Celui de là-bas écrit à son frère d'ici. Celui d'ici répond à celui de là-bas. Ensemble lisons une des deux lettres: «Ici, nos enfants n'arrivent pas à poursuivre leurs études. On dit qu'un grand nombre quitte l'école chaque année, sans qualification. Sans diplôme à part celui de chômeur et de bras cassés par des rêves un peu trop enfantins. On nous regarde comme des bouches à nourrir. Comme des incapables ! Des parasites qui vivent aux dépens de la communauté. Ici, on considère que nous faisons trop de gosses. On s'est mis à nous en enlever. Exactement comme ailleurs parce que les enlèvements d'enfants ça fait partie des exigences de la modernité. On installe, on monte et on entretient des réseaux de pédophilie pour punir nos gosses d'être nés ici. Pour leur faire regretter, et à nous avec, d'être nés tout court. Et puis, des enfants, ça doit servir à quelque chose. Alors on s'est mis à inventer un trafic d'organes. Exactement comme ailleurs parce que le trafic d'organes, ça rappelle les grandes nations et, surtout les grands réseaux. Des gosses de peuple, c'est fait pour mourir. Pas plus.Ici et ailleurs, on nous regarde comme on ne regarde plus rien, nulle part.Des sans droits. Des sans vie. Des non-sens. Et les non-sens, ça perturbe un peu la quiétude des seigneurs de la terre, qu'ils soient ici ou ailleurs. Qu'on nous tire une balle à bout portant ou qu'on nous pousse en dehors de notre emploi et qu'on nous indique le chemin de la pendaison, c'est pareil. C'est Kif kif !Destinés à être persécutés par les nôtres et les autres, nous ne demandons pourtant rien de particulièrement difficile. Qu'on nous oublie ! Qu'on nous laisse en paix ! Une petite paix, comme dit la publicité, on la vaut bien, n'est-ce pas '
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Posté Le : 26/02/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Guellil
Source : www.lequotidien-oran.com