Plusieurs interventions fort intéressantes ont été enregistrées, hier, lors du séminaire sur la violence, organisé par le ministère de la Communication, en collaboration avec le ministère des Sports. Les intervenants ont fait un constat alarmant sur l'ampleur de la violence dans la société et appelé à des mesures radicales. « La violence a pris de l'ampleur, car elle n'est pas condamnée. C'est le résultat de l'impunité. Cette situation a fait que les relations sociales ne sont pas stables. Il ne peut y avoir de pardon sans justice », a indiqué Mme Djerbal du Réseau Wassila. Pour elle, les médias doivent s'impliquer davantage dans la lutte contre cette violence « avec responsabilité et éthique », en « réhabilitant l'imaginaire social et collectif » et en « lui redonnant ses capacités de réflexion et ses repères ». L'intervenante regrette « l'absence d'analyse » sur les causes et les conséquences de la violence dans la société. « On présente la violence comme de simples faits », dira-t-elle. Abondant dans le même sens, Omar Mehsas, président de l'académie de la société civile, a estimé que la violence surgit lorsque les liens de communication sont perturbés. Le développement de la vie sociale, la corruption, l'utilisation de la force, l'absence de la communauté de valeurs, les failles de l'école et l'absence d'activités de loisir sont autant de facteurs qui ont fait que la société connaît aujourd'hui autant de violence. L'absence de pédagogie, de respect de l'homme, la démission de la société et la défaillance de l'élite et des cercles politiques, l'environnement hostile, la volonté par l'affirmation de soi sont également responsables de ce constat alarmant. L'orateur a recommandé « d'interdire l'accès au stade aux moins de 16 ans, d'ouvrir toutes les structures de l'éducation et de proximité pour offrir des loisirs aux jeunes, d'associer et de structurer les supporters, de mettre en place un programme d'action pour lutter contre la démission collective, de bannir le fait accompli qui fait que le citoyen auteur de violence est victime et de sensibiliser la presse et la société civile sur les impacts dangereux de ce phénomène ». L'ancien coach national Mahieddine Khalef a regretté l'absence de structures de proximité destinées aux jeunes dans les nouvelles cités. « C'est inacceptable. Si ces structures existaient, on n'aurait pas eu tout ce qu'on a vécu durant la décennie noire et aujourd'hui. » Pour lui, le professionnalisme dans le sport doit être « soumis à une loi rigoureuse qui interdirait, entre autres, le cumul de fonctions entre le sport et la politique ». Khalef a dénoncé l'utlisation de l'argent dans le sport, facteur qui incite à la violence et à la haine, et appelé à plafonner les salaires des joueurs. Pour Rabah Madjer, « la violence morale est la cause de la violence physique ». « Les gros salaires pour des rendements médiocres et les arbitres corrompus ont plongé le foot dans le cercle quasi mafieux. La violence est une gangrène. Des mesures s'imposent », a-t-il dit.
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Posté Le : 29/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N B
Source : www.horizons-dz.com