Algérie

Question de manière


La très sensible et passionnelle question des visas d'entrée des Algériens sur le territoire français rebondit à nouveau. En cause cette fois-ci, non pas l'attribution du document en question, mais cette mesure des autorités françaises qui porte sur le contrôle des retours d'Algériens après un séjour en France.Ces derniers, à savoir la catégorie visée par cette disposition, sont tenus, une fois à Alger, de se présenter au consulat de France munis du talon d'embarquement pour justifier qu'ils sont bien rentrés chez eux. Qu'ils ne sont donc pas restés de l'autre côté de la Méditerranée comme émigrés clandestins.
Quoique cette mesure ne touche qu'une infime partie des bénéficiaires de visas, à peine 4,2%, elle n'en reste pas moins discriminatoire et humiliante et renvoie en dernier ressort à cette permanente suspicion vis-à-vis des Algériens perçus, en majorité, comme de potentiels candidats à l'émigration clandestine.
Si les autorités françaises sont dans leur plein droit de contrôler les retours, ce qui est au demeurant une pratique somme toute justifiée, il reste que cette manière, en l'occurrence, est inacceptable. D'autres moyens plus conventionnels et surtout moins humiliants existent pour l'exercice de ce contrôle afin de faire respecter la validité du visa par son titulaire.
En fait, l'irruption soudaine de la polémique au sujet de cette mesure, loin de contribuer à l'apaisement des relations entre Alger et Paris, à quelques mois de la célébration du 50e anniversaire de l'Indépendance, est en rapport direct avec le contexte électoral en France.
En effet, les personnes visées par la mesure sont en quelque sorte des victimes collatérales de la stigmatisation de l'émigration par l'équipe du président Sarkozy dans sa tentative de s'allier les bonnes grâces d'une partie de l'électorat de l'extrême droite. Cela étant, la réaction tardive des autorités algériennes à cette mesure, pourtant vieille de quelques mois déjà, est pour le moins étonnante.
O. O.
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