Algérie

Quels députés pour quelle APN '



Les contours de la future Assemblée populaire semblent se dessiner. À l'issue de la finalisation de l'opération de l'examen des listes de candidatures, exception faite des recours déposés auprès des tribunaux administratifs, la composante est, dès à présent, facilement identifiable.Compte tenu des chiffres donnés par l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), il ressort que la prédominance des listes indépendantes est une réalité. Ainsi, Mohamed Charfi qui a reçu des représentants de formations politiques ayant fait le choix de prendre part à la course électorale, sur les 1 483 listes de candidatures acceptées, 837 ont été déposées par des indépendants.
En termes de dossiers, sur les 25 416 réceptionnés, les candidats indépendants en ont déposé 12 562. Une première dans les annales de l'Assemblée nationale, qui devra accueillir plus d'élus issus de listes indépendantes que de partis politiques.
Cet enthousiasme des indépendants pour la course aux sièges de l'Assemblée nationale assure qu'une nouvelle configuration à la Chambre basse du Parlement est du moins en préparation. Elle augure d'une nouvelle ère qui verra l'arrivée en masse des élus dont la trajectoire politique en amont est méconnue.
Cette orientation rendue réalisable par une condition conjoncturelle et politique semble être une élaboration qui conforte un certain penchant des hautes autorités à façonner le paysage politique national. Elle trouve racine dans l'orientation du président Tebboune qui fait de l'implication "effective" de la "société civile" dans la "gestion de la vie politique nationale" son sacerdoce.
Il n'est surtout pas anodin que le chef de l'Etat reçoive des représentants de la "société civile" à la présidence, et ce, après avoir reçu des formations politiques dans le cadre des concertations. "La société civile doit jouer un rôle plus efficace. Il faut qu'elle soit forte", avait déclaré le chef de l'Etat lors d'un entretien accordé à quelques représentants de la presse nationale le mois dernier.
Cette approche que font les autorités de la place qui devra être celle de la société civile, même si le personnel qui compose l'essentiel de son contingent suscite plutôt de la rédhibition, il va de soi que des aménagements et des agencements s'opèrent en faveur de ce nouveau personnel.
Aidé par une conjoncture politique très difficile , "la société civile" s'emploie, dès lors, à accaparer des espaces longtemps restés réservés à une classe politique actuellement en déperdition.
La preuve en est l'exclusion presque attendue des partis qui ont formé l'essentiel des soutiens du régime jusqu'à un passé récent. Le FLN comme le RND se retrouvent fatalement comme la cinquième roue du carrosse, eux qui ont régné sans partage sur les Assemblées élues durant plusieurs années.
Le tandem FLN-RND n'est pas le seul à faire les frais du tamisage exercé par l'Anie. D'autres formations également ont eu du mal à finaliser leurs listes.
À cet écueil dès l'accueil des listes, s'ajoute un rejet de la consultation populaire du 12 juin prochain. Il va sans dire que l'absence de l'engouement populaire a augmenté les chances de l'échec de confection de listes pour moult formations politiques.
Cet état de fait a encouragé l'orientation qu'ont voulues les hautes autorités pour ouvrir grande la porte devant un nouveau personnel issu presque exclusivement d'une société civile, mais qui émarge ailleurs.

Mohamed MOULOUDJ




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