Algérie

Quelques jours après le décès de trois parturientes à la clinique Sbihi-Tassadit de Tizi Ouzou



Quelques jours après le décès de trois parturientes à la clinique Sbihi-Tassadit de Tizi Ouzou
L'établissement hospitalier spécialisé en gynécologie obstétrique (EHS) Sbihi-Tassadit de Tizi Ouzou, l'unique structure à l'échelle de la wilaya, est, encore fois, au centre des débats sur la place publique depuis notamment les cas de décès de trois parturientes survenus en moins d'une semaine, les 26, 27 et 30 décembre dernier.
Les victimes, toutes admises au service de grossesse à haut risque (GHR), sont mortes lors de leur accouchement «par césarienne». Hier, le président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), Hocine Haroun, a effectué une visite dans cette structure sanitaire pour s'enquérir des conditions d'accueil et de prise en charge des patientes. Sur les lieux, le premier responsable a présenté un état des lieux de cet EHS qui souffre, selon un gynécologue, d'exiguïté et surtout du manque criant de médecins spécialistes. «L'EHS Sbihi-Tassadit souffre du manque d'espace et de spécialistes.» Sur les six gynécologues qui assurent la garde quotidiennement, seuls quatre exercent à plein temps dans cette structure hospitalière. Ces derniers sont assistés par une soixantaine de médecins internes et 21 résidents. «Un hôpital mère-enfant est inscrit à la réalisation à Oued Falli à Tizi Ouzou», a indiqué, pour sa part, le P/APW de Tizi Ouzou qui a promis de charger la commission santé de l'APW d''uvrer à réunir les conditions, les meilleures, pour la prise en charge des parturientes. S'exprimant sur ces cas de décès survenus en moins d'une semaine, le directeur, qui a mis en avant le risque de mortalité que présente une grossesse, notamment celle dite à haut risque, a estimé qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer. «On a eu la malchance d'enregistrer ces cas de décès en un laps de temps très court», a-t-il dit. Un argument peu ou point convaincant quand on sait que ce n'est pas la première fois que des cas de décès sont enregistrés dans cet établissement spécialisé, dont la structure, dotée de seulement 72 lits, est largement dépassée, pour reprendre un spécialiste. Ce dernier ne comprend pas pourquoi le service de gynécologie obstétrique de l'unité Belloua (CHU de Tizi Ouzou), ouvert en 2005, n'assure pas pleinement sa mission. Ce service, à en croire ce spécialiste, accueille des malades d'oncologie. «Autrefois, le CHU de Tizi Ouzou disposait d'un hôpital mère-enfant d'une capacité de 100 lits. Aujourd'hui, il n'est plus», a-t-il dit. Comme il a mis en avant le manque d'encadrement des médecins résidents, entendre manque de maîtres assistants. Pour ce spécialiste, l'inscription à la réalisation d'une nouvelle structure spécialisée en gynécologie obstétrique est à même de répondre aux attentes de la population en matière de prise en charge médicale. Comme il suggère dans un premier temps l'affectation de médecins spécialistes en gynécologie obstétrique au niveau des établissements de santé publique (ESP et EPSP) disposant d'un service de gynécologie pour désengorger la clinique Sbihi. En 2012, la clinique Sbihi-Tassadit de Tizi Ouzou a enregistré 10 400 accouchements, tous des cas d'urgence, a-t-on tenu à préciser, dont 3 600 par césarienne. «ça nous arrive de réaliser 18 accouchements par césarienne durant une seule nuit», a indiqué le directeur de cette structure hospitalière, comme pour montrer le plan de charge du personnel.


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