Algérie

Quentin Defait : «Cela correspond avec les thèmes de la rupture identitaire et de la place des gens en marge»


Pour le metteur en scène Quentin Defait, tout est question de rencontre. Il y a deux ans, au festival Off, il avait eu une discussion avec Hakim Djaziri qui lui raconta son histoire. Les deux comédiens tombèrent d'accord que cela vaudrait d'être théâtralisé.Pour Quentin Defait, «cela correspond avec les thèmes sur lesquels je travaille, à savoir la rupture identitaire, la place des gens en marge. J'ai retravaillé le texte, car à la base c'était un long monologue, et renforcé des personnages pour en faire un acte théâtral».
Il précise encore que ce qui lui plaisait, «c'est qu'il s'agissait en partie de son parcours». Sachant cependant qu'au-delà du radicalisme religieux, le metteur en scène souhaite parler aussi «de l'intégration, du lien avec la famille, du lien avec la cité. On ne tombe pas dans le mal et le bien parce que finalement Hakim Djaziri pose la question du choix. Il dit qu'il aurait très bien pu ne pas tomber là-dedans parce qu'il avait les facteurs pour cela, dont sa famille qui a tout fait pour l'aider. Inconsciemment c'est donc un choix qu'il a fait.
On entend les discours ??quand on habite là on n'a pas le choix''. Sauf que vraiment on a le choix !» A Avignon, cette année encore, il y a eu beaucoup de pièces sur ce registre de l'intégration et non intégration, l'islamisme ou le djihad. Toutes ou presque (comme le beau Désintégration de Kheireddine Lardjem) ont rencontré un grand succès. Le public répond à l'appel pour des spectacles pas forcément de détente.
Ce n'est ni de la fiction ni du théâtre pur dans les règles classiques de l'art. Cet engouement tient, selon Quentin Defait, à la thématique, traumatisante depuis ces dernières années : «Les gens cherchent des réponses. Via le média artistique, la réponse peut s'avérer plus simple à appréhender et de se faire un chemin différent que celui de l'univers médiatique qui oriente un peu les choses.
Le public est pour Désaxé touché par une parole vue au premier degré. Hakim joue ce qu'il a vécu, au moins pour la première partie du spectacle. Il y a là une sincérité, et presque une brutalité, marquantes. C'est un choc.»
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