Algérie

Question de chiffres



Les chiffres du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 donnent le tournis. Et provoquent quelques interrogations. Selon ces chiffres, nous sommes à peu près 35 millions d'habitants à nous chamailler, ou à nous rouler les pouces dans notre vaste et beau pays. Une progression de près de 6 millions d'habitants par rapport au dernier décompte de 1998. Selon les chiffres de cette opération cyclique qui se fait chaque dix années depuis 1966, le taux de natalité des Algériens est en baisse, avec 1,72 PC seulement. Mais, pourquoi serait-il en baisse ce foutu taux de natalité puisque nous avons augmenté en dix ans de 6 millions d'habitants ? Beaucoup de points d'ombre entourent les résultats de ce RGPH, notamment ce chiffre énigmatique de 1,5 million de logements sans occupants. Les résultats ne précisent pas si ces logements sont vides, ou si leurs propriétaires ou leurs occupants étaient absents lors du passage des agents recenseurs. Le mystère de ces maisons hantées est entier. Et puis, à partir de là, que peut-on dire sinon que soit nous avons au moins 3 millions de personnes qui n'ont pas été prises en compte dans ce décompte 2008 de la population algérienne sur la base de deux personnes par logement. Et donc nous sommes réellement 38 millions d'Algériens au lieu de 35. Soit il existe bel et bien dans notre pays plus de 1,5 million de logements avec leurs propriétaires mais inoccupés. Auquel cas, la question de la crise du logement prend une autre tournure. Une autre configuration. Un peu plus loin, nous avons également cet autre énigmatique chiffre sur le nombre réel de la population d'Alger. A un certain moment, au milieu des années 90, on nous avait dit que les Algérois étaient au nombre de plus de trois millions. En 2008, on nous dit que toute la population de la wilaya d'Alger compte moins de trois millions d'habitants, exactement 2.947.446 habitants. Ce n'est pas que nous sommes pour le gonflement des chiffres, mais le doute est permis. A côté d'Alger, une des daïras de la wilaya de Blida, celle de Ouled Yaich, pour ne pas la citer, comptait plus de 400.000 habitants il y a de cela cinq ans. Est-ce à dire qu'à Ouled Yaïch, un chef de daïra gère une population presque identique à celle de la plus grande wilaya du pays de par le nombre de ses habitants ? Tous les sociologues le savent : les statistiques, cela montre tout, mais cache l'essentiel. Donc, si on revient à nos chiffres, disons tout simplement que certaines vérités sont parfois utiles à cacher. Et d'autres à révéler. Comme ce chiffre de 30 % pour la population urbaine dans les années 60-70, et de 70 % pour la population rurale. En 2008, la tendance s'est inversée, et il y a plus de monde en ville qu'en milieu rural. Là où les «branchés» et les «plein de Flouss» préfèrent s'installer. Mais, les campagnes se vident. Pourquoi ? That is the question, Sir.




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