Algérie

Qui décrochera le marché algérien ? Deux milliards d'euros pour des frégates



Américains, Russes, Asiatiques, Allemands, Britanniques, Italiens et Français sont en compétition pour vendre à l'Algérie quatre frégates. Un juteux contrat de 2 milliards d'euros. Chancelleries et chefs d'Etat s'activent car rien n'est encore joué !

En toile de fond, la marine algérienne exprime de plus en plus des besoins d'armement grandissants. En face, de coriaces concurrents sont en lice. L'Algérie veut continuer à avoir une marine moderne. Le développement de la force de dissuasion sous-marine est confirmé ainsi que les grands programmes structurants : acquérir des frégates FREMM. Les Européens qui sont déjà en compétitions entre eux doivent aussi faire face à la concurrence des Etats-Unis ainsi que de nouveaux acteurs du sud-est asiatique et russes. Une chose est sûre : les Algériens veulent un contrat d'Etat à Etat et des garanties solides. Premier vendeur potentiel en lice : Berlin. Une source bien informée sur ce dossier est fortement persuadée que les Algériens sont fortement intéressés par le produit allemand F125 du géant TKMS, numéro deux européen. Depuis la visite de la chancelière Angela Merkel à Alger, des discussions sont menées par la Bendesmarine avec les autorités militaires algériennes pour la livraison de nouvelles frégates Meko de type 125. Livrables entre 2014 et 2017, ces unités de 143 mètres et 6.800 tonnes embarqueront 8 missiles antinavires Harpoon, 2 systèmes RAM, 7 mitrailleuses de 12,7 mm et un canon de 127 mm. Elles sont spécialement conçues pour l´action vers la terre mais peuvent voir leur système de défense aérienne renforcé. Cela dit, rien n'est gagné pour les Allemands.

Face au produit allemand, on trouve aussi l'américain Lockheed Martin et son LCS, l'espagnol Navantia et le F100, ou encore l'italien ORIZZONTE (Fincantieri/Finmeccanica) avec sa propre version de la FREMM. Dans ce contexte concurrentiel exacerbé, les Russes, qui tiennent jusqu'à présent une place prépondérante dans la coopération militaire avec l'Algérie, sont aussi pressentis pour remporter le marché des frégates, comme l'indiquait il y a peu la revue Kommersant.

Face à cette forte concurrence, Nicolas Sarkozy s'active pleinement. Le chef d'Etat français a invité le président Abdelaziz Bouteflika pour une visite officielle à Paris à la mi-juin. Au centre des discussions, figurent bien évidemment la libre circulation des personnes et bien d'autres volets, mais ce sera sur l'armement que se focaliseront les entretiens entre les deux chefs d'Etat. En visite en novembre 2007, en Algérie, Sarkozy avait longuement fait la promotion de l'armement français dont notamment quatre frégates de type FREMM (Frégate européenne multimission).

La visite de Bouteflika à Paris pourrait agir comme un catalyseur à opter pour le marché français. Le groupe naval français, qui réalisera 11 FREMM pour la marine française, a déjà vendu une frégate de ce type au Maroc pour 500 millions d'euros. Lors de la visite de François Fillon à Alger, l'an dernier, il a été fortement question d'éventuels contrats d'armement entre la France et l'Algérie.

L'Algérie souhaite «un véritable transfert de technologie» en ce sens qu'elle propose une fabrication dans les chantiers algériens d'une frégate. Les Algériens exigent, enfin, que ce soit la marine nationale qui forme leurs équipages. Tout ceci s'inscrit en droite ligne avec la volonté algérienne de se doter d'une marine moderne, tout en se rapprochant de l'Otan.







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