Algérie

Quelles prérogatives pour les élus '



La place des élus locaux et les prérogatives dont ils disposent afin de pouvoir gérer les affaires de la cité et traiter les doléances des citoyens reviennent au-devant de la scène, à quelques deux mois des élections locales du 27 novembre prochain.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Nombreux sont les partis politiques qui estiment que les codes communal et de wilaya n'accordent pas suffisamment d'attributions aux assemblées locales (APC et APW), pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans le développement de leurs localités et répondre aux doléances quotidiennes des citoyens.
Les élus aussi se plaignent de la réduction de leurs prérogatives au strict minimum. Et dans une conjoncture marquée par la multiplication des interpellations des élus ces deux dernières années, ils ont peur de prendre la moindre décision. Partis et élus demandent, à la veille des élections locales, une révision profonde du code électoral et du code de la wilaya, et de dépénaliser l'acte de gestion afin de sortir de la «mainmise» de l'administration et accorder aux élus locaux plus de marge de man?uvre pour exercer leurs fonctions.
«Nous n'avons pas les coudées franches pour résoudre les problèmes quotidiens des citoyens», avoue un élu d'une commune de Tizi-Ouzou. Le président de l'APW de cette même wilaya, Youcef Aouchiche, résume la situation en ces termes : «Les élus locaux sont ligotés par les codes communal et de wilaya qui freinent l'initiative au niveau local.»
«Je suis président de l'APW de Tizi-Ouzou et je vous assure que les élus sont parfois livrés à eux-mêmes, et n'ont pas suffisamment de prérogatives pour agir et répondre aux doléances quotidiennes que soulèvent les citoyens et qui sont dans leur ensemble des doléances et des préoccupations légitimes. Je pense qu'il est temps de décentraliser les pouvoirs un peu plus, et de donner plus de prérogatives aux élus locaux, étant donné qu'ils sont le premier contact et la cellule de base de l'Etat. Les élus locaux ne doivent plus être uniquement un pare-choc exposé à la colère des citoyens, mais plutôt des gestionnaires qui peuvent contribuer à l'épanouissement et au développement de leur territoire», a-t-il lancé avant-hier sur les ondes de la Radio nationale.
Du côté officiel, le chantier de la révision des codes communal et de wilaya est lancé. Le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane avait annoncé, récemment, l'installation d'ateliers pour la réforme des deux textes à partir d'octobre prochain, en prévision de leur révision.
Une révision profonde qui est devenue une urgence, d'autant plus que les élus locaux vivent cette situation comme une hantise. Lors des campagnes électorales, les candidats promettent monts et merveilles aux électeurs, mais une fois élus, ils se confrontent à une réalité difficile et ne réalisent que peu de leur programme. «Il n'y a carrément pas de prérogatives pour les élus locaux», tranche le chargé de communication du PT, Karim Labchri, tout en précisant que la question fondamentale aujourd'hui est liée à la situation politique du pays, avec la nécessité d'apaiser le climat.
Ainsi, le FFS exige un changement profond des deux codes car, comme l'a expliqué le premier secrétaire du parti, «même si nous mettons toutes les compétences du monde au sein de nos assemblées locales, s'il y a un environnement hostile à l'initiative et qui ne donne pas plus de prérogatives aux élus locaux, nous retomberons toujours dans les mêmes difficultés et les élus seront toujours réduits à de simples appendices de l'administration dans certains cas».
Le FFS plaide ainsi pour des changements importants dans les deux textes de façon à donner plus de prérogatives aux élus, dépénaliser l'acte de gestion, libérer les initiatives au niveau local, et donner plus de pouvoirs aux élus locaux, notamment en matière de fiscalité locale et d'entrepreneuriat. Il soutient enfin que la révision doit passer par un large débat.
K. A.


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