Question écrite du député Benkhallaf à Gaïd Salah

Le chef du groupe parlementaire de l'Alliance formée par les partis El-Adala, El-Bina et Ennahda, Lakhdar Benkhallaf, a déposé, dimanche dernier, au niveau du bureau de l'Assemblée populaire nationale, une question écrite adressée au vice-ministre de la Défense nationale, le général-major Gaïd Salah. L'interpellation porte sur le crash de l'avion militaire de type Iliouchine II 76 TD, survenu le 11 avril dernier, non loin de la base aérienne militaire de Boufarik.Lakhdar Benkhallaf demande au vice-ministre de la Défense nationale d'informer sur les mesures qu'il compte prendre afin d'éviter que ce genre d'accident ne se reproduise plus à l'avenir. L'avion militaire, un Il-76 TD, une variante de l'Iliouchine-76, lancé en mai 1986 et destiné initialement au transport et au fret, s'est écrasé, quelques instants après son décollage, dans un champ agricole. Il n'y a eu aucun survivant parmi les 247 passagers et les 10 membres d'équipage.
"C'est l'accident le plus tragique de l'histoire aérienne du pays. La multiplication des crashs d'avions militaires ces dernières années, notamment ceux affectés au transport, suscitent de nombreuses interrogations sur les causes de ces drames. Est-ce dû à une erreur humaine ou à un manque d'entretien '" s'est interrogé le parlementaire dans son courrier. Il a relevé que les autorités compétentes n'ont jamais rendu publiques les conclusions finales des enquêtes sur les accidents aériens en Algérie. "Deux raisons principales sont habituellement avancées : mauvaises conditions météorologiques ou panne de moteur, sans donner plus de détails. Ce qui ouvre la voie, par excellence, à la spéculation", a précisé le membre de l'APN. Le vice-ministre de la Défense nationale, le général-major Gaïd Salah, devra, selon le règlement intérieur de l'Assemblée nationale, répondre à cette question écrite dans un délai de 30 jours. Il n'en demeure pas moins que l'interpellation du député Benkhallaf devra passer par l'approbation du bureau de la Chambre basse du Parlement. Cette instance statue, en effet, sur le fond et la forme des questions orales ou écrites à soumettre aux membres de l'Exécutif. Celles jugées irrecevables sont rejetées, tandis que celles validées sont transmises au gouvernement. En cinq mandatures de l'APN pluraliste, les députés ont rarement interpellé le gouvernement sur des questions relevant du domaine militaire. D'ailleurs, constitutionnellement, il ne relève même pas de leurs compétences de légiférer en la matière.
N. H.