Algérie

Qui cherche à bouffer Air Algérie'


Qui cherche à bouffer Air Algérie'
L'objectif de toute cette campagne est d'aboutir à la privatisation d'Air AlgérieCeux qui savent aboyer ont déjà eu leur partie du boulot. Ils ont hurlé le «désastre Air Algérie» sur tous les toits. Il appartient maintenant à ceux qui savent légiférer de faire le leur.La campagne menée avec hargne contre Air Algérie, ces jours-ci, nest pas et ne peut pas être innocente. Et ce qui, à première vue, ressemblait à une danse macabre autour de l'actuel P-DG qu'on voulait scalper, peut s'avérer, plutôt, une danse festive précédant et préparant le déclenchement d'une opération, plus grande, dont l'objectif serait d'aboutir, pas à l'ouverture du ciel, mais carrément à la privatisation d'Air Algérie.La méthode est simple et aussi ancienne que le monde: Qui veut tuer son chien l'accuse de rage» dit l'adage. Or, à Air Algérie, il semble que certains aient trouvé mille rages. Le retard, le crash, la mauvaise gestion, les services bien en deçà de la norme, le cafouillage à chaque départ, la peur à chaque arrivée...tout y est passé et tout y est revu jusqu'au moindre détail.De cette manière, il ne manquera plus au peuple qu'à courir remercier ceux qui achèteraient cette compagnie devenue inutile et si encombrante. Ils l'achèteraient comme d'autres avaient acheté d'autres entreprises, c'est-à-dire pour un bout de pain car lorsqu'on est si mauvais, non seulement on n'a pas le droit d'être exigeant mais, en plus, il faut remercier le seigneur Argent de tenter de sauver cette compagnie.Ceux qui savent aboyer ont déjà eu leur partie du boulot. Ils ont hurlé le «désastre Air Algérie» sur tous les toits. Il appartient maintenant à ceux qui savent légiférer de faire le leur. Ils doivent nous débiter les discours sur les bienfaits de la privatisation, sur son efficacité, son efficience et sa performance et nous ne serons point étonnés d'entendre des politiques lever la voix pour demander la privatisation de la compagnie aérienne.Il se peut même que cela soit fait par ceux dont la fonction est de ne rien dire dans les temps normaux. Ensuite, sur cette scène, si bien préparée, les acheteurs feront leur entrée, les mains levées en signe de victoire.Une autre victoire contre le peuple et une autre victoire contre le monde. Ceux qui ont le sens de l'observation ont dû apprendre, avec le temps, que lorsque l'argent a faim, il se met à aboyer. Oui, de nos jours, l'argent mange. Parfois même à tous les râteliers et, il n'y a donc aucun étonnement à ce qu'il ait faim ou à ce qu'il ait envie d'avaler telle entreprise, telle compagnie, telle banque, telle usine... Et Dieu seul sait combien d'entreprises, bâties avec le sang et la sueur du peuple, à coups de privations et de sacrifices, ont été englouties par la grande gueule de l'argent lorsque l'envie lui en prit. On nous chantait alors les vertus de la privatisation et l'on oubliait de nous préciser les vrais desseins de la destruction du tissu industriel.Lorsque la destruction fut achevée et lorsque tout fut bradé, alors certains s'étaient mis à regretter cette privatisation qu'ils avaient été les premiers à chanter, plus fort que tous les autres. Est-ce parce qu'ils ont regretté sincèrement le mal qu'ils ont fait au pays ou est-ce parce qu'ils n'ont pas été assez payés pour cette destruction du pays' La seconde option semble la plus plausible car on ne peut se faire une conscience lorsqu'on n'a plus la sienne, exactement comme on ne peut pas se refaire une virginité lorsqu'on a perdu la sienne.La politique est la politique. Sale sur certains points, tuante sur d'autres, noble parfois, vile en d'autres jours, mais elle est ce qu'elle est, c'est-à-dire une tentative de recherche continue de la manière de faire les choses.L'argent, de son côté, c'est l'argent. Parfois propre, le plus souvent sale. Peureux en des occasions, lâche en d'autres mais il lui arrive aussi d'être honnête.Rarement sans doute, mais cela lui arrive aussi. Il est, lui aussi, ce qu'il est, c'est-à-dire un moyen d'échange qui sert la satisfaction des besoins et, lorsqu'il le peut, des folies.Mélanger l'argent à la politique a toujours été l'erreur à ne pas commettre et les sages de ce monde ont toujours attiré l'attention sur le danger de ce mélange. Mais les temps étant ce qu'ils sont, la promiscuité n'a pu être empêchée et, bien que l'on n'en parle pas assez, l'argent chez nous a inondé le souk de la politique et, du coup, la politique chez nous a fini par prêter son dos à l'argent et aux détenteurs de cet argent. Mais comme cette association est simplement contre nature, les nôtres ont eu l'idée de tirer à eux quelques «intellectuels» pour tenter de légitimer cette intimité fort douteuse.Ces derniers ont chanté dans des salles de conférences, réservées à coups de milliards, les vertus de l'entrepreneuriat et les histoires et les secrets de la réussite de certains de chez nous.La bénédiction (intellectuelle) est obtenue et le tour est joué. L'argent peut alors sortir au grand jour, faire ses emplettes sur le boulevard de la République. Mais maniaque jusqu'au bout des ongles, l'argent ne se contente pas de prendre ce qu'il veut. Il exige d'être vu comme un sauveur.Dieu, mais qu'avons-nous donc fait pour en être là'


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)