Algérie

Qui est à la manoeuvre'



augmentation des prix dans certaines wilayas et grève des boulangers dans d'autresCette «énigmatique» décision d'augmentation du prix du pain semble n'obéir à aucune autorité identifiée et interpelle l'ensemble de la profession.
Le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a qualifié, hier, la hausse du prix du pain décidée par des boulangers d'illégale. Il a indiqué comprendre les préoccupations des boulangers, dont la marge bénéficiaire est très réduite, mais cela ne saurait justifier ce genre de décision unilatérale. Pour Benmeradi, le dossier du pain est à l'étude au niveau de son département, assurant que la problématique du secteur n'est pas simplement liée à la question du prix du pain. L'approche des pouvoirs publics se veut donc globale et poursuit l'objectif de régler définitivement le problème, sans léser les consommateurs, tout en proposant des marges bénéficiaires correctes aux boulangers. Le ministre du Commerce qui n'a pas dévoilé les détails du plan gouvernemental en direction des professionnels, semble indiquer que les récurrentes actions d'augmentation illicites des prix du pain n'auront plus lieu d'être.
Telle que posée par le premier responsable du Commerce et donc premier garant du respect du prix, du reste administré, de cette denrée stratégique, pourrait amener les commerçants à lever le pied et engager un dialogue sérieux avec les autorités compétentes, à l'effet de régler une bonne fois pour toutes la question du pain, sa qualité, son prix et surtout sa distribution qui ne répond, présentement à aucune norme commerciale en rapport avec un produit de large consommation. Il se trouve, cependant que les associations de boulangers ne sont pas dans une posture de défi à l'endroit de l'Etat. L'ensemble des représentants des boulangers à l'échelle de tout le pays s'est désolidarisé de l'action enclenchée par quelques boulangers, visiblement déconnectés des réseaux associatifs encadrant la profession. De fait, cette «énigmatique» décision d'augmentation du prix du pain qui semble n'obéir à aucune autorité identifiée, pose la question de la représentativité et interpelle l'ensemble de la profession, notamment sur son «mode opératoire». Le timing choisi pour montrer «l'opération» n'est pas anodin: une fête religieuse, doublée d'un congé de fin de semaine, laissent, en effet, le temps à la rumeur, aux réseaux sociaux de «fonctionner», jusqu'à aujourd'hui dimanche, jour d'ouverture de l'administration du contrôle des prix. Bénéficiant, faut-il le relever, d'un large écho dans la quasi-totalité des médias nationaux, en sus des réseaux sociaux qui ont pris le relais, les initiateurs de cette décision de hausse du prix du pain, auront réussi une «belle opération clandestine», sans prendre le risque d'une quelconque visibilité dans l'opinion nationale. Toute tentative de remonter à la source du «mot d'ordre» se perd au premier boulanger à qui on aura posé la question. Ce mode opératoire ressemble étrangement à la fameuse grève générale illimitée des commerçants que l'ensemble des représentants de la profession a dénoncé, mais qui a tout de même eu lieu, dans quelques wilayas du pays. Aucun commerçant n'était en mesure de dire le motif qui l'a poussé à baisser rideau, mais tous ont désigné les réseaux sociaux comme leur première source d'information.
Il semble que pour cet énième mouvement d'humeur, on peut connaître la principale et seule raison. Il s'agit de la marge bénéficiaire du boulanger. La revendication peut être considérée comme légitime, mais encore faut-il qu'on sache qui est derrière l'augmentation des prix dans certaines wilayas et la grève des boulangers dans d'autres.
Pour l'heure, le mystère reste entier et la sortie plutôt très «mesurée» du ministre du Commerce plaide en faveur d'une volonté de l'Etat de ne pas sanctionner une profession qui court le risque d'une disparition pure et simple. Et pour cause, le boulanger, tel qu'on le voyait aux quatre coins du pays passe pour une espèce en voie de disparition. Le métier est à la merci de réseaux de distribution activant dans le marché noir, jouant sur les marges, la rareté du produit et le proposant aux consommateurs dans des conditions inacceptables. C'est certainement cette grande faiblesse qui oblige la profession à évoluer dans une zone grise, ce qui favorise des actions non identifiées, telle que les Algériens en ont été témoins, ce week-end.


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