Certains vendeurs reconnaissaient qu'ils achètent des accessoires à 50 ou 100 dinars et les revendent à 500 et 600 dinars.On n'en parle pas souvent mais le phénomène est quasiment général. On ne se pose pas beaucoup de questions mais la réalité est intrigante. Une tournée à travers les magasins spécialisés dans le matériel informatique, bureautique et téléphonique renseigne suffisamment sur la supercherie. Les gens achètent des produits incontrôlés pour la majorité en matière de qualité et en matière de prix. Cette gamme de produits échappe à toute logique.
Pour constater l'écart invraisemblable entre les prix à l'achat et ceux pratiqués, nous avons fait une tournée à travers plusieurs magasins et interrogé plusieurs vendeurs et acheteurs. Même si du côté des commerçants, les langues sont peu bavardes, il n'en demeure pas moins que certains ont quand même préféré dire la (les) vérité (s) sur les prix à l'achat. Du côté des clients toutes catégories confondues, la tendance est générale. On s'interroge rarement sur l'écart qui sépare les prix d'achat et de vente.
Sur le terrain, il apparaît que l'écart est abyssal. «Moi, personnellement, je vous confirme que la différence entre les prix d'achat et ceux pratiqués est très grande. Il y a des produits qui reviennent au prix de gros à 50 DA et qui sont vendus à 400, voire 500 DA», révèle un jeune vendeur. Il n'y a aucun contrôle sur les prix et la qualité de ces produits. Le matériel informatique, téléphone mobile et autres du genre. «Qui se demande combien coûte un chargeur de téléphone' Combien de personnes savent reconnaître un chargeur d'origine et un autre de contrefaçon' Peu de gens savent que la plupart du matériel est vendu au prix des marques d'origine alors que c'est de la pure contrefaçon», ajoute un autre jeune tenancier d'un cybercafé.
D'autres citoyens pointent du doigt les vendeurs sur les trottoirs de ce matériel. Ces derniers arrivent le matin, se mettent à vendre des téléphones portables à des prix très bas. Jamais inquiétés, ces derniers s'installent sur le trottoir et vendent du matériel contrefait à des prix trop bas. «Autrefois, à Draâ Ben Khedda, sur l'avenue principale, j'ai acheté un téléphone portable à 1 500 dinars, alors que dans les magasins, le même appareil coûtait 3 500 dinars. Quelques jours plus tard, mon téléphone n'avait plus de sonnerie ni même de recharge de batterie. C'était du matériel contrefait. Je me suis fait avoir», reconnaît un citoyen de la ville. En tout cas, lui réplique un autre, les magasins ne vendent pas un matériel meilleur que le tien. On m'a vendu un téléphone contrefait au prix du même d'origine.
Toutefois, la plus grande supercherie réside dans la vente de l'accessoire. Les chargeurs, les batteries, les écouteurs et autres télécommandes. Certains vendeurs reconnaissaient qu'ils achètent des accessoires à 50 ou 100 DA et les revendent à 500 et 600 DA. Certains vendent de la contrefaçon aux prix de la marque originale à des prix qui dépassent l'entendement. Tout cela se passe dans l'impunité la plus totale. «S'il y avait une répression de ces pratiques, les prix vont baisser de manière significative. C'est justement le manque de contrôle qui maintient les prix de ces produits élevés. A l'achat, ça ne coûte vraiment rien du tout. Certains les achètent en sacs et les vendent au détail», reconnaît un vendeur au marché. Enfin, aujourd'hui et plus que jamais, le consommateur a l'impérieux devoir de s'organiser pour se défendre. «Personne ne peut nous défendre si on se laisse marcher sur les pieds. C'est à nous de nous défendre en nous organisant en associations ou autres», affirme un jeune à Tizi Ouzou. En tout cas, une seule association pour défendre le consommateur n'est que de la chimère, car il en faut plusieurs. C'est en fait, ce consommateur qui devra changer de mentalité et pas les spéculateurs. «Nous sommes un peuple mal organisé. C'est pourquoi on est malmenés par les spéculateurs de tous genres. Si on continue comme ça, c'est nous qu'ils vont vendre.
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Posté Le : 01/08/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel BOUDJADI
Source : www.lexpressiondz.com