Algérie

Quels risques encourent le personnel et les locaux de l’ONU ?


Lakhdar Brahimi remet son rapport à Ban Ki-Moon Le président du groupe indépendant «pour évaluer les nouveaux risques qui pèsent sur la sûreté et la sécurité du personnel et des locaux des Nations Unies à travers le monde» a remis son rapport au secrétariat général de l’ONU le 9 du mois en cours. C’est ce qui ressort des propos de Michèle Montas, porte-parole du SG de l’ONU, lors du point de presse qu’elle a animé, hier après-midi, au siège de l’organisation à New York. A la question d’un journaliste sur la date à laquelle le diplomate Lakhdar Brahimi fera un point de presse sur la question, elle a affirmé qu’elle n’avait pas de délai précis, mais que le rapport était à l’étude, aux mains d’experts de l’ONU. «Des délibérations internes sont actuellement en cours afin de s’assurer de la transparence du processus ainsi que de l’efficacité et de l’intégrité des mesures de suivi proposées», a-t-elle déclaré. La porte-parole de Ban Ki-moon n’a donné aucune précision sur quelque aspect de ce rapport, laissant sans doute la primeur au président du groupe indépendant, mais a laissé entendre que le travail de ce dernier est achevé et que le groupe en question a bel et bien fini ses multiples déplacements en Algérie comme dans d’autres pays où des personnels et des bâtiments de l’ONU ont été pris pour cibles par des organisations terroristes. Le groupe indépendant a donc effectué sa mission en toute discrétion, sans tapage médiatique, ce qui devait être une des conditions posées par les autorités algériennes, d’autant que ce genre de concertations requiert, de par sa nature, la plus grande des sérénités et un climat de discrétion des plus compréhensible. Cela, d’autant que le travail des membres de ce groupe d’experts, dont la sécurité recommandait le plus grand silence sur leur travail, devait aborder des aspects liés à la sécurité antérieure des locaux de l’ONU et celle à venir. On s’attend donc à ce que cet examen du rapport du groupe indépendant désigné par l’ONU en concertation avec l’Algérie ait lieu dans les semaines -sinon dans les mois- à venir, avec cette forte probabilité que sa formulation finale ne puisse se faire sans la consultation préalable des autorités algériennes. Ce qui serait, alors, la moindre des politesses en matière de respect des usages et règles diplomatiques. Pour rappel, le groupe indépendant sur la sûreté et la sécurité du personnel et des locaux des Nations Unies dans le monde avait été mis sur pied le 5 février dernier, suite aux attentats d’Alger, en décembre 2007. «Nous devons comprendre que les choses ont changé, que le drapeau de l’ONU n’est plus une protection», avait déclaré Lakhdar Brahimi en recevant son mandat. M. Brahimi s’était donné un délai de six semaines pour achever sa mission. Le groupe, a-t-il dit, s’attachera à examiner ce qui s’est réellement passé à Alger et à chercher les leçons qui peuvent être tirées de cette action dramatique. Il devait alors rédiger ensuite un rapport dans lequel figureront des «recommandations réalisables». Pour lui, «l’Algérie et l’ONU se trouvent du même côté de la table», toutes deux «ont été des victimes de cette attaque terroriste et ont un intérêt identique à comprendre ce qui s’est passé et pourquoi». Rejetant le terme d’»enquête» pour qualifier le travail du groupe indépendant, son président a en outre assuré n’être «ni un policier, ni Sherlock Holmes». Ce groupe comprend six membres siégeant à titre individuel. Son président, Lakhdar Brahimi, ancien ministre algérien des Affaires étrangères, a exercé un certain nombre de hautes fonctions au siège des Nations Unies et sur le terrain, en particulier en Afrique du Sud, à Haïti, en Afghanistan et en Irak. En 2000, il a dirigé le Groupe d’étude sur les opérations de paix des Nations Unies. Il a été également ministre des Affaires étrangères de l’Algérie de 1991 à 1993, et ambassadeur en Égypte et au Royaume-Uni. Outre M. Brahimi, le groupe est composé de Elsayed Ibrahim Elsayed Mohamed Elhabbal, membre depuis 1982 de la Direction de la sécurité du Caire et du secteur de la sécurité nationale; Anil Kumar Gupta, ancien haut fonctionnaire du ministère indien de l’Intérieur; Umit Pamir, ancien ambassadeur de la Turquie, notamment auprès de l’OTAN et des Nations Unies; Thomas Boy Sibande, ancien membre de la Force de défense nationale sud-africaine et actuel conseiller du Gouvernement de l’Afrique du Sud sur les questions de sécurité ainsi que de Margareta Wahlström, ancienne sous-secrétaire générale aux Affaires humanitaires et Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général pour l’Afghanistan. Il est attendu de ces spécialistes des questions de sûreté et de sécurité un examen critique de la situation et d’analyser la capacité du système des Nations Unies, avec ses pays hôtes, à s’adapter efficacement aux nouvelles circonstances. De leur rapport dépendront les nouvelles mesures et moyens avec lesquels l’ONU pourra continuer à s’acquitter de ses missions sur le terrain, dans des conditions raisonnables de sûreté et de sécurité pour son personnel et ses locaux. Amine B.
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