Algérie

Quels jugements, quels goûts chez les correspondants des médias '



Quels jugements, quels goûts chez les correspondants des médias '
A. LemiliLes goûts et les couleurs ne se discutent pas. Voilà une affirmation très subtile qui permet d'avoir de la contenance pour justifier une critique fondée ou non. Là est, à juste titre, ladite subtilité parce qu'elle permet aussi bien à l'artiste que son interface, qui peut tout autant être lecteur,spectateur, adulateur et surtout critique, de réaliser tous les saltos possibles pour dire trop de bien ou beaucoup de mal d'une ?uvre. Dans un univers des arts cohérent, pour ne pas dire conventionné ou conventionnel, les mécanismes sont automatiquement réglés. Le tout est donc, parfois, convenu non sans concession, voire hypocrisie, c'est selon, entre les uns et les autres, autrement dit entre artistes et critiques, qui y gagnent en notoriété pour les premiers et en autorité pour les seconds. L'ensemble se solde enfin par ce que sont dans la vie de tous les jours les salons, revues, émissions spécialisées, plateaux de télévision, les grands évènements annuels et plus particulièrement les cérémonies qui sont consacrées à un pan précis de l'action culturelle dans sa globalité.En Algérie, l'architecture évoquée n'existe pas si compte est tenu des canons qui la régissent, au demeurant des canons imposés lesquels, de fait, obligent au mimétisme et trop souvent au plagiat. Par ailleurs et à partir d'un arbitraire très bien ancré, la critique s'est d'autorité concentrée à hauteur de la capitale, sans doute parce que la vie active, notamment littéraire, cinématographique, médiatique, politique et même sportive y est plus implantée que nulle part ailleurs. Quoiqu'à un degré moindre l'ouest du pays se trouverait presqu'à niveau égal, si ce n'est plus qu'à l'est du pays, où pourtant ce n'est pas le foisonnement des idées dans le domaine artistique et culturel qui fait défaut.Mais à Constantine, la réalité s'impose d'elle-même dans le landernaumédiatique local, grande est la difficulté des correspondants locaux de pouvoir répondre présent à un évènement artistique quelle que soit sa dimension. Ni le festival du malouf, ni celui du conte et encore moins celui du jazz ou la poésie, n'arrivent à trouver preneur sérieux en mesure de garder a posteriori, autrement dit au lendemain d'une manifestation précise, en état de veille les amoureux des genres évoqués comme un journaliste sportif permet à des supporters de revivre encore plus émotionnellement un match auquel ils ont déjà assisté.Cela est vérifiable. Il ne se trouve pas, si ce n'est que très rarement, un quotidien national d'informations qui consacre un espace à l'activité culturelle dans la partie est du pays à l'exception de la Tribune, dont les correspondants en dehors de l'évènement ponctuel, de l'information factuelle contribuent également au supplément national hebdomadaire. Bien entendu, leur apport à la dynamique culturelle peut n'être qu'embryonnaire et parfois, si ce n'est très souvent, subjective, mais même si à l'impossible nul n'est tenu. Ce serait également faire preuve de capitulation face à l'ignorance que de laisser la nature être envahie par le vide. En fait, c'est cette entreprise qui rebute bien des confrères et leurs responsables de s'y aventurer, mais non pas parce qu'elle serait ardue, mais parce qu'elle n'apporte pas de dividendes derrière elle, car nombreux sont ceux qui considèrent que «La culture ne nourrit pas son bonhomme».Il serait d'ailleurs malintentionné et injuste de leur jeter la pierre tant leur réaction parait légitime par rapport aux tellement nombreuses préoccupations auxquelles sont confrontés ceux à qui ils destinent les résultats de leurs démarches et investigations quotidiennes.Enfin, faudrait-il encore qu'il existe des scènes culturelles et artistiques, qu'ils se trouvent des protagonistes toutes natures confondues, que soientdisponibles des espaces d'expression digne de ce nom. N'est-ce pas d'ailleurs en ce sens que dans l'un de ses suppléments culturels la Tribune a évoqué, voire anticipé, sur l'envoi à partir de la capitale d'une task force de journalistes «spécialisés» pour la couverture du très important évènement international que la ville des Ponts accueille en 2015.A. L.




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