Algérie

Question d'hygiène



Si personne ne peut faire la fine bouche devant le lancement d'une campagne nationale de nettoyage, ses résultats ou les effets des efforts communs actionnés pour vivre dans des villes propres sont par contre discutables et critiquables à souhait.Dans le vif de l'action, on ne peut qu'adhérer à cet élan communautaire pour un environnement plus propre, à la base de la préservation de la santé des habitants, mais le plus important serait d'inscrire l'opération dans la durée, surtout ne pas revenir à chaque fois avec les mêmes slogans qui corroborent les échecs des actions similaires passées. Ainsi, on ne peut qu'applaudir cette initiative parrainée par le ministère de l'Intérieur qui a pour thème « ensemble pour une ville propre », et qui a été lancée vendredi dernier à partir de la commune d'Alger centre, avec pour objectif d'améliorer l'espace environnemental des villes algériennes.
Une initiative qui semble amputée de l'essentiel, en l'occurrence la participation citoyenne, car on parle de la mobilisation de moyens humains et matériels de la municipalité et on ne fait appel au citoyen que pour solliciter sa participation à cette campagne en sortant les déchets ménagers accumulés sur les balcons, les terrasses et dans les cages d'escaliers pour faciliter la collecte et le transfert aux centres d'enfouissement technique (CET).
Le strict minimum est demandé au citoyen alors que sa participation active dans l'opération au sein du mouvement associatif rendrait plus vive cette campagne. La mission de la commune dans le cadre du nettoyage du cadre urbain ne devrait-elle pas s'effectuer avec la même rigueur quotidiennement '
La commune, de par sa vocation, est en campagne permanente sur ce plan du nettoyage des villes et d'une manière générale en matière de gestion des déchets. Et, quand l'action prend la dimension d'une campagne, forcément limitée dans le temps, on doit lui trouver ce plus qui ne peut exclure le citoyen de l'équation. Sans la participation du citoyen, l'effort des services communaux, aussi immense soit-il, n'arriverait jamais à garantir des villes propres. «Si vous voulez aller vite, partez seul.
Si vous voulez aller loin, allez-y ensemble», dit si bien l'adage. Aller plus loin, c'est éviter le conjoncturel, et vivre dans des villes où la notion de propreté ferait partie intégrante des valeurs sociales les plus sûres.
Dans un pays peuplé de musulmans, dont la religion est très strict sur le plan de la propreté, l'ayant élevé au rang de culte, on s'étonnerait que nos villes pataugent dans une saleté qui a besoin de campagnes de nettoyage cycliques pour leur donner pour un temps un visage clean. Un temps seulement, car une fois la campagne passée, on revient aux fâcheux et sales réflexes, qui consistent à jeter les ordures n'importe où et à n'importe quelle heure, parfois pas trop loin de chez soi.
Qu'est-ce qui fait que, généralement, l'algérien s'occupe méticuleusement de la propreté à l'intérieur de sa maison et qu'il n'ait aucune attention à l'environnement extérieur ' Cela mériterait bien une thèse.


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