Quelques petits besoins en vrac

Pour le constat, merci. Il a été établi, décortiqué, analysé, supputé, extrapolé, cuisiné à toutes les sauces et servi pour la soupe populaire. Reste à connaître les besoins de ce pays pour sortir la tête de l'eau, lui qui a les pieds bien ancrés dans la vase. Pour les partis, ceux de l'opposition, ceci dit, le pays souffre de la vacance du pouvoir. Théoriquement donc, il a besoin d'un président. Pour les partis de l'autre côté des tranchées, ceux dits de la majorité présidentielle, comprendre FLN, RND et les quelques sigles satellitaires qui gravitent autour d'El Mouradia, le pays pâtit d'un déficit de sérénité et d'écoute et de doubles nationalités.Pour eux donc, nous avons besoin d'être un peu plus zen et d'appareils auditifs pour être plus réceptifs. Les passeports rouges et les cartes de résidence en prime. Un chargement de maîtres de yoga est prochainement attendu au port de Béjaïa. Pour les hommes d'affaires qui détestent Tebboune, le pays souffre de l'acharnement aveugle contre les oligarques et donc a besoin d'un Ouyahia qui rappelle le statu quo et davantage de marchés publics signés de gré à gré et une impunité à toute épreuve. Pour les jeunes Algériens, le pays est une voie sans issue et ont besoin de plus de semi-rigides prêts à prendre le large.Les bénéficiaires de l'Ansej revendiquent plus de crédits et l'effacement de leurs dettes, le pays a besoin dans ces cas-là de plus de liquidités et de gommes à effacer. Pour les islamistes, le pays souffre d'un manque de religiosité, de bigotisme et de crainte de Dieu. Ils décrètent un besoin en foi et tapis de prière et la fermeture des quelques bars qui résistent encore. Le peuple veut plus de sécurité et moins de lâchage de prisonniers à l'occasion des dates nationales, des moutons au prix symbolique et une allocation touristique équivalente aux Tunisiens et Marocains. En vrac aussi quelques besoins répertoriés : plus de compétence, moins de corruption et passe-droits, des hommes intègres pour diriger le pays et un peuple responsable, plus de liberté d'expression et moins de démagogie de bas étage, des partis représentatifs et une démocratie réelle loin des bras levés des députés de façade.En clair, le pays a besoin d'un peuple, d'un gouvernement et d'un président et appel est lancé pour les fournir au meilleur prix. Sinon, tout va bien.