Algérie

Qui paiera les pots cassés '



Une fois de plus, nos juridictions du football font preuve d'une affligeante clémence envers les fauteurs de troubles et les casseurs. La dernière décision en date, lundi, émane de la Commission fédérale de recours qui a étudié les dossiers présentés par les clubs du CABBA et de l'ESS qui s'étaient croisés, en mars dernier, en match de Coupe d'Algérie.La Commission fédérale de recours(CFR) a traité, lundi, le recours des équipes de l'ES Sétif et du CA Bordj Bou-Arréridj, lourdement sanctionnées par la CD/LFP à la suite des incidents qui avaient émaillé la fin de leur rencontre «aller» des quarts de finale de la Coupe d'Algérie, le 14 mars dernier au stade du 20-Août de Bordj Bou-Arréridj. Aussi, les sanctions de suspension des stades de BBA et de Sétif pour six rencontres ont été réduites respectivement à 3 et 2 matchs, alors que la sanction financière, estimée à14 milliards de centimes, infligée aux Sétifiens pour «dégâts occasionnés» aux installations du stade de Bordj Bou-Arréridj (pelouse brûlée, gradins saccagés etc.) a été supprimée, tandis que l'amende pécuniaire a été divisée par deux (20 millions de centimes au lieu de 40 millions) tandis que la privation des droits TV a été tout simplement annulée. Pour rappel, la commission présidée par Me Kamel Mesbah avait jugé l'affaire moins de 72 heures après la rencontre. Elle avait constaté et qualifié les incidents survenus lors de cette rencontre, comme «incidents graves conformément à l'article 73 du code disciplinaire de la FAF». Les deux équipes ont été désignées comme les responsables directs de ces dépassements qui étaient survenus en fin de match. La CD/LFP a menacé de sévir envers les deux dans le cas de récidive(les deux formations avaient un match «retour» à disputer, mais qui a été finalement reporté à cause de l'arrêt de toutes les compétitions sportives) et ce, assurait-elle, «conformément aux articles 38,39 et 73 du code disciplinaire».
Avec cette «grâce» accordée par une structure de la FAF qui agit en se conformant aux mêmes règlements et barèmes disciplinaires, la question est de savoir si la «sentence» de la CD/LFP a été «dictée» par des considérations populistes, probablement les mêmes qui ont présidé à l'allégement de ces sanctions. En ce sens que l'autorité «judiciaire» de la structure de Me Kamel Mesbah s'exerce sur «instructions» venant de parties influentes au sein de la LFP sinon de la FAF. La commission fédérale de recours présidée par Me Abdou Belkherroubi qui a toute latitude de reconsidérer les sanctions prononcées en première instance, dans ce cas par la CD/LFP, a-t-elle décidé sur la base des mêmes barèmes ' A-t-elle été instruite, elle aussi, de réduire les sanctions afin de calmer les ardeurs des uns et des autres ' Dans tous les cas de figure, une question de principe s'impose : qui paiera les pots cassés ' L'Opow du 20-Août 55 de Bordj Bou-Arréridj avait estimé les dégâts causés à l'infrastructure à 14 milliards de centimes, alors que des personnes, des supporters-casseurs ou soupçonnés de l'avoir été, ont été traînés devant les tribunaux et ont fait de la prison. Si l'ESS et le CABBA sont pratiquement «blanchis», probablement considérés comme des boucs émissaires, il faudrait bien trouver un coupable pour répondre du préjudice causé. Le contribuable, seul, ne peut être indéfiniment ce dindon qui paie pour les fautes et les exactions des auteurs de ces actes de sabotage.
M. B.


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