Qui pourra venir en aide à Amina '

C'est une petite princesse, toute rousse, qui, le jour où ses trois amis sourds se faisaient implanter, elle, courait allégrement dans les couloirs du service ORL de l'hôpital Bouhara.Elle n'a pas encore l'âge de comprendre ce qui se passait et sa surdité la prive encore d'entendre ce qui se disait ce jour-là. Initialement, Amina devait faire partie du groupe d'enfants sourds programmés pour une implantation cochléaire. «Malheureusement l'hôpital de Collo n'a pas pu acheter le 4e implant. Nous, les quatre parents concernés, on a alors convenu d'implanter trois enfants seulement.
Ma fille attendra. Mais même si j'étais heureuse pour ces enfants, j'ai quand même passé des nuits entières à pleurer», dira la mère de la petite rouquine. Elle racontera également les pénibles conditions sociales d'une famille de quatre enfants. «On arrive juste à les nourrir. On n'a même pas des choses de valeur à vendre pour cotiser et acheter l'implant.
Même les gens qu'on a sollicités ne comprenaient pas qu'on puisse implanter ??une pièce'' dans la tête des enfants pour leur rendre l'ouïe. Tous ceux que j'ai approchés semblaient plutôt penser que je racontais mon histoire juste pour me faire un peu d'argent», témoigne-t-elle. Les autres mères, sensibles à son chagrin répliquent: «On ne va pas t'abandonner. On continuera à tout faire pour qu'Amina bénéficie de la même chance dont ont bénéficié nos enfants». Amina n'est pas née sourde.
Elle a perdu l'ouïe après une infection. «C'est suite à une forte fièvre qu'on a remarqué qu'elle n'entendait plus», ajoute la mère. Amina sillonnera depuis tous les hôpitaux du pays, mais à ce jour, elle reste un simple numéro sur une longue liste d'attente. Le restera-t-elle encore ' Serait-ce là le destin d'une fillette, ou trouvera-t-elle une âme charitable qui viendra la prendre par la main ' L'espoir reste permis.