Algérie

Qui aura le mot de la fin '


Le débat sur l'application de la peine de mort refait surface après l'arrestation des présumés coupables de l'infâme lynchage de Djamel Bensmaïl, assassiné publiquement, puis immolé et décapité par ses bourreaux.La demande de l'activation de la peine de mort revient, tout au long de ces dernières années, au-devant la scène à chaque fois qu'on se retrouve face à des crimes qui provoquent horreur et indignation au sein de la population, les enlèvements suivis par les assassinats d'enfants notamment, sans faire infléchir la position des autorités sur la question. Cette fois-ci, c'est un groupe d'avocats qui a pris l'initiative de plaider directement devant le président de la République l'activation de la peine de mort. L'Algérie, où aucune exécution n'a été appliquée depuis 1993, contre de nombreux criminels condamnés par les tribunaux à la peine capitale, fait partie de 142 pays qui appliquent un moratoire sur la peine de mort, en vue d'abolir la peine de mort.
L'ex-ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, avait laissé entendre, au mois de novembre de l'année passée, que « la peine de mort existe dans la loi. Ne soyez donc pas surpris si elle est appliquée à l'avenir, si besoin il y a ». Soulignant dans ce sens que « des négociations sont en cours, sur les plans national et international, entre ceux qui appuient et ceux qui rejettent le retour à la peine capitale », tout en rappelant que « l'Algérie est un Etat souverain, libre d'appliquer la peine de mort, et rien n'est en mesure d'entraver son application », en insinuation à la pression exercée par les organisations internationales des droits de l'homme pour l'abolition de cette peine. Ces déclarations s'inspirent-elles d'une réelle volonté politique pour appliquer la peine de mort ' M. Zeghmati avait dans ce contexte fait savoir que l'Algérie n'avait signé ni ratifié aucun accord international interdisant le recours à la peine de mort, et elle sera appliquée si nécessaire, a-t-il affirmé. Mais depuis ces déclaration, rien de nouveau sur le sujet. L'odieux assassinat du jeune Djamel Bensmaïl, inédit dans les annales de la criminalité, signerait-il l'application de la peine de mort ' L'onde de choc qui a traversé toute la société, et qui a également secoué les consciences, après l'horrible épisode de Larbaa Nath Irathen, pourrait donner à l'affaire une dimension historique, qui aurait instauré, dans le cas où, l'activation de l'exécution de la peine de mort.
D'autant que le crime pourrait avoir, selon les derniers développements de l'enquête, la qualification d'acte terroriste touchant à l'unité nationale, entre autres évaluations de la chambre d'accusation. Aura-t-on droit lors du procès des personnes arrêtées dans cette affaire criminelle à la résurgence du débat entre les partisans de la peine de mort et ceux qui prônent son abolition' C'est presque inévitable. Reste à savoir qui aura le mot de la fin.
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