Algérie

Qui contre qui '



Qui contre qui '
Chaque acte politique en Algérie est considéré comme une comédie entre parties invisibles réelles ou supposées : on ne croit pas à l'APN que tous voient mais aux clans que personne n'a vus mais que tous ressentent. On ne croit pas qu'un patron réussisse une entreprise mais à son parrain : le registre de commerce est une procédure de prête-nom. On ne croit pas à la réussite mais à la couverture. D'où vient cette maladie ' Peut-être de la guerre de Libération : l'Etat-nation est né dans un maquis, dans la clandestinité, le caché, l'occulte. A l'indépendance, il est descendu de la Montagne vers la ville mais cela n'a pas changé les m'urs : Ferhat Abbas était l'apparence, Benbella était l'occulte. Benbella était à son tour l'apparence et Boumediene l'occulte. Cela donnera à cette tradition du doute par la thèse : personne n'est innocent, n'est réel, n'est lui-même. Tous sont les manipulés de tous. Le pays en deviendra une illusion, le droit et la loi une arnaque, la justice un coup de téléphone, les réformes, une man'uvre, les élections un plébiscite et l'enquête une attaque et l'apparent une sournoiserie. L'Algérien en deviendra un croyant ou un sceptique mais pas un citoyen, jamais. Et cette maladie de l'esprit ne touche pas seulement les acteurs des propagandes cycliques, mais aussi les oppositions, celles des élites ou des organiques ou des exilés. Avec, en lourde facture finale, la paralysie des initiatives, de l'esprit, des visions et des actions. Car c'est tout ce que le pays récolte de sa thèse du complot permanent : l'impossibilité de croire, d'avoir foi, d'agir et de changer.


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