Où est donc la révision de la Constitution annoncée pour la fin de ce mois ' Où est-elle passée, la copie du projet prétendument remise au président de l'APN et que le président du Conseil constitutionnel, censé être le principal destinataire, n'a pas aperçue ' Mais surtout que fait le président de la République, maître de cet ouvrage décidément mal conçu, face à ce foisonnement de déclarations contradictoires, de polémiques et maintenant d'attaques frontales 'Le brouillard qui enveloppe la scène politique est trop épais. En tout cas, suffisamment pour susciter l'inquiétude des Algériens, qui observent une équipe au pouvoir sans chef, sans projet, sans cap et, par-dessus tout, impopulaire. La situation aurait-elle été aussi confuse et délétère si le président de la République disposait de toutes ses capacités physiques et de ses facultés intellectuelles comme le présument, sans trop de conviction mais avec obséquiosité, ses clients politiques ' Rien ne le laisse supposer.Il y a objectivement une relation pavlovienne de cause à effet entre la maladie invalidante du chef de l'Etat et la morosité ambiante qui a gagné le pays dans tous les secteurs. Et la révision de la Constitution n'est que la face, trop apparente il est vrai, de ce constat de carence que tout le monde fait d'une gouvernance par défaut rendue inéluctable par un 4e mandat de trop.On découvre aujourd'hui les dégâts politiques, économiques et sociaux de ce coup de force opéré il y a une année pour satisfaire l'ego hypertrophié de Abdelaziz Bouteflika, un homme de pouvoir comme l'Algérie n'en a jamais connu. Il serait superfétatoire de sérier ici les dommages collatéraux de son désir irrépressible de forcer le destin quitte à mettre la République en sursis.Au-delà de l'argent siphonné à outrance par les corrompus de tout poil qui gravitent autour de lui, au-delà de l'abus d'autorité dont font preuve les «bras armés» de son régime, au-delà de l'indigence politique de ses supporters, il y a la peur. Oui, la peur de l'avenir immédiat qui gagne de larges strates de la société dans une sorte de retour du refoulé des années de braise. Ce sentiment rémanent est trop dur à supporter alors même que les Algériens pensaient avoir achevé leur résilience.Est-il vraiment rassurant d'entendre Amar Saadani attaquer sans ménagement Abdelaziz Belkhadem et ses «maîtres» ' Plus directement, qui sont donc ces «maîtres» qui font bouger Belkhadem, selon Saadani ' Sans doute que ce dernier, qui n'a pas voulu provoquer un nouveau séisme politique comme en 2013, ciblait le même interlocuteur, c'est-à-dire Toufik et son DRS.Mais à l'échelle du citoyen lambda, ce bavardage médiatique donne une pitoyable image d'un pays qui, faute d'une vie politique saine, offre des spectacles indigestes avec les mêmes acteurs et les mêmes actants. Il suscite une légitime inquiétude d'un pays pris en otage par des gens prêts à toutes les folies pour garder le pouvoir. L'Algérie rêvée par Abane, Ben M'hidi et Bouhired mérite assurément mieux. Mais qui s'en soucie '
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Posté Le : 26/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hassan Moali
Source : www.elwatan.com