Algérie

Quels souvenirs garder de l'année 2017 ' : Top 15 des événements de l'année



2017 ne sera pas considérée comme une année ayant connu la stabilité sur la scène internationale. Elle a été celle d'événements culturels et politiques importants, de scandales sportifs. 2017 a vu l'envolée des cours des cryptomonnaies qui influent sur l'économie mondiale. Sputnik présente le Top 15 des événements les plus marquants de l'année.L'année qui s'achève a marqué un tournant décisif dans la lutte contre le terrorisme au Proche-Orient. Daech, qui a pendant plusieurs années contrôlé une grande partie de la Syrie et de l'Irak, a essuyé de lourdes pertes. Mais la politique n'est pas la seule source des souvenirs que nous garderons de 2017. Retrouvez les événements importants de 2017 dans ce Top 15 de Sputnik.

Victoires sur Daech en Syrie et en Irak
Ce coup dur porté aux terroristes de Daech en Syrie et en Irak est l'un des résultats les plus positifs de 2017. Le califat islamiste, dont la superficie a atteint 110.000 km², a perdu presque tous ses territoires. Au début de l'année, Daech contrôlait Mossoul, la deuxième ville irakienne, ainsi que Raqqa et Palmyre en Syrie, et assiégeait la ville syrienne de Deir ez-Zor. Mais les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont chassé les terroristes de la province de Raqqa. L'armée gouvernementale syrienne appuyée par les Forces aérospatiales russes a libéré Palmyre, Mayadine et Abou Kamal. Elle a levé le siège de Deir ez-Zor. A Alep, deuxième ville syrienne, le gouvernement de Damas s'est mis d'accord avec les rebelles sur leur départ, grâce à la médiation turque. C'est pourquoi le Président russe Vladimir Poutine a ordonné le 11 décembre de retirer une partie du contingent russe déployé en Syrie.
En Irak, l'armée et les peshmergas ont libéré Mossoul et les villes voisines. A présent, les terroristes ne contrôlent plus que certaines régions du désert.

Centenaire des Révolutions russes de février et octobre 1917
En 2017, le monde a célébré le 100e anniversaire des Révolutions russes de février et d'octobre 1917 qui avaient provoqué la disparition de l'Empire russe et la naissance d'un nouvel Etat - l'Union soviétique. Ces révolutions ont défini, en grande partie, le paysage politique, économique et social du XXe siècle. La Russie et de nombreux autres pays ont accordé leur attention à cet anniversaire particulier. A cette occasion, un mémorial en hommage aux victimes des répressions politiques a été inauguré à Moscou. Des expositions, des spectacles, des conférences, des lectures et des présentations de films révolutionnaires russes se sont notamment tenus en Allemagne, aux Etats-Unis, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.
La maison d'édition londonienne Pushkin Press a publié une anthologie intitulée "1917: histoires et poèmes de la Révolution russe", qui compile des poèmes et de la prose écrits entre 1917 et 1919. Des étudiants de Londres ont réalisé des dessins animés en s'inspirant d'?uvres classiques russes.

Nouvel An 2017 et nouveau Président américain
Depuis son entrée en fonction en janvier 2017, le 45e Président américain Donald Trump mène une politique assez extravagante et imprévisible. Il a annoncé le retrait des Etats-Unis du Traité de partenariat transpacifique (TPP) qui, selon lui, porterait atteinte aux intérêts économiques américains. Le locataire de la Maison-Blanche a en outre informé l'Onu de son intention de se retirer de l'accord de Paris sur le climat. Cela ne sera d'ailleurs possible qu'en 2020.
L'accord sur le programme nucléaire iranien risque aussi d'être annulé. M.Trump a refusé de confirmer au Congrès que Téhéran respectait le Plan d'action global conjoint (JCPOA) de 2015. En outre, il a incité le Congrès à durcir les conditions de l'accord et a dit que Washington introduirait de nouvelles sanctions contre Téhéran pour son soutien présumé au terrorisme. En réaction à ces propos, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a indiqué que l'Iran pourrait envisager son retrait du Plan global d'action conjoint.

Vague d'attentats en Europe et aux Etats-Unis
Une série d'attentats a eu lieu en Europe et aux Etats-Unis en 2017. La plupart des attaques ont été effectuées au moyen de voitures-béliers.
En mars et juin, des terroristes au volant de camionnettes ont attaqué des piétons sur les ponts de Westminster et de London Bridge à Londres. Lors de la seconde attaque, les terroristes étaient dans le quartier de Borough Market, où ils ont attaqué des passants au couteau.
Quinze personnes ont trouvé la mort en avril dans le métro de Saint-Pétersbourg lors d'un attentat-suicide. En mai, un autre attentat commis par un kamikaze a fait 22 morts à Manchester, lors d'un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande.
Des attaques sanglantes ont été perpétrées en Espagne durant l'été. A Barcelone, le 17 août, un jeune Marocain vivant en Espagne a foncé dans la foule au volant d'une camionnetteet fait 14 morts et plus de 120 blessés. Un autre terroriste a effectué une attaque semblable dans la station balnéaire de Cambrils, à 120 km plus au sud, faisant deux morts. Les deux attentats ont été revendiqués par le groupe Daech. Le 31 octobre, un camion a fauché plusieurs cyclistes dans le centre de New York.
"Montagnes russes" du Bitcoin
Entre envolées et dégringolades, la plus célèbre des cryptomonnaies a étonné en maintes occasions tant l'investisseur que le néophyte. Le Bitcoin fait l'objet d'une intense spéculation qui rend son cours très volatile. Il a vu sa valeur multipliée par 20 depuis le début de 2017, passant de moins de 1.000 dollars à quelque 20.000 dollars le 17 décembre. Après ce record, le Bitcoin a chuté à 11.000 dollars le 22 décembre.
Depuis 2011 déjà, le magazine The Economist est certain que le bitcoin est une bulle sur le point d'éclater. Pour ses défenseurs, cette cryptomonnaie offre une alternative sécurisée aux devises traditionnelles.
La technologie blockchain (algorithme permettant de stocker et de transmettre des paiements, des contrats de façon transparente, sécurisée sans recourir à un organe central de contrôle), conçue pour le Bitcoin, intéresse également d'autres secteurs économiques. Selon des experts, la tendance générale à sa hausse se poursuivra en 2018.
Toutefois, l'ampleur du marché des cryptomonnaies est encore modeste par rapport aux actifs traditionnels. La capitalisation du Bitcoin, par exemple, est des centaines de fois inférieure à la capitalisation du marché boursier des Etats-Unis ou au PIB américain. Cette monnaie cryptographique fait l'objet de nombreuses critiques, notamment d'institutions financières telles les banques ou de gouvernements qui ne peuvent la contrôler. En décembre, la Bundesbank allemande a rejeté l'idée de faire circuler toute crypto-monnaie dans la zone euro.

L'"Homme-fusée" et risque de guerre nucléaire
La forte détérioration des relations entre Washington et Pyongyang, qui a intensifié la mise en place de son programme balistique et nucléaire, a fait monter la tension dans le monde. Le Président Trump a qualifié le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un d'"homme-fusée" (Rocket Man) avant de déclarer que la Corée du Nord risquait de faire face à une réaction sans précédent si elle attaquait l'île de Guam dans le Pacifique, qui abrite la base aérienne américaine d'Andersen et la base navale d'Apra Harbor.
Malgré ces menaces et les protestations de la plupart des pays, la Corée du Nord a poursuivi ses essais militaires. Elle a notamment mené fin novembre un tir d'essai du missile Hwasong-15 d'une portée de 13.000 km avant d'annoncer qu'elle était désormais capable de frapper n'importe quel point du territoire américain par une arme nucléaire.

La Russie suspendue des Jeux olympiques de Pyeongchang
Début décembre, dans le contexte du scandale de dopage, le Comité international olympique (CIO) a suspendu le Comité olympique russe, interdisant ainsi l'utilisation du drapeau et de l'hymne russes lors des prochains Jeux olympiques d'hiver qui auront lieu en Corée du Sud en février 2018.
Les membres du mouvement olympique n'approuvent pas tous cette décision. Selon les fédérations sportives de certains pays, la suspension de la sélection russe des JO 2018 de Pyeongchang est un coup dur pour les fans de tous les sports, et notamment pour ceux de hockey qui se sont déjà habitués à voir l'équipe de Russie monter sur le podium.
La Russie s'est assurée 208 qualifications olympiques avant que le CIO n'adopte des sanctions contre son comité national.

Des sportifs russes pourront participer aux compétitions à Pyeongchang sous la bannière olympique à condition de répondre à plusieurs critères: ne pas avoir été disqualifiés pour dopage, avoir subi tous les contrôles anti-dopage recommandés et avoir respecté les autres recommandations anti-dopage formulées par une commission spéciale du CIO.

Elections en France et Allemagne
La France et l'Allemagne, pays considérées comme les deux poids lourds de l'Union européenne, ont connu cette année des élections importantes.
En France, Emmanuel Macron, ex-ministre de l'Economie, est devenu le plus jeune président du pays. Il a promis de réduire le taux de chômage, d'augmenter les retraites et les aides aux handicapés. Il a aussi proposé de porter les dépenses militaires à 2% du PIB contre 1,79% actuellement, d'intensifier la lutte contre le terrorisme et de d'établir un service national universel pour les hommes et les femmes.
M.Macron s'est dit prêt à un dialogue "exigeant" avec la Russie et a jugé nécessaire de lever les sanctions imposées à Moscou, après le respect des accords de Minsk sur l'Ukraine.
En Allemagne, la chancelière fédérale Angela Merkel a de nouveau remporté les législatives, mais c'était plutôt une victoire à la Pyrrhus. L'influence du bloc CDU-CSU, qui a enregistré son pire résultat depuis 1949, a diminué. Le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) de Martin Schulz a aussi présenté des résultats plutôt décevants, alors que le parti de droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) a accédé pour la première fois au parlement, devenant la troisième force politique du pays. Dans ce contexte, la formation d'un nouveau gouvernement allemand pose toujours problème.

Décision capitale'
Un autre événement important de 2017 est aussi lié aux Etats-Unis. Début décembre, le Président Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël et a ordonné d'y transférer l'ambassade américaine. Cette décision a provoqué un regain de tension à Jérusalem et au Proche-Orient. Des actions de protestations se sont déroulées à Paris, Washington, Kuala Lumpur, Istanbul et dans d'autres villes. Des manifestants se sont rassemblés devant les missions diplomatiques américaines au Liban, en Jordanie, en Indonésie.
Des affrontements ont eu lieu en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem. La Palestine a déclaré qu'elle ne considérait plus Washington comme médiateur dans le règlement du problème au Proche-Orient.
Malgré cette réaction au Proche-Orient, le Guatemala a suivi l'exemple de Washington, reconnaissant Jérusalem comme capitale d'Israël et dix autres pays pourraient prochainement faire de même.

Guerres diplomatiques
L'année 2017 n'a pas été celle de l'amélioration des relations entre la Russie et les Etats-Unis, malgré l'arrivée au pouvoir du président Donald Trump. A la fin du mandat du Président Barack Obama, Washington a expulsé les familles de 35 diplomates russes et fermé l'accès à des résidences diplomatiques russes aux Etats-Unis. Les autorités américaines ont ensuite fermé les représentations de la Russie à New York et à Washington, justifiant cela notamment par des attaques de pirates informatiques contre les serveurs du Parti démocrate et des tentatives présumées de Moscou d'influer sur la présidentielle.
La Russie a d'abord espéré pouvoir améliorer les relations pendant le mandat de M.Trump, mais en vain. Moscou a alors proposé de réduire le personnel des représentations américaines diplomatiques, pour que le nombre des diplomates américains soit égal à celui des diplomates russes en poste aux Etats-Unis. Les autorités américaines ont suspendu la délivrance de visas en Russie et ont exigé la fermeture du consulat russe à San Francisco, la représentation commerciale russe à Washington et des locaux de la représentation russe à New York.
Ces désaccords ont aussi touché les médias. La chaîne de télévision RT America a été obligée de s'enregistrer en tant qu'agent étranger. Les journalistes de RT et de Sputnik se sont vu interdire l'accès du Congrès. En réponse, Moscou a adopté une loi sur les agents étrangers et les journalistes américains ont perdu l'accès à la Douma (chambre basse du parlement russe).

La Catalogne est toujours en Espagne
Le référendum sur l'indépendance de la Catalogne a causé une nouvelle "surprise électorale" après le Brexit et la victoire de Donald Trump. Les velléités indépendantistes se sont renforcées dans le nord-est de l'Espagne après la décision de la Cour constitutionnelle espagnole d'annuler la première résolution du parlement catalan sur le référendum d'autodétermination.
La Catalogne a toutefois organisé un référendum le 1er octobre. Son parlement a adopté une déclaration d'indépendance. Une heure plus tard, le Sénat espagnol a autorisé la mise sous tutelle de la Catalogne. Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a annoncé la destitution du président catalan et de son exécutif. Carles Puigdemont et certains de ses partisans sont partis pour Bruxelles, des membres du gouvernement catalan ont été interpellés.
Les partisans de l'indépendance ont remporté les élections anticipées catalanes organisées par Madrid le 21 décembre, obtenant 70 des 135 sièges au parlement.

Boom du GNL en Chine
En 2017, les importations chinoises de gaz naturel liquéfié ont augmenté de 50%. C'est le résultat de l'adoption par Pékin d'un plan pour le 13e quinquennat qui prévoit notamment de remplacer le charbon par le gaz dans la plupart des branches de l'industrie chinoise pour améliorer la qualité de l'air dans le pays.
Cette hausse des importations a surpris le marché. Selon la directrice de Thomson Reuters Anna Katrin Brevik, "aucun analyste ne s'attendait à une si grande hausse. Certains affirmaient qu'elle s'élèverait à 20 ou 30%, mais 50%? c'était une surprise".
En 2017, la Chine a importé 90 milliards de mètres cube de gaz dont 50 milliards de gaz liquéfié. Mme Brevik estime que Pékin importera 150 milliards de m3 de gaz dont 80 milliards de GNL d'ici 2020.

Les Kurdes aspirent à l'indépendance
Un référendum d'indépendance s'est déroulé dans le Kurdistan irakien le 25 septembre. 93% des Kurdes irakiens ont voté pour l'indépendance. Bagdad a qualifié le référendum d'illégitime et a adopté des sanctions contre le Kurdistan.
A la mi-octobre, les relations entre les Kurdes et Bagdad se sont aggravées. Les autorités irakiennes ont mené une opération militaire dans les territoires litigieux. Des affrontements entre les forces pro-gouvernementales et les milices kurdes ont eu lieu dans la province de Kirkouk qui a finalement passé sous le contrôle des autorités fédérales.

Un Président devient paysan
En novembre dernier, Robert Mugabe, le chef d'Etat le plus âgé au monde, a démissionné du poste de Président zimbabwéen. Arrivé au pouvoir en 1980, en tant que Premier ministre, il a pour la première fois été élu Président en 1987. Malgré son âge avancé, M.Mugabe a déclaré à maintes reprises qu'il n'allait pas se retirer de la vie politique. Il a souhaité participer à la présidentielle de 2018. Son épouse Grace a déclaré que M.Mugabe resterait populaire même après sa mort et que les Zimbabwéens voteraient pour son corps mort.
Mais M.Mugabe n'a pas réussi à célébrer son 100e anniversaire au poste de Président. Il a dû démissionner après un conflit l'opposant au vice-Président Emmerson Mnangagwa soutenu par l'armée.
Un des neveux de l'ex-Président zimbabwéen Robert Mugabe a raconté aux médias que son oncle souhaitait commencer une nouvelle vie à la campagne et que sa femme continuerait de travailler à ses projets.

Les Terriens reviendront sur la Lune pour partir encore plus loin
Le directeur du groupe spatial russe Roskosmos a annoncé fin septembre, lors du 68e Congrès astronautique international (IAC) à Adelaïde, en Australie, que Roskosmos et l'agence spatiale américaine NASA avaient décidé de placer une station habitée en orbite de la Lune.
Cette station lunaire permettra d'élargir le champ des activités humaines au-delà de l'orbite terrestre et de voyager partout dans le système solaire.
La Russie créera jusqu'à trois modules de la nouvelle station. Ils seront lancés d'ici à 2024-2026. Moscou a également l'intention de développer les mécanismes d'arrimage pour les vaisseaux qui s'amarreront à Deep Space Gateway. La Chine, l'Inde, le Brésil et la République sud-africaine pourraient aussi se joindre au projet annoncé par la NASA fin mars 2017.

Les évènements politiques qui resteront dans l'histoire
L'année qui s'achève a été marquée par de nombreux évènements politiques importants: d'élections dans des puissances clés à des coups d'Etat et crises politiques. Petite rétrospective.
L'année 2017 a été riche en évènements politiques marquant qui ont influencé d'une manière ou d'une autre le contexte international. Voici une liste des principaux.

L'investiture de Donald Trump
Le 20 janvier, la cérémonie d'investiture du 45e Président américain Donald Trump a eu lieu. Bien qu'il ait obtenu assez de voix du collège électoral pour l'emporter, ce résultat a été contesté par ses adversaires.

Juste après l'élection, une commission d'investigation sur la soi-disant ingérence russe dans la présidentielle a été formée. Les résultats de cette enquête auraient pu mener à une révision des résultats. Toutefois, aucune preuve concrète n'a été obtenue jusqu'à aujourd'hui.
Néanmoins, les objections contre Donald Trump et sa politique, la guerre entre le Président, d'un côté, et l'establishment et les médias américains, de l'autre, n'est pas terminée, ce qui explique les tensions au sein de la société américaine.
Les conséquences internationales de sa victoire sont aussi controversées. Washington est sorti de certains projets et accords internationaux, tels que l'accord de partenariat transpacifique (TTP) et l'accord de Paris sur le climat. Avec l'arrivée de Trump au pouvoir, la crise dans la péninsule coréenne n'a fait que s'aggraver.

La présidentielle en France
Le 7 mai, Emmanuel Macron a remporté la présidentielle à l'issue du seconde tour de l'élection et est devenu le plus jeune Président de l'histoire de la France. Europhile et atlantiste, M.Macron s'est engagé dans la voie du renforcement de l'intégration européenne. Cependant, le président de la République a critiqué son allié outre-atlantique pour sa sortie de l'accord de Paris sur le climat. En même temps, Paris semble vouloir améliorer ses relations avec Moscou. En mai, Vladimir Poutine a été invité à Versailles à l'occasion du tricentenaire de la visite de l'Empereur russe Pierre le Grand en France. Les deux chefs d'Etat se sont rencontrés une fois de plus lors du sommet du G20 à Hambourg. Une visite de M. Macron en Russie est prévue pour 2018.

Les élections générales britanniques
Le 8 juin, les Britanniques ont voté pour renouveler le parlement du Royaume-Uni. Ces élections anticipées avaient été initiées par la Première ministre Theresa May pour renforcer ses positions mais n'ont pas apporté les résultats escomptés.
Le Parti conservateur a obtenu 42% des voix et par conséquent 317 sièges sur 650 au parlement. Cela ressemblait d'ailleurs à une victoire à la Pyrrhus. Le Parti travailliste, principal rival des conservateurs, a recueilli 40% des suffrages soit 262 sièges, 30 sièges de plus donc que la mandature précédente. Le parti de May a perdu 13 sièges et sa majorité parlementaire.
Ainsi, ce scrutin aurait affaibli non seulement les positions en politique intérieure de Theresa May, mais aussi celles de Londres dans les négociations avec Bruxelles sur les conditions du Brexit.

Les élections fédérales allemandes
Autre grand pays européen, l'Allemagne a aussi vécu des élections en 2017. L'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), parti d'Angela Merkel, chancelière fédérale depuis 2005, a gagné les élections du 24 septembre au Bundestag, parlement allemand, avec 32,9% des voix et 246 sièges sur 709.
Pourtant, Merkel ne peut considérer cette victoire comme écrasante. La CDU n'a réussi ni à obtenir la majorité absolue (355 sièges), ni à former une coalition, les négociations ayant échoué par la suite à cause de la position du Parti libéral-démocrate (FDP) qui était arrivé 4e. Néanmoins, la question de la coalition reste ouverte. Le 7 décembre, le Parti social-démocrate (SPD), membre traditionnel des coalitions des législatures précédentes, a décidé de prendre part aux négociations.
Toutefois, la surprise est venue d'ailleurs. Le parti eurosceptique et anti-immigration Alternative pour l'Allemagne (AfD) a été choisi par 12,6% des électeurs.
Cette échec de Merkel révèle un important clivage au sein de la société allemande sur certaines questions, telles que la crise migratoire, l'avenir de l'UE et la politique socio-économique.

Le référendum catalan
En 2017, les Catalans n'ont jamais été aussi proches de l'indépendance. Le 1er octobre, ils ont exprimé leur volonté lors du referendum d'autodétermination. À l'issue du scrutin, près de 90% des électeurs ont voté en faveur de l'indépendance avec un taux de participation de 42%. Madrid ne l'a pas reconnu. Le plébiscite a été accompagné d'altercations entre la police et des habitants de la communauté autonome.
Après le référendum, le gouvernement espagnol a lancé la procédure de suspension de l'autonomie catalane. Le 27 octobre, le parlement de la Catalogne a proclamé l'indépendance de la région. Le 30 octobre, le chef du gouvernement catalan et principal instigateur du référendum, Carles Puigdemont, menacé de 30 ans de prison, a quitté l'Espagne pour la Belgique.
Ce référendum a encore une fois soulevé la question de l'intégrité territoriale qui touche non seulement l'Espagne mais aussi d'autres régions européennes: de l'Ecosse et l'Irlande du Nord à la Lombardie et la Vénétie.
La victoire de forces indépendantistes à l'issue des législatives en Catalogne le 21 décembre a démontré que le problème catalan n'avait pas disparu.

Le 19e congrès du Parti communiste chinois
La Chine, poids lourd démographique et économique mondial, a connu en 2017 un évènement d'une importance historique.
Le 18 novembre, le 19e congrès national du Parti communiste chinois (PCC) a eu lieu à Pékin. Xi Jinping a alors dessiné les contours de l'avenir du pays pour les années à venir en pointant des problèmes auxquels la Chine fait face.
Primo, il a évoqué la contradiction entre le développement économique et la qualité de la vie des Chinois. Selon Xi Jinping, l'inégalité est le principal défi pour le pays.
Secundo, a été cité le rôle du PCC et son monopole politique comme condition incontestable de la prospérité chinoise. Dans ce contexte, selon le dirigeant chinois, face à la démocratie occidentale, Pékin continuera à développer son propre modèle politique.
Tertio, sur le plan international, la Chine se prononce pour la création d'une communauté de destin commun et propose aux pays en développement son modèle d'évolution pour conserver son indépendance et assurer sa croissance économique. Cela étant, elle entend suivre les principes de la paix et de la non-intervention dans sa politique intérieure.
Selon le Centre for Economics & Business Research (CEBR), la Chine pourrait dépasser le PIB des Etats-Unis vers 2032, devenant ainsi le leadeur économique mondial.

Le coup d'Etat au Zimbabwe
L'année 2017 a été la dernière du règne du Président Robert Mugabe.
Les 14 et 15 novembre, des militaires zimbabwéens ont lancé un putsch après la démission du vice-Président Emmerson Mnangagwa, interprétée comme une éviction politique en faveur de l'épouse du chef d'Etat Grace Mugabe. Le Président a été placé en résidence surveillée. Cela étant, les militaires ont expliqué ces évènements par des mesures pour "éliminer des criminels proches du Président Mugabe".
Le 19 novembre, le parti au pouvoir, la ZANU-PF, a appelé le Président à se retirer. Trois jours plus tard, Robert Mugabe a démissionné au début de la procédure de destitution initiée par le parlement zimbabwéen. En retour, il a obtenu l'immunité judiciaire et une allocation à vie de 150.000 dollars par mois.
Le poste de Président zimbabwéen est maintenant occupé par Emmerson Mnangagwa dont les positions ont été renforcées lors du congrès de la ZANU-PF du 16 décembre.

Après celui de Sarcelles, de "nouveaux drames" à prévoir'
Trois meurtres, un suicide de policier, tel est le bilan du drame de Sarcelles. Si le fait divers est aussi rapidement tombé dans l'oubli -loi du genre- qu'il avait suscité d'émotion en novembre dernier, il reste révélateur d'un malaise profond dans la police, qui a couru tout au long de 2017. C'est à ce titre qu'il figure dans notre sélection.

Drame de Sarcelles, révélateur du désarroi de la police
Le drame de Sarcelles est-il à imputer aux autorités de la Police nationale et de l'Etat' Si la question semble provocatrice, l'évènement dramatique, du policier qui a abattu trois personnes et en a blessé grièvement autant avant de se suicider, réside principalement dans un manque de moyens donné aux gardiens de la Paix.
"Il n'y a pas de structures actuellement pour aider un policier lorsqu'il est en difficulté, à la fois dans une difficulté d'ordre privé, ou d'ordre complètement opérationnel ou au sein du service. [?] Il n'y a déjà pas de structures pour les policiers eux-mêmes. Donc pour la famille, ce sont des structures qui sont encore bien plus faibles que ce que l'on pourrait imaginer."
Stanislas Gaudon, secrétaire administratif général adjoint du syndicat Alliance Police met en avant les causes principales du drame impliquant un policier samedi soir à Sarcelles. Le gardien de la Paix a blessé son ex-compagne et tué son père, et deux passants qui avaient tenté de s'interposer. La situation est claire: la police, la famille des forces de l'ordre et l'entourage sont tous touchés par un homme qui, après avoir commis ces meurtres, a mis fin à ses jours. Mais comment défendre les familles et la population, alors que les policiers eux-mêmes semblent manquer de moyens' Le représentant des policiers développe ces manques structurels: "Il faut évidemment que les difficultés de chaque policier soient détectées, un policier qui par exemple va mal, il faut qu'on puisse mettre autour de lui, une structure, il faut qu'on puisse l'assister et qu'on procède notamment aux mises à disposition d'un soutien psychologique ou de mettre en route la médecine de prévention. Ce sont deux éléments qui sont importants, mais qui sont pour l'instant insuffisants." Si ces deux éléments semblent vitaux pour tout homme qui assure la sécurité en France dans un contexte extrêmement tendu, ils ne devraient être que des points de complément à un plan d'action plus global: "Rien ne change'! On avait beaucoup d'espoir surtout en 2014 et 2015, puisqu'enfin cela faisait partie des priorités du Ministère de l'Intérieur, qu'il y avait un plan de prévention qui devait se mettre en place et qui finalement n'a pas été au bout." La prise de conscience des autorités étatiques n'a pu s'exprimer réellement après les attentats qui ont touché gravement le pays ces derniers mois. Et ces attentats de 2015 et 2016 ont considérablement aggravé le problème puisque "l'engagement opérationnel est démultiplié" et ainsi l'environnement quotidien des forces de l'ordre s'est dégradé. Stanislas Gaudon souhaite donc insister pour éviter de nouvelles tragédies:

"Pour nous, ce qui est important, c'est qu'enfin on mette en place des structures, un vrai plan de prévention, quitte à reprendre l'ancien et l'améliorer, mais il faut aller jusqu'au bout. Il n'est pas question de s'arrêter en milieu de chemin, parce que sinon on va mettre en péril les structures et si on met en péril les structures ce sont de nouveaux drames." Outre ces difficultés liées au pouvoir étatique, le représentant des policiers dévoile un dysfonctionnement interne aux gardiens de la paix:
"Le problème au sein de la police nationale est que lorsqu'on essaye de mettre en place des choses, on ne fait que la moitié du chemin." Et d'ajouter pour conclure sur le plan de prévention des risques de suicides dans le rang de la Police nationale:
"En plus, dans le cadre de prévention du suicide, il y avait des référents qui devaient être mis en place au sein des services -on s'aperçoit aujourd'hui que ces référents-là n'existent plus parce que d'abord, ils avaient été désignés d'office." De plus, Stanislas Gaudon explique ces suicides par les difficultés opérationnelles que rencontrent les agents. En effet, il pointe du doigt un manque global de moyens. Comme évoqué succinctement précédemment, les attentats de 2015 et de 2016 ont accentué les responsabilités des policiers et leur charge de travail: "Il faut tout d'abord que l'on donne les moyens à la police de travailler sereinement. [?]
L'engagement opérationnel depuis presque trois ans, qui est extrêmement important, est sur tous les fronts." Mais, au-delà du terrorisme, Stanislas Gaudon dénonce aussi le climat délétère qui règne parfois dans la société contre les forces de l'ordre:
"Je rappellerais que nous sommes quand même des cibles privilégiées [?] dans le domaine du droit commun, nous sommes aussi la cible parfois de violences verbales. Pour mémoire, il existe certaines parutions dans des journaux, dans des publications d'associations qui pensent que la police est à l'origine de tous les maux." Et il met en garde contre ceux qui instrumentaliseraient le drame de Sarcelles pour ternir leur image, oublier leur quotidien et remettre en cause des moyens indispensables à leur mission: "Alors attention. Essayons de ne pas généraliser des actes d'exceptions tout aussi dramatiques qu'ils soient [?] de ne pas tomber dans la facilité et de dire: les 110.000 policiers sont tous des fous furieux de la gâchette, les gendarmes sont pareils, ils tirent sur tout ce qui bouge, non. Non, ce n'est pas du tout le cas." Après ces (dénonce, met en garde), le représentant du syndicat Alliance Police souligne le récent soutien des autorités étatiques et notamment du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb: "On apprécie lorsque les autorités défendent des policiers chaque fois qu'ils sont attaqués ou que l'on jette la suspicion ou la stigmatisation vis-à-vis des policiers. [?] Cela a été le cas notamment [?] lorsque le ministre a dit qu'il n'était pas question de remettre en cause le port d'arme hors service pour les policiers." La possibilité donnée aux policiers de porter leur arme hors du service semble en effet être un moyen indispensable dans leur mission. Stanislas Gaudon explique qu'elle est essentielle pour les policiers eux-mêmes, en référence aux attentats de Magnanville, mais aussi pour l'ensemble de la population: "Le policier a l'obligation d'intervenir 24/24, en service et hors service. [?] Lorsque le commissaire de police intervient à l'intérieur du Bataclan, il arrive à neutraliser un terroriste avec seulement son arme de service. Donc c'est dire à quel point cela peut être important que les forces de sécurité soient dans la possibilité d'intervenir pour neutraliser notamment un individu."
Le débat rapidement mis en avant par un grand nombre de médias n'a sans doute pas sa place dans ce drame. Mais une prise de conscience supplémentaire -ces hommes en difficultés sont armés- permettrait peut-être un élargissement au soutien par des sessions de préventions et peut-être plus de transparence sur les difficultés de leurs vies personnelles. En effet, une nouvelle femme est morte à cause de son mari, comme le rappelle Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les hommes et les femmes: "le sujet n'est pas le port d'armes des policiers, c'est la violence conjugale".

Procès Carlos, quand la Guerre froide faisait la Une judiciaire
Pour sa rétrospective 2017, Gaëlle Nicolle revient sur quelques faits de société insolites ou révélateurs. La passion qui a entouré le procès de Carlos pour un attentat commis quarante ans après les faits montre bien à quel point la Guerre froide a durablement marqué la société. Des enjeux qui trouvent écho en nos temps marqués par le terrorisme.
Au delà du procès de Carlos, c'est celui d'une époque trouble des relations internationales qui se joue, selon les défenseurs du "révolutionnaire professionnel". Plus de quarante ans après les faits, Illitch Ramirez Sanchez, est jugé pour l'attentat du drugstore Publicis à Paris.
Un procès hors-norme sur fond de Guerre froide. Plus de quarante ans après les faits, Illitch Ramirez Sanchez, dit Carlos, est jugé pour l'attentat du drugstore Publicis à Paris, qui a tué deux personnes et blessé 34 autres. L'affaire, ponctuée par deux non-lieux, est rouverte ce mois-ci après une longue bataille autour de la prescription, balayée par la "connexité" avec d'autres faits qui lui sont reprochés. En clair, les liens entre cette affaire et d'autres affaires encore sous le coup de procédures.
"Je suis fier de mon passé, de mon présent et j'espère de mon futur", déclare l'accusé au premier jour de son audience. Aujourd'hui âgé de 67 ans et toujours adepte de la provocation, il brandit sa biographie lorsqu'on lui demande de raconter sa vie, dénonce une justice manipulée et un "procès politique", face à une Cour d'assises spéciale:
"Ce n'est pas une tribune politique. Il a parlé de ce qui se passait dans les relations diplomatiques, dans les coulisses, entre les Etats du monde. Et quand vous voyez que la CIA se mêlait, déjà à l'époque, de tout ce qui se passait dans le monde et a même réussi à travers le président des Etats-Unis à donner des ordres au président syrien, ce sont des choses que les gens ne savent pas", a déclaré Me Isaballe Coutant-Peyre, qui assure sa défense aux côtés de quatre autres avocats.
Ce "révolutionnaire professionnel", comme il se décrit lui-même, était l'ennemi public numéro 1, à une époque où les mouvements terroristes s'appelaient Cellules révolutionnaires, Armée Rouge japonaise ou encore Front populaire de libération de la Palestine. Mais le Vénézuélien, incarcéré en France depuis son arrestation au Soudan en 1994, a déjà été condamné deux fois à la prison à perpétuité pour le meurtre de policiers et deux attentats.
"J'attends que les juges respectent la loi, qu'ils constatent que finalement c'est prescrit, que les témoignages de l'époque, qui sont les seuls à vraiment dire quelque chose, montrent que le type qui a fait ça, ce n'est pas lui", ajoute Me Isabelle Coutant-Peyre.
Face à une justice tardive, un accusé provocateur et déjà condamné par ailleurs, plusieurs victimes, désabusées, ont choisi de ne pas venir au procès. "Elles saluent bien évidemment le fait que la justice soit rendue et que le terrorisme ne reste pas impuni, simplement, les audiences arrivent tard et certaines victimes hésitent à se replonger dans ces années terribles", explique Guillaume Denoix de Saint Marc, président de l'Association des victimes françaises de terrorisme (AFVT), dans une interview à La Croix.
Des militants de la cause palestinienne eux étaient présent dès le premier jour de l'audience, pour soutenir celui qui se décrit comme le "dernier responsable combattant palestinien vivant". Au-delà du procès de Carlos, c'est celui d'une époque trouble des relations internationales qui se joue, selon son avocat:
"Ça lui permet d'éclairer l'opinion publique sur une histoire tout à fait hors-norme de la vie internationale. Les gens ne savaient pas ce qui se passe dans la vie politique à l'étranger. Et donc là, on a un peu de clés; les choses ne sont pas roses ou blanches, comme on le prétend, du côté de l'accusation."
L'attentat du drugstore Publicis, boulevard Saint-Germain à Paris, le 15 septembre 1974, servait-il à faire pression sur les autorités françaises alors qu'une prise d'otage était en cours à l'ambassade française à La Haye' Carlos a-t-il reconnu avoir jeté la grenade dans une interview au magazine Al Watan Al-Arabi en 1979' L'audience devra le déterminer.

Crise nucléaire nord-coréenne, prélude à "la fin de notre civilisation"'
Après la conquête spatiale, le risque d'holocauste nucléaire. Autre sujet-choc pour Clément Ollivier, la crise autour du programme nucléaire nord-coréen, qui pourrait déraper en un nouvel Hiroshima, avertit le président du Forum international sur la prévention des catastrophes nucléaires. Alarmiste ou visionnaire'

Corée du Nord: le risque d'un nouvel Hiroshima'
Un drame comme Hiroshima pourrait se reproduire dans les tensions qui opposent les Etats-Unis et la Corée du Nord, met en garde le président du Forum international sur la prévention des catastrophes nucléaires. Un parallèle volontairement frappant qui cherche à alerter l'opinion mondiale. Alors que les tensions entre Washington et Pyongyang ne faiblissent pas, avec des déclarations choc régulières des deux côtés et plusieurs tirs de missiles de la part de la Corée du Nord, se tenait les 9 et 10 octobre à Paris le Xe Forum international sur la prévention des catastrophes nucléaires, aussi connu sous le nom de Forum Luxembourg. Cette organisation non-gouvernementale internationale réunit chaque année depuis 2007 des intervenants d'envergure mondiale dans le domaine de la non-prolifération, comme par exemple lors de cette édition le haut fonctionnaire onusien Hans Blix, l'ancien secrétaire à la Défense américain William Perry ou l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Son président, le russe Viatcheslav Kantor, a naturellement insisté en séance sur "le risque que la crise nord-coréenne déclenche des frappes nucléaires en chaîne à l'échelle mondiale, d'autant que la possibilité d'une provocation délibérée de la part de Pyongyang ne peut être ignorée."
Allant plus loin dans sa volonté d'alerter l'opinion publique et les décideurs, il établit même, lors de la conférence de presse du Forum, une comparaison alarmante avec les bombardements nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki par l'armée américaine en 1945:
"Il m'est venu à l'esprit une analogie historique, entre la situation actuelle et ce qui s'est passé à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, il est reconnu quasi unanimement que les bombardements d'Hiroshima et Nagasaki n'avaient aucune pertinence militaire de la part des Etats-Unis. Il s'agissait plutôt d'un instrument d'intimidation et de dissuasion, qui visait à influer sur la psychologie internationale afin de renforcer l'ordre mondial qui était en train de se dessiner pour les décennies de l'après-guerre."
"Cet état des choses, poursuit Viatcheslav Kantor, est encore en vigueur à notre époque, et je ne voudrais pour rien au monde que la carte coréenne soit jouée dans ce type de contexte: pour faire peur. Je dis cela parce qu'actuellement, des idées allant dans ce sens sont déjà dans l'air."
Renvoyant en quelque sorte dos à dos la menace nucléaire nord-coréenne et celle des Etats-Unis, Viatcheslav Kantor ne précise pas lequel des deux pays pourrait être à l'origine de ce nouvel Hiroshima: il ne s'agit pas de chercher qui est le coupable mais d'éviter que se reproduise un drame qui, cette fois-ci, pour reprendre les mots de William Perry à la même conférence, signerait "la fin de notre civilisation". À bon entendeur?


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