Algérie

qui a intérêt à saborder la transition démocratique en Tunisie ' Menaces d'attentat contre les dirigeants de l'UGTT



qui a intérêt à saborder la transition démocratique en Tunisie ' Menaces d'attentat contre les dirigeants de l'UGTT
La direction de la puissante centrale syndicale a été informée par le ministère de l'Intérieur de menaces pesant sur ses membres.Un tel risque hypothéquerait lourdement la transition démocratique, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) étant la pierre angulaire des tractations en cours entre le pouvoir et l'opposition pour réussir cette phase. Des voitures de police bloquent depuis hier matin tous les accès à la place Mohamed Ali, à Tunis, QG de la puissante centrale syndicale UGTT. La scène aurait été banale, s'il s'agissait de bloquer une manifestation qui allait partir de ce lieu fétiche, comme ce fut le cas du temps de Ben Ali. Mais, fait nouveau, les forces de l'ordre protègent la centrale syndicale contre des risques d'attentat.
La page facebook de l'UGTT a révélé, hier matin, que la direction syndicale a été avisée par les services spécialisés du ministère de l'Intérieur de l'existence d'un plan terroriste la visant. Depuis, un lourd dispositif sécuritaire a pris place autour de ses locaux. Le bref communiqué a fait le lien entre ces menaces et le rôle-clé de l'UGTT dans les tractations en cours entre le pouvoir et l'opposition pour trouver une issue à la crise politique vécue par la Tunisie. Mais qui a intérêt à saborder la transition démocratique '
Instigateurs '
Selon le politologue Hamadi Redissi, ces menaces sont étroitement liées au rôle grandissant de l'UGTT sur l'échiquier politique : «La centrale syndicale joue désormais les rôles d'acteur et d'arbitre, devenant quasi incontournable pour trouver une solution à la crise politique.» «Un tel rôle-clé suscite des réactions violentes de la part des forces occultes qui sont contre le projet sociétal défendu par cette organisation progressiste. Mon analyse est certes générale. Mais elle ne saurait que répondre à l'adage : 'A qui profite le crime ''», ajoute le politologue. «Il faut toutefois attirer l'attention sur le fait que les menaces deviennent répétitives, ce qui augure du pire. Hommes politiques, syndicalistes, journalistes et penseurs sont visés. Ces derniers incarnent un modèle sociétal refusé par des forces occultes qui sont prêtes au terrorisme pour barrer la route à la transition vers un tel modèle», avertit le penseur Hamadi Redissi.
Il est à souligner que ce n'est pas la première fois que l'UGTT est visée depuis la chute de Ben Ali ; elle l'a été une première fois en mai 2012 suite à la grève des agents municipaux réclamant l'amélioration de leur situation matérielle. Des groupuscules proches du parti islamiste Ennahdha avaient déversé alors des ordures devant le siège de la centrale syndicale. La tension a été vite contenue par des intermédiaires politiques. L'UGTT a été ciblée une deuxième fois, le 5 décembre 2012, lorsque les Ligues de protection de la révolution (LPR, milices violentes proches d'Ennahdha) se sont attaquées au local de la centrale syndicale le jour de la commémoration de l'assassinat de son fondateur, Farhat Hached.
Une enquête a été ouverte pour définir les responsabilités mais le gouvernement, représenté dans la commission de suivi par Abdellatif Mekki, ministre de la Santé et faucon d'Ennahdha, a refusé de condamner les LPR. Ce laisser-aller officiel avec la violence lui a permis de passer à un stade supérieur. La Tunisie vit désormais au rythme des assassinats politiques et des maquis de djihadistes. Les menaces contre l'UGTT font partie de cette stratégie terroriste qui veut faire taire les voix discordantes avec leur schéma occulte.


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