe où il n'y a pas de place pour les «Hchaichias». S'entraîner comme un forcené, dormir comme un loir et manger comme un ogre, tels sont les seules règles imposées par Halilhodzic. Les joueurs n'ont-ils même pas le droit de rigoler, de s'amuser et d'avoir des quartiers libres ' Une question à laquelle ont déjà répondu ces mêmes joueurs en Afrique du Sud, soumis à une discipline de fer. Feghouli s'en est même plaint à son retour en Espagne. Une fois l'échec consommé, Halilhodzic a remis ça comme pour rappeler à ses joueurs qu'il est le seul maître à bord et que quiconque ose ouvrir la bouche payera la note. Le joueur qui émettra la moindre critique dans la presse sera de facto évincé. Comme Boudebouz a fumé la «chicha» et n'a pas la langue dans sa poche, la note doublera. Il s'est frotté à Halilhodzic, il s'est piqué. Les autres joueurs savent désormais à quoi s'en tenir au risque de faire, eux aussi, les frais d'une maladresse, aussi minime soit-elle. L'intouchable Halilhodzic ne supporte pas que son travail soit remis en cause et ne supporte pas non plus la moindre critique même si l'équipe nationale est sortie par la toute petite des portes de la CAN-2013. Royalement rémunéré, il interdit à quiconque de remettre en cause la manière dont il gère l'équipe nationale. Il veut toujours avoir raison même s'il a tort. A-t-il raison de considérer des adultes comme des gamins ' Pourtant, il chantait et il dansait en Côte d'Ivoire comme il l'a lui-même avoué.