Algérie

Quels liens sociaux '


Les thèmes de sociabilité, civilité, solidarité reviennent régulièrement chez les sociologues pour définir le lien social ; ces composantes existent-elles dans les réseaux sociaux ' Le site lecercle.lesechos.fr, qui a soulevé cette problématique, évoque les thèses de Georg Simmel (philosophe et sociologue allemand) qui définit la sociabilité comme « la base ludique de la socialisation » : elle correspond à l'ensemble des échanges d'un individu avec sa famille, ses amis, ses collègues de travail, ses voisins... Toutes ces relations constituent son « capital social ». Ainsi définis, d'aucuns estiment que les réseaux sociaux contribuent à développer ces échanges, grâce à l'immédiateté d'Internet et avec des ergonomies souvent ludiques : on « joue » ainsi à se contacter de n'importe où sur n'importe quel sujet. Un clic suffit à croître ce capital social d'une unité. Le cas de la civilité est plus complexe, écrit l'auteur de l'intéressante contribution mise en ligne sur lecercle.lesechos.fr. La civilité ou savoir-vivre désigne un ensemble de règles de vie en communauté telles que le respect d'autrui, la politesse ou la courtoisie. D'après Norbert Elias (écrivain et sociologue allemand), cité dans cette contribution, la civilité correspond notamment à une codification des règles concernant l'usage du corps, l'expression des émotions et des désirs. Depuis la Renaissance, l'évolution des m?urs a abouti à une intériorisation croissante de ces normes. Les individus sont amenés à exercer un contrôle sur eux-mêmes si bien que l'on assiste à une canalisation de la violence. Quelle ambiguïté quand on pense aux réseaux sociaux : non seulement les règles de politesse ne semblent pas particulièrement respectées, mais le corps a tendance à « s'extérioriser », et le plus problématique est l'utilisation de certains réseaux précisément pour l'expression de ses désirs plus ou moins assumés (le site de rencontres Meetic) ou de comportements haineux que la portée et l'anonymat de ces media rendent possibles. Pour Ferdinand Tönnies (sociologue allemand), cité par la même source, « l'essor de l'individualisme, le désintérêt pour la chose publique, la flexibilité du lien salarial, la crise des autorités, la désorganisation de la vie familiale, les incivilités... seraient autant de signes d'une désagrégation du lien social ». Du coup, la question du « vivre ensemble » devient une des préoccupations majeures de notre époque. Les réseaux sociaux ont probablement encore à progresser sur le chemin de la civilité et de la solidarité pour y contribuer.
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