Algérie

Qui paiera la facture '



Qui paiera la facture '
Avouant à demi-mot l'échec de cette manifestation lors de la conférence qu'il a animée à Alger, Kamel Belkacem, le directeur du département communication de CCCA 2015, en imputera la responsabilité à la presse locale.Le feuilleton "Constantine, capitale de la culture arabe 2015" a pris fin. Quelques jours après la clôture de cet événement qui a suscité autant de critiques que d'admiration, nous sommes appelés à en faire le bilan, ne serait-ce que pour évaluer ce que CCCA 2015 a réellement apporté à la ville du Vieux Rocher, autant sur le plan culturel que sur les plans économique et structurel. Hormis le nombre de visiteurs qui ont été probablement attirés, plus par curiosité que par intérêt à la chose culturelle il faut le dire, Constantine a-t-elle été à la hauteur de ses ambitions ' Pour les officiels, c'est une totale réussite. Quant aux plus regardants, le verdict est sans appel, c'est le flop !À l'évidence, l'idée de l'événement de 2015, qui était censée promouvoir "Constantine" au rang de capitale de la culture arabe, présente à son épilogue une note plutôt "salée". Pour le moment, il n'y a que les dépenses "faramineuses" qui sont connues. Il n'y a qu'à voir les cachets des stars "internationales" invitées à la clôture de CCCA 2015. Il est vrai que certains vont ironiser sur ce qu'ils considèrent comme des broutilles, en rappelant les milliards de dinars détournés çà et là, mais l'exemple vaut le détour. Pour une soirée de moins de deux heures, la chanteuse libanaise Majda Roumi percevra 200 000 euros ! Cheb Khaled aura également perçu le même cachet ou certainement plus. A contrario, le Salon du livre arabe a, lui, été réduit à sa version "locale", faute d'argent, a-t-on expliqué. Pis encore, sur les 400 maisons d'édition et distributeurs de livres nationaux, seulement 140 y ont participé... toujours faute d'argent. Par ailleurs, seules 73 activités culturelles ont été organisées sur les 365 jours. Pour un budget de 7 millions de dinars. Nonobstant, les plus farouches zélateurs de l'événement ne cessent, ces derniers jours, de crier haut et fort, l'apport "considérable" de la manifestation sur le plan économique et culturel ; l'on citera, entre autres, le directeur du département de communication du commissariat, Kamel Belkacem, qui a affirmé que "cet événement a contribué au développement économique de la ville". Hormis le parc citadin - à l'arrêt - et les hôtels Mariott, Cirta et Le Panoramic - ces deux derniers sont également en chantier - tous les projets auxquels il faisait référence n'entrent tout simplement pas dans le cadre de la manifestation ! Par cette sortie médiatique à Alger, M. Belkacem chercherait-il à tromper l'opinion publique ' Oui, car le chef du département communication, pas aussi communicatif qu'il voudrait bien nous le faire croire ? uniquement deux conférences de presse en une année ? va plus loin dans sa diatribe en rejetant la responsabilité de l'échec de la manifestation sur les médias locaux. Il dira : "Comme c'est une ville de l'intérieur, les médias n'ont pas assez couvert l'événement, il en est de même pour la promotion qui était inexistante."Quand le wali de Constantine se désavoue !"Nous serons au rendez vous", avait déclaré le wali de Constantine avant le lancement de la manifestation, il y a une année. Dans une déclaration au mois de novembre 2013, il avait assuré que "50% des projets seront opérationnels le jour du lancement de l'événement, soit en avril 2014, et les services de la wilaya ?uvreront à accélérer la cadence des travaux pour les autres projets". Mais voilà qu'au final, Hocine Ouadeh est mis en porte-à-faux, lorsqu'il reconnaît, dans un aveu à peine dissimulé sur les ondes de la radio locale, que ses services n'étaient pas habitués à réaliser ce genre de projet en un temps record, avant d'accuser certaines parties d'être derrière l'échec. En effet, deux ans et quatre mois après, seulement 20% des projets ont été inaugurés. Pis, certains projets sont à l'arrêt et d'autres ont été annulés, de l'aveu même du wali, faute de financement. C'est le cas du Palais des expositions, le parc citadin Bardo, ainsi que la réhabilitation du patrimoine, à savoir la vieille ville, les mosquées, les zaouïas et plusieurs sites historiques. Quant au programme d'aménagement du centre-ville lancé en 2014, les travaux sont toujours en chantier. Lynda NACER




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