La concurrence entre le FLN et le RND est en tout cas très rude. Et tous les moyens sont mis à contribution pour tenter de remporter le maximum de sièges.Les grands électeurs ont été convoqués, hier, aux urnes pour élire un tiers des membres du Sénat.
Les élus locaux (APW et APC) et les députés ont été appelés à désigner leurs 48 représentants au niveau de la Chambre haute du Parlement. Et comme d'habitude, la joute se résume à un duel entre les deux formations majoritaires au niveau des Assemblées élues, en l'occurrence le FLN et le RND. Qui aura le dernier mot '
Ayant la majorité au niveau de cette Chambre depuis plusieurs années, le RND d'Ahmed Ouyahia tente de garder sa suprématie. Le FLN, majoritaire à l'APN et au niveau des Assemblées élues, tente d'arracher aussi le contrôle de cette Chambre.
La concurrence entre ces deux partis est en tout cas très rude. Et tous les moyens sont mis à contribution pour tenter de remporter le maximum de sièges. La corruption, l'argent sale et l'achat des voix ont été, cette fois-ci aussi, au rendez-vous et durant toute l'opération : de la désignation des candidats à l'élection.
Pas seulement. Il y a même eu de la violence, comme ce fut le cas, hier à Oran, où des candidats et des élus du FLN et du RND ont déclenché une bagarre générale à l'ouverture du bureau de vote au siège de la wilaya. Pour les autres formations politiques, cette joute reste une simple formalité.
L'enjeu, pour eux, est de placer quelques sénateurs dans cette Chambre où le tiers présidentiel, appelé tiers bloquant, dispose d'un pouvoir exceptionnel lui permettant de peser sur toutes les décisions.
Ce dernier sera aussi concerné par ce renouvellement. La Présidence devra désigner, dans les jours à venir, de nouveaux membres qui remplaceront ceux dont les mandats de six ans arrivent à expiration. Le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, devra, pour rester à la tête de cette Chambre, être reconduit par le chef de l'Etat. A moins d'une surprise de dernière minute, il sera maintenu.
Car pour le moment, aucun nom n'est avancé pour son remplacement. Au-delà de cette élection, une question revient à chaque fois sur toutes les lèvres : à quoi sert le Sénat ' Certains demandent même sa suppression, en affirmant que les conditions ayant conduit à sa création en 1996 n'existent plus.
Selon eux, la Chambre basse du Parlement a été créée dans une période de flottement sur le plan politique. Pour éviter le contrôle du Parlement par une force politique radicale, le pouvoir de l'époque a songé à cet artifice.
C'est ce que pense, notamment, l'avocat et ancien sénateur Mokrane Aït Larbi. Dans une de ses déclarations à la presse, il avait affirmé que «le Sénat ne sert qu'à dépenser l'argent public. Il n'a plus lieu d'exister, puisqu'il ne sert plus qu'au placement des amis en mal de carrière».
Et d'ajouter : «La fonction de sénateur m'a permis de voir de près comment un sénateur peut gagner beaucoup d'argent sans travailler, voyager à l'étranger aux frais du contribuable sans apporter aucune contribution à la délégation, comment il peut être pris en charge dans un hôtel 5 étoiles à plus de 10 000 DA par jour, même quand il possède une villa à Alger qu'il peut louer à des étrangers à 100 millions de centimes par mois.
Comment il peut aussi avoir un prêt de 100 millions sans intérêts, voyager par avion en first? Et en contrepartie, le Conseil de la nation n'a rien donné à la nation.»
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Posté Le : 30/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M M
Source : www.elwatan.com