Algérie

Quelles retombées pour le football algérien 'Qualification des verts à la Coupe du monde de la FIFA Brésil 2014



Quelles retombées pour le football algérien 'Qualification des verts à la Coupe du monde de la FIFA Brésil 2014
Quel impact sur le football national aura la qualification de l'équipe nationale à la Coupe du monde de la FIFA Brésil 2014 'Difficile de le savoir dans le contexte actuel. Les normes et règles sur lesquelles se fonde l'activité du football échappent, en Algérie, à ce type d'exercice. Dans l'absolu et par référence à des situations similaires vécues à trois reprises déjà (1982, 1986, 2010), le football algérien n'a pas tiré grand profit de l'exploit que représente une qualification à la Coupe du monde. La Fédération algérienne de football (FAF) est la première à déplorer le manque d'exploitation d'un tel événement qui, normalement, devrait rejaillir sur sa mission première, le développement du football. Même si elle le voulait, elle ne pourrait le faire pour des raisons exogènes, indépendantes de sa propre volonté. Le développement du football passe obligatoirement par la disponibilité de l'outil infrastructurel dont la mise en place relève exclusivement des pouvoirs publics. Quels ont été les dividendes récoltés après la participation à la Coupe du monde 2010 ' Insignifiants.
La croissance du nombre de clubs et de licenciés n'a pas connu le boom escompté. C'est un segment saturé faute d'élargissement de moyens appropriés. Même si la fédération, les ligues et les clubs le voulaient, les trois n'avaient aucun moyen de concrétiser cet objectif. Comme auparavant, les clubs ont continué à refuser l'adhésion des talents en herbe à cause de la saturation des sites d'accueil (clubs). Une qualification à la Coupe du monde doit provoquer un effet d'entraînement et d'engouement des enfants, encouragés par leurs parents, qui iront grossir les rangs des clubs et le nombre de licenciés et, par la même, élargir le panel de choix des futurs talents qui seront ainsi pris en charge dès leur plus jeune âge.
Madjid Bougherra, Sofiane Feghouli, Islam Slimani et leurs coéquipiers suscitent des vocations parmi les petits Algériens, à l'instar des Argentins avec Lionel Messi, des Portugais avec Cristiano Ronaldo, pour ne citer que ces deux exemples. Pour qu'une telle chose se produise, il faut préalablement mettre en place les structures. Tous les pays du monde, par exemple, envient le modèle allemand et sa fédération de football qui compte presque cinq millions de licenciés, toutes catégories et tous sexes confondus. Mais si la fédération allemande a réussi la prouesse d'avoir autant de licenciés, c'est d'abord en raison de la disponibilité des infrastructures (terrains, salles) et d'un système qui englobe des instances et des structures adaptées à son propre contexte. Chaque année, l'Allemagne accroît son nombre de licenciés (joueurs, arbitres), l'outil de travail (terrains), multiplie les gains et dividendes que génère l'industrie du football. Le modèle allemand en particulier et européen en général mènent une lutte contre la déperdition dans tous les domaines de l'activité du football.
Pour les grandes nations du ballon rond, une participation à la phase finale de la Coupe du monde est vitale. Une absence peut mettre en péril l'avenir à court terme d'une fédération. L'impératif de résultats est toujours présent dans l'esprit de leurs dirigeants. Dans ces pays, un résultat négatif (élimination) ne peut en aucune manière déboucher, systématiquement, sur le renvoi d'une fédération à moins d'un cataclysme du genre défaite de l'Italie face à la Corée en Coupe du monde 1966. La stabilité des instances, elle aussi, participe aux acquis d'une qualification ou d'une pérennisation dans les grandes manifestations. En Algérie, c'est loin d'être le cas, pour la simple raison que c'est toujours l'urgence qui prend le pas sur le travail à long terme et la projection sur 10, 20 ans. C'est simple, pour faire de la métaphore, la Fédération algérienne de football se retrouve toujours dans la situation d'un trapéziste qui fait son numéro sans filet de secours.
La fédération actuelle a le mérite d'avoir injecté une partie des subsides générés par la participation à la dernière Coupe du monde 2010, ainsi que ceux de ses sponsors et partenaires, pour construire son nouveau et flamboyant siège, l'installation de deux pelouses au Centre technique de Sidi Moussa, l'extension et la rénovation d'une partie du centre, les aides partielles aux clubs de l'élite, la prise en charge des stages, déplacements et matchs des sélections représentatives et le fonctionnement de l'ensemble des rouages de la FAF (ligues, arbitres et officiels). Ce n'est pas rien et cela n'apparaît pas souvent aux yeux des profanes.
La fédération de football jouit d'une autonomie qui lui permet de concrétiser une grande partie de ses projets mais reste, malheureusement, toujours dépendante des pouvoirs publics en matière d'infrastructures. Les progrès réalisés dans plusieurs domaines liés à l'activité du football demeurent en deçà de ce que souhaite réaliser la fédération, si le reste suivait.




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