Quelles perspectives pour le sport en Algérie '

Que va-t-on faire pour que le sport trouve une place dans les priorités du gouvernement pour la nouvelle année ' Que proposent les responsables des différentes instances du sport algérien pour les sportifs algériens, pour les jeunes et pour l'élite ' Autant de questions qui montrent l'état d'inquiétude que vivent les sportifs dans notre pays parce que délaissés et découragés par le peu d'intérêt que leur accordent les autorités. A l'orée de chaque saison on promet monts et merveilles pour la promotion du sport et les amoureux du sport se rendent compte par la suite que ce ne sont que des promesses en l'airQuid de la formation des jeunes, clé de la réussite du sport d'élite 'Pour atteindre les objectifs qu'impose cette vision ambitieuse de positionnement du sport algérien parmi les meilleurs, il faut prendre appui sur un vrai projet de professionnalisation du championnat national de football afin d'asseoir une politique sportive basée sur les centres de formation. Ceux-ci, intégrés ou non au sein des clubs, devraient servir de catalyseurs pour élargir cette action et enseigner aux jeunes les fondamentaux du jeu. Il est bien connu que le succès actuel de la plupart des grandes nations de football dans le monde est dû, en grande partie, à la qualité des joueurs issus des centres de formation. Depuis sa création en Angleterre vers les années 1860, le football moderne a toujours été dominé par les nations qui ont opté pour une politique de formation dès le jeune âge. Pour s'inspirer du modèle français ou espagnol, une école nationale des sports olympiques, en cours de construction à Sétif, sera réceptionnée au mois de septembre prochain pour accueillir, dès l'âge de 12 ans, des jeunes talents qui constitueront l'élite algérienne de demain. Première du genre en Algérie et en Afrique, les travaux de cette école ont été lancés en 2006 dans la région d'El Bez, à l'ouest de Sétif, sur un terrain de 14 ha, Cette structure constituera un pôle d'excellence en matière de formation dans les sports olympiques. Ce pôle pédagogique et sportif disposera d'une piscine olympique couverte et chauffée (travaux achevés à 95%), en plus d'un centre régional des jeunes talents en football, avec plusieurs terrains gazonnés. Le sitecomprend également un lycée sportif régional de 1 000 places, avec des sallesd'éducation physique, une salle de conférences (achevée à 95%), une auberge de jeunesse haut standing de 50 lits, un centre de loisirs scientifiques et desstructures d'hébergement. Ce «village sportif» comprend également un stade de football de 1 200 places, dont le terrain est revêtu d'un gazon naturel, ainsi que trois terrains-répliques pour les entraînements, en plus d'une salle équipée de moyens informatiques et connectée à l'Internet. Le projet, inscrit à la faveur du programme complémentaire de soutien à la croissance, est doté d'une enveloppe de 929 millions de dinars. Selon le directeur de la jeunesse et des sports, les élèves surdoués en football seront orientés vers ce centre «où ilspourront étudier dans de bonnes conditions tout en se perfectionnant dans leur sport favori». A ce projet s'ajoute un complexe sportif de 50 000 places devant être implanté à Ouled Saber, à l'est de Sétif. Ce projet, actuellement en phase d'études, devra être lancé dans un «court délai». D'autre part au niveau même du département chargé des sports, les structures chargées de la gestion du sport (comité olympique, fédérations sportives, etc.) sont totalement prises en charge par les responsables du département, qui respectent à la lettre les recommandations du président de la République Abdelaziz Bouteflika. Devant l'état de déperdition et tergiversation, la jeunesse totalement désemparée, parfois livrée à elle-même, ne se retrouve plus. Après la déception, voici venu l'espoir. Pourtant la création d'un ministère chargé de la Jeunesse et des Sports avait été accueillie avec joie par la jeunesse qui y voyait un nouveau regain d'intérêt. Aujourd'hui force est de constater que beaucoup de choses ont changé et évolué et le secteur du sport n'est plus le parent pauvre dans les priorités gouvernementales. Le constat est clair : Il y a eu beaucoup de changements au niveau des participations internationales parce que cela ne relève plus du parcours du combattant parce que le département dispose de suffisamment de fonds et d'aides pour les compétitions internationales. Les acteurs sportifs sont toujours pris en charge par la tutelle et mieux considérés. Reste le problème d'infrastructures sportives aux normes pour permettre aux jeunes de s'épanouir pleinement. Le stade olympique 5-Juillet, le seul lieu qui permet la pratique du sport dans de bonnes conditions, est fermé pour travaux de réfectionInfrastructures : un facteur essentiel pour le développementCertes, notre pays ne connaît pas de problèmes économiques comme beaucoup d'autres pays et l'on peut comprendre que le sport soit la principale préoccupation des autorités. Car, dans une société qui se veut moderne, le sport compte beaucoup parce qu'il constitue un facteur important pour le développement. D'ailleurs, dans certains pays, il est devenu une véritable industrie. Alors qu'avons-nous de moins que les autres pays, qui ont mis en place des politiques sportives adéquates et dont les gouvernements soutiennent la promotion de la jeunesse et des sports ' Comment peut-on comprendre que notre pays ne dispose que d'un seul stade aux normes internationales et pas suffisamment de salles omnisports ' Longtemps resté en marge, le secteur de la jeunesse et des sports a entamé sa véritable mue en 2009. De nouvelles infrastructures éducatives et sportives fleurissent un peu partout à travers tout le territoire de la République. Même les communes enclavées de l'extrême Sud n'ont pas été omises et c'est d'ailleurs à la faveur du programme des Hauts- Plateaux et du Fonds spécial Sud qu'elles ont pu inscrire de nouveaux projets dont elles ne rêvaient point. Une enveloppe financière d'un montant de 31 milliards de centimes vient d'être débloquée pour sortir ce secteur de l'ornière et le placer sur orbite. Il faut dire que les jeunes des communes enclavées ont été gracieusement servis et leurs v?ux satisfaits. Le temps de l'oisiveté est loin derrière eux. L'Etat dépense annuellement 1 milliard de dollars pour la construction et la rénovation des infrastructures sportives et de jeunesse a indiqué le ministre algérien de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi. «C'est un effort considérable. Le défi aujourd'hui est de faire fonctionner tout ce qui a été réalisé en assurant les postes budgétaires, la formation et l'encadrement nécessaires. Nous avons des instituts de formation de cadres sportifs et de jeunesse. Il faut renforcer ce dispositif. Pour l'année 2014, nous espérons ouvrir environs 5000 postes au niveau de notre secteur», a t-il également annoncé sur les ondes de la chaîne III de la radio algérienne. Il a évoqué son intention d'assainir le mouvement associatif. «Une association ne peut activer que si elle a un bilan d'activité, un bilan financier. Et donc, le financement de l'Etat ne peut se faire qu'à travers ce contrôle. Nous demandons les documents nécessaires avant d'accorder les subventions. Dans le futur, nous netravaillerons qu'avec les gens qui activent réellement sur le terrain. Aucune association ne sera financée par l'Etat si ses biens et comptes ne seront pas contrôlés», a-t-il déclaré. Le ministre a indiqué que le budget centralisé de fonctionnement, associations incluses, est de l'ordre de 300 millions d'euros par an. Le moment est venu de mettre en place une vraie politique d'élite et à l'Etat de s'impliquer davantage en donnant des moyens aux équipes nationales, mais aussi au Comité Olympique, aux Fédérations sportives, clubs et délégations chargées de la promotion du sport. Il doit aussi pousser les entreprises à s'impliquer dans le sport dans notre pays. La jeunesse a besoin de se retrouver autour d'un même idéal. Elle a besoin d'hommes et de femmes capables d'innover et de travailler avec rigueur.A. B.