Algérie

Qui ne souvient du père de «Nedjma» ?



L’ombre de Kateb Yacine sillonne les rues de Sidi Bel-Abbès Un homme, un écrivain -sans conteste le plus doué de nos aînés- a pu toucher de sa plume l’âme de l’Algérie dans tous les sens, dans l’ordre chronologique ou dans les anachronismes du colonialisme, «Ce père de tous les malheurs» pour reprendre un refrain célèbre de la pièce «la guerre de 2000 ans». On l’a reconnu, il s’agit de l’auteur de «Nedjma», Kateb yacine. En 1978, le fils de Keblout des Beni Hillal s’installe à Bel-Abbès dans le cadre de la décentralisation des théâtres. Avec sa troupe, il rayonne sur la région avec des hauts et des bas, selon les humeurs des jeunes du mouvement du théâtre amateur à l’époque où l’on chantait «Yamamia». Grand souvenir pour les plus vieux, ceux qui écrivaient, montaient des spectacles sans un sous dans leurs poches. C’était ce qu’on appelait «Masrah Moultazim» sous les airs de Nass Ghiwan, Marcel Khalifa, Cheikh Imam et d’autres poètes comme Mohamed Darwich, le Palestinien, et Fouad Nejm, l’Egyptien. Epoque aussi où Kateb habitait Tenira et créait un texte «Mandela» dans le contexte majeur du massacre de Sabra et Chatila, consacré dans la pièce «Palestine Trahie». Yacine était émerveillé par la fougue des jeunes d’alors, entre autres Mokhtar Boudjemaâ et son école de comédiens surtout sa pièce visionnaire «Noukta». Boudjemaâ est aujourd’hui animateur culturel au Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès. Kateb Yacine avait saisi au vol le sens de cet Algérie en chantier, capable de miracle comme l’a été celui des enfants de novembre. Vivant, il aurait applaudi les mots vrais des rappeurs tels un «Filofenomen» parce que chaque génération porte le grain qui construit le pays. Notre immense pays qui sait faire de la poésie, chanter et vivre en paix et libre comme l’oiseau qui aime les arbres et hait les cages même dorées. L’enfant Kateb et l’adulte ont traversé les bords de la Mekerra pour incruster leurs noms dans notre mémoire d’autant plus que l’approche de la célébration du 1er novembre, jour où nous avons vaincu la nuit coloniale, est à nos portes.


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