Algérie

Quels scénarios pour les élections '



Quels scénarios pour les élections '
A moins de deux jours de la date fatidique, tous les Algériens sont fixés sur les dernières déclarations des principaux candidats qui se préparent au grand verdict des urnes.Mais, loin du triomphalisme des uns et de l'alarmisme des autres, la peur des lendemains incertains domine l'opinion et risque d'être un facteur déterminant dans ce scrutin. Tout a démarré de l'alarme tirée par le président candidat qui, a officiellement, lancé la campagne de victimisation et de diabolisation de son principal rival à cette élection. Il n'en fallait pas plus pour que ses relais politiques et médiatiques interviennent pour jeter Benflis à la vindicte populaire en l'accusant de fomenter un plan insurrectionnel et de semer le chaos dans le pays, s'il ne serait pas sorti vainqueur de la course. Qu'est-ce qui pourra bien se passer, en cas d'impasse, au lendemain du vote ' Nombre d'observateurs redoutent un scénario catastrophe. Au cas où Bouteflika sort vainqueur au premier tour, et c'est l'hypothèque la plus plausible, il faut s'attendre à ce que son challenger sorte ses griffes pour rejeter les résultats et appeler à s'opposer au coup de force du camp présidentiel, lui qui n'a eu de cesse d'avertir contre le trucage des urnes et la confiscation de la volonté populaire. Mais la question est de savoir s'il a un plan pour résister à une éventuelle fraude avérée. On sait que dans ses dernières déclarations, il a écarté tout recours à la révolte. Mais pourra-t-il maîtriser ses troupes qui se comptent par millions, en cas de fraude ' C'est là que le risque d'affrontements violents fait planer le spectre d'une explosion à grande échelle, et aux conséquences imprévisibles.Un tel scénario ferait l'affaire de ses adversaires qui l'ont déjà mis au banc des accusés et justifierait, à priori, sa disqualification définitive. Cela dit, Ali Benflis n'est pas du genre à se laisser entraîner dans une logique de violence à laquelle il ne souscrit pas son projet politique. Alors, il n'aurait d'autres choix que de respecter le choix des urnes, quels que soient les résultats officiels annoncés. Il ne fera pas comme en 2004, mais il se consacrera à capitaliser l'énorme soutien populaire qui l'a accompagné tout au long de la campagne pour fonder une grande formation politique qui se posera comme alternative sérieuse à l'avenir. Cela lui permettrait de fidéliser les milliers de cadres et de militants, dont beaucoup sont issus du FLN, qui espéreraient trouver un terrain de lutte et de promotions politiques, loin du clientélisme stérile du pouvoir. Cela dit, une éventuelle défaite de Benflis risque de faire de nombreuses victimes dans toutes les sphères décisionnelles où l'ancien chef de gouvernement posséderait des soutiens actifs. C'est pourquoi, Benflis et ses soutiens n'ont d'autres choix que de maintenir le cap pour les futures échéances qui attendent le pays.Dans tous les cas de figures, l'attitude qu'adopteront l'armée et les services de sécurité, en général, sera déterminante pour l'avenir la suite des événements. L'armée s'est officiellement engagée pour «sécuriser avec force et détermination» le scrutin, comme l'a rappelé le chef de l'état-major de l'ANP, et tous les candidats sont d'accord pour que l'institution militaire reste neutre dans ce jeu politique. N'empêche qu'à tout moment, l'armée peut intervenir pour parer à d'éventuels dérapages qui risqueraient de menacer l'unité et la souveraineté de la nation. Elle interviendra en cas de grande violence et dans un sens qui garantira la stabilité des institutions.




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