Algérie

Questions existentielles !



Loin des débats qui foisonnent un peu partout sur le continent africain sur qui reste au pouvoir ou non et comment, le citoyen lambda, lui, a d'autres casse-têtes plus pratiques.
Les souvenirs des dernières saisons hivernales ne sont guère réjouissants, et les images de tôles volant aux éclats, avec des murs tombant de partout, continuent de hanter les esprits. On a beau discourir, élaborer et énoncer des stratégies, multiplier des plaidoyers à grand renfort de chiffres, rien n'y fait : la faim reste patente dans le monde, et notamment en Afrique où, selon les derniers chiffres, 12 millions d'Africains sont directement menacés par la famine. La faim au XXIe siècle, objet du décret d'un état d'urgence pour «sauver des vies et réagir», voilà qui est encourageant ! Au fond, il ne faut pas grand-chose pour changer les images d'enfants et d'animaux mourant de faim, en beaux clichés de joie et de bonheur. Les uns se donneront bonne conscience en multipliant les conclaves dans des enceintes feutrées, en se servant du champagne aux heures de pause, et les autres se fendront de communiqués acides pour dénoncer la placidité des autres. Au final, la faim passera tandis que les hommes, femmes et enfants trépasseront... En Somalie ou ailleurs. Et si Bruno Le Maire, ministre français de l'Agriculture, dit «mesurer parfaitement la lassitude des opinions publiques, la tentation de la résignation et de l'indifférence», c'est qu'il sait bien qu'une fois de plus, les slogans ne réussiront pas à circonscrire le mal de cette inconcevable famine en plein XXIe siècle. N'en déplaise à la FAO, au G20 et à l'ONU, qui continuent de caresser la faim dans le sens des déclarations d'intention, la directrice de l'ONG britannique Oxfam, Barbara Stocking, a décidé, elle, de secouer le cocotier, dénonçant au passage la passivité de la communauté internationale : «La communauté des donateurs n'est pas préparée à s'engager sur le long terme. Il faut que le G20 gère l'importante volatilité des prix alimentaires, il faut s'attaquer à cela», a-t-elle martelé. Il faut donc s'attaquer à la racine du mal, même si tout le monde sait que la fin de la faim n'est pas pour demain. En attendant, combien de morts faudra-t-il pour qu'enfin on arrête ce cirque ostentatoire pour des actions hardies efficaces et qu'on cesse de jouer à cette comédie diplomatique sur «le montant précis des sommes promises ou versées par les contributeurs» au niveau du G20 ' Et que fait l'Afrique dans tout ça' Comment la traditionnelle solidarité africaine se manifeste-t-elle' Et dans quelles mesures le continent se met-il en avant pour régler ses (ces) problèmes' Trop occupée à trouver la parade pour contrer les révolutions sociopolitiques qui essaiment de toutes parts, les Etats, en état d'urgence permanent sur (presque) tout, n'ont plus ni la tête ni le c'ur à ces basses questions existentielles...


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