Algérie

Qui paiera les coûts de surestaries '



La suspension de l'activité d'assemblage de véhicules depuis plus d'une année a eu, entre autres incidences, la mise sous le boisseau de plusieurs dossiers de dédouanement de milliers de kits de voitures actuellement en souffrance dans les ports du pays.Ces ensembles étaient inscrits dans les plannings de production des unités de Renault, Tahkout et Sovac.
Un grand nombre de ces véhicules censés être assemblés localement correspondaient, pour une grande partie, à la satisfaction des commandes déjà effectuées par les clients, dont beaucoup avaient versé le premier apport pour la réservation alors que d'autres avaient même remis le chèque pour un paiement total dans le cadre d'un crédit bancaire.
L'accélération des évènements ayant marqué le pays au cours de cette période a, ainsi, surpris les anciens opérateurs, qui, à l'évidence, étaient loin de se douter que la révolution du sourire du 22 février 2019 allait aussi mettre un terme à une dynamique industrielle largement contestée.
D'autant que l'un des objectifs mis en avant par les promoteurs de cette parodie était, notamment, la nécessité de contenir les dépenses en devises du pays.
Or, dans la réalité, la facture globale des importations de ces kits pour l'année 2019 avait atteint les 2 milliards de dollars répartis entre un quarteron d'assembleurs de véhicules particuliers et quatre autres pour le véhicule utilitaire et industriel.
Des dizaines de milliards de centimes de frais de stockage
Aujourd'hui, presque deux années après leur réception dans les ports du pays, une bonne partie de ces kits est toujours bloquée dans des zones sous-douane, en attente de leur dédouanement. Il va sans dire que les frais de surestaries liés à cet emmagasinage qui dure encore se chiffreraient en dizaines de milliards de centimes qu'auront à prendre en charge légalement les importateurs concernés.
Dans ses dernières déclarations, le ministre de l'Industrie a évoqué un recours à une prise en charge de ce matériel bloqué en attendant que la justice statue définitivement sur la situation des opérateurs concernés. Pour les autres, il serait attendu une reprise partielle des activités d'assemblage pour achever ce processus et permettre à des centaines de clients impatients de prendre, enfin, possession de leur véhicule tant rêvé. Pour ces entreprises, cette reprise s'annonce déjà sous de mauvais auspices, sachant que les personnels de ces usines ont été depuis longtemps mis au chômage technique et que leur rappel obéirait à une procédure de recrutement, à durée déterminée, tout aussi complexe. Quand bien même la tâche qui attend ces personnels ne serait pas particulièrement ardue dès lors que les kits en question sont le plus souvent des véhicules entièrement montés, à l'exception de quelques détails qui justifieraient l'émargement de ces investisseurs à ce type d'activité au cours des années précédentes.
Appréhension des clients
Toutefois, il en est autrement pour Renault Production dont les véhicules arrivent complètement démontés depuis les usines du constructeur avant d'être assemblés à travers des centaines d'interventions tout au long des chaînes du site de Oued Tlélat près d'Oran. Ces équipements stockés durant deux années dans des conditions sans doute inadéquates pourraient alors avoir subi des effets négatifs sur la qualité des matériaux. Ceci étant, il importe de savoir maintenant si les coûts de surestaries, ou frais de stockage dans les structures portuaires, seront intégrés dans la structure des prix de vente des véhicules assemblés localement pour les faire assumer, en définitive, par les clients ou seront-elles prises en charge exclusivement par les importateurs '
Une question légitime que se posent déjà les clients et qui se justifie amplement par la liberté qu'ont toujours eue les concessionnaires à définir et à revoir à la hausse en toute liberté les prix de vente de leurs véhicules. La réglementation en vigueur laisse très peu de man?uvre pour les services compétents de l'Etat pour intervenir dans ce domaine.
B. Bellil


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