En séance de questions orales, le ministre du Commerce Mustapha Benbada a
eu, ce jeudi, à s'expliquer sur quelques sujets d'actualité. Certains de ces
sujets relèvent de l'échelle macroéconomique et d'autres, comme le contrôle des
prix, sont des sujets récurrents.
La «stabilité» des marchés
algériens a été évoquée. Ceux-ci seraient insuffisants, voire presque
obsolètes. Devant le Conseil de la Nation, le ministre du Commerce a rappelé
que la question a été traitée par le dernier Conseil des Ministres. M.Benbada a
indiqué qu'il a été décidé de «rattraper ce manque au niveau des marchés de
gros et de détail par la mise à niveau des vieux marchés et la mise en place
d'un nouveau programme basé essentiellement sur la création de nouveaux marchés
de gros, de marchés couverts et de marchés de proximité ainsi que des abattoirs
à travers le territoire national». Est-ce que la réalisation de nouvelles
infrastructures résoudra le problème ? Pas évident si la gestion rigoureuse ne
suit pas. A aspect cardinal, la réponse du gouvernement est «la création d'une
nouvelle société nationale de réalisation et de gestion des marchés au niveau
national avant la fin 2010 tout en chargeant la société des participations de
l'Etat de production animale (Proda) de créer des espaces tels les abattoirs et
les centres de stockage». Ces mesures, a estimé le ministre, contribueront à
«résoudre le problème des vendeurs à la sauvette, à améliorer l'état des
marchés de gros et à assurer une meilleure organisation des impôts».
La hausse permanente des prix
Sur «l'éternel» sujet du contrôle, M.Benbada s'est voulu rassurant devant
les membres du Conseil de la Nation. «Tous les moyens ont été mobilisés,
notamment à travers la mise en place d'un programme intense de contrôle et le
renforcement de la présence des agents de l'Etat sur les lieux», a-t-il dit. En
réalité, les effectifs de son secteur chargés du contrôle sont presque
insignifiants : 2 500 agents pour des dizaines de milliers de commerçants. Le
ministre du Commerce s'en remet au «programme quinquennal qui prévoit de doter
les services de contrôle du ministère de 7 000 nouveaux cadres dont 1 000
recrutés cette année» pour renforcer ses maigres effectifs.
Malgré l'indisponibilité d'un personnel conséquent, le ministre a affiché
des résultats considérables. Selon son bilan, il y a eu «658.000 interventions
en 2009 qui ont permis d'enregistrer 78.000 infractions, d'engager 74.000
poursuites judiciaires, la saisie de marchandises d'une valeur de 270 millions
de DA et la fermeture de 2 500 locaux commerciaux». Ce travail de contrôle sur
le terrain s'est également soldé, selon M. Benbada, par le constat de 36.000
infractions liées à la vente de produits et aux services sans factures, 36.000
infractions liées au non-affichage des prix, 25 infractions pour détention de
stocks illégaux et 2 600 infractions liées au changement d'activité
commerciale.
Le ministre du Commerce n'a pas
évoqué le rôle que pourraient jouer les associations de consommateurs, d'autant
plus que l'on approche du mois de Ramadan et que l'on va assister aux
sempiternelles hausses de prix. Des hausses relatives puisqu'en dehors de ce
mois religieux, le niveau des prix des produits alimentaires (légumes, fruits
et viandes) est élevé. En réalité, le problème se pose à longueur d'année.
C'est un problème permanent. Seule une éventuelle action d'association de
consommateurs pourrait, peut-être, infléchir cette tendance lourde et répondre
civiquement à quelques attentes populaires. On sait qu'une trentaine
d'associations existent et que certaines touchent même des subventions du
ministère du Commerce, entre autres. Mais elles ne sont pas visibles sur le
terrain.
Soutenir les exportateurs
Le Conseil de la Nation a également entendu le ministre du Commerce au
sujet des exportations hors hydrocarbures. Mustapha Benbada a indiqué que le
gouvernement avait pris une série de mesures pour renforcer les exportations de
l'Algérie hors hydrocarbures qui ont connu un repli les deux dernières années,
passant de 1,937 milliard de dollars en 2008 à 1,660 milliard de dollars en
2009. A une question orale d'un membre du Conseil de la Nation, le ministre a
imputé la diminution des exportations hors hydrocarbures à plusieurs facteurs,
dont la décision d'interdire l'exportation des déchets non ferreux et les
produits alimentaires dérivés des produits soutenus ainsi qu'aux effets de la
crise financière mondiale. On se souvient que l'interdiction d'exporter des
pâtes ou du couscous fabriqués localement avait suscité une controverse.
Pourquoi n'a-t-on pas permis leur exportation tout en imposant une taxe
spécifique qui aurait couvert la partie financée par l'Etat ? La controverse
est restée sans issue. On sait par ailleurs que l'interdiction de l'exportation
des déchets non ferreux n'est pas propre à l'Algérie. Plusieurs pays y sont
contraints en raison des trafics que porte cette activité et contre lesquels il
n'y a pas encore de parade efficace. Sur le registre des exportations, le
ministre du Commerce a réitéré la disposition du gouvernement à les promouvoir.
Il a cité la création d'une agence nationale de promotion des exportations,
Algex, la création, récemment, de la maison de l'exportateur chargée de prendre
en charge les préoccupations des exportateurs et de leur fournir les facilités
ainsi que la création d'un fonds de soutien et de développement des
exportations et l'adoption de programmes de formation. Peut-être que cela
aidera à impulser le commerce à l'international. Le ministre du Commerce a
indiqué que le nombre d'opérateurs économiques ayant entrepris des opérations
d'exportation en 2009 a atteint 663 contre 869 en 2008 et 791 en 2007. Il reste
encore à faire pour permettre, par exemple, au liège algérien de revenir en
force sur le marché international ou à cet entrepreneur qui fabrique des lampes
de basse consommation (lbc) d'exporter vers les pays voisins. Un petit coup de
main des pouvoirs publics ne serait pas de refus.
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Posté Le : 26/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Oualid Ammar
Source : www.lequotidien-oran.com