Algérie

Quelles perspectives pour la coopération algéro-russe '



Quelles perspectives pour la coopération algéro-russe '
Il faut comparer le comparable, La Russie est un grand pays avec une intelligentsia qui a connu et connait de grands savants, poètes, écrivains étant la première à se lancer dans l'aventure de l'espace, mais ayant été touché malheureusement par le syndrome hollandais, la rente des hydrocarbures, donc concurrente de l'Algérie notamment en Europe pour les exportations de gaz. Dans ce cadre, quelles perspectives pour la coopération algéro-russe ' Dans son message de félicitations à Ahmed Ouyahia pour sa nomination en tant que Premier ministre, Dmitri Medvedev, le Premier ministre russe a souligné son intention «de dépasser le stade des importations pour atteindre l'investissement direct, réfléchissant à des projets industriels concrets et de haute technologie»Les pays de l'OCDE (hors UE) viennent en deuxième position avec une part de 13,47% des importations de l'Algérie en provenance de ces pays, et de 21,64% des exportations de l'Algérie vers ces pays. A noter aussi que l'essentiel des échanges commerciaux de l'Algérie avec cette région est réalisé avec les USA, suivi par la Turquie avec les taux respectifs de 5,01% et 4,14% pour les importations en provenance de ces pays, et de 11,17%, et 4,27% pour les exportations vers ces mêmes pays. Sur un montant de 11, 921 milliards de dollars, durant les quatre premiers mois 2017, l' Italie a été le principal client avec une part de 18,01% des ventes Algériennes à l'étranger suivie par l'Espagne 12,02% et la France 10,89%. Sur un montant de 15,426 milliards de dollars, la Chine représente le principal fournisseur durant avec 20,47% de nos importations, suivie par la France 8,49% et l'Italie 7,02%.
Pour la même période, le niveau des exportations de l'Algérie en direction de la Russie n'auront atteint que trois petits millions de dollars, contre 44 millions de dollars d'importations hors armement. Qu'en est ?il de l'évolution de la coopération économique entre l'Algérie et la Russie ' Le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Russie avait atteint, 175 millions de dollars en 2002, 364 millions de dollars en 2005, dont 362 millions de dollars représentent uniquement les exportations russes vers l'Algérie. Les exportations algériennes vers la Russie ne représentaient, quant à elles, que le montant de 2 millions de dollars (une centaine de tonnes de dattes et quelques produits industriels).
Environ 47% du volume des exportations russes sont représentés sous forme de demi-produits destinés en majorité au secteur du bâtiment et des travaux publics. Il s'agit, notamment de matériaux de construction (acier, rond à béton, bois, etc.), les produits alimentaires, essentiellement du blé (800 000 t importées par l'Algérie en 2005) qui ont représenté 35% des exportations russes vers l'Algérie.. Pour 2014, les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Russie, hors armement, avaient atteint 530 millions de dollars. Nous assistons à une progression timide puisque le volume des échanges commerciaux bilatéraux avait atteint 885 millions de dollars en 2015.
En 2016, nous assistons à une progression timide puisque le volume des échanges commerciaux bilatéraux hors armement avait atteint 885 millions de dollars. Pour 2016 selon les statistiques officielles citées par l'APS, nous avons une hausse de 65,3%, environ deux (2) milliards de dollars, dont 1,4 milliard de dollars.
Selon Alexey Shatilov, représentant commercial de la Fédération de Russie dans une interview donnée à la presse algérienne le 27 octobre 2016: globalement, les échanges se situent entre deux et trois milliards de dollars, dont 600 à 800 millions (de dollars) pour les domaines «civil. Et le tiers restant par des échanges dans les domaines relevant, disons, du civil, parmi lesquels les hydrocarbures. Trois entreprises russes du secteur des hydrocarbures sont aujourd'hui présentes en Algérie.
Il s'agit de Gazprom, de Rosneft et de Stroy Trans Gaz ; cette dernière participant à la prospection dans le domaine gazier mais également à la fabrication de gazoducs. Il s'agit d'investissements directs qui sont de 200 à 300 millions de dollars. Actuellement les 2/3 des échanges entre les deux pays sont constitués par l'armement » (fin de la citation). L'Algérie arrive dans le top 3 des clients de la Russie en matière d'importations d'armes », selon un récent classement publié par l'entreprise britannique spécialisée dans le domaine de la défense «Jane's».
L'Algérie est considérée comme un partenaire traditionnel de la Russie dans le domaine depuis des dizaines d'années, selon l'entreprise spécialisée, qui a fait savoir qu'«à l'issue de l'année 2016, l'Algérie a acheté pour 924 millions de Dollars d'armements russes», arrivant ainsi derrière deux clients poids-lourds, à l'instar de «l'Inde (achats pour 1,2 milliard de dollars à la Russie, 19% du volume total des livraisons russes) et la Chine (achats pour 959 millions de dollars), qui sont également des partenaires traditionnels de la Russie dans le domaine de la défense, et devant le Vietnam (788 M USD) et l'Irak (460 M USD)», ajoute la même source.
Toutefois, l'entreprise Jane's a relevé que «le partenariat militaro-technique russo-algérien est fort varié: allant des avions et hélicoptères de combat modernes aux systèmes anti-missiles et aux sous-marins». Notant que, «le montant total des ventes d'armes russes s'est élevé, à fin 2016, à 6,34 milliards de dollars. En 2017, ce chiffre devrait augmenter: les experts prédisent un montant de 7,23 milliards de dollars».Pour 2017, selon les officiels russes, indiquant que les échanges commerciaux entre les deux pays ont doublé, par rapport à 2015, atteignant les 4 milliards de dollars, il s'agit d'intensifier la coopération car l'Algérie est «un partenaire stratégique pour la Fédération de Russie ».
3.-Quelles perspectives '
Lors de différentes rencontres officielles, (déclarations reprises par l'APS) les deux parties Algérie/Russie ont confirmé la volonté des deux pays d'aller de l'avant dans leurs relations et leur coopération, aussi bien dans le domaine politique que ceux de l'économie notamment énergétique en vue de stabiliser le cours du pétrole, du commerce et de la culture, leur attachement aux principes de règlement politique des conflits, de la nécessité de dialogue, de non ingérence dans les affaires intérieures des autres pays et du respect de la Charte des Nations Unies avec des points communs sur les questions internationales et régionales notamment la situation en Syrie, en Libye, au Sahel, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational ainsi que la cybercriminalité. Dans le domaine économique, pour intensifier la coopération, les secteurs concernés sont notamment les secteurs de la formation professionnelle, de la recherche scientifique et technique, de l'industrie, des transports, du nucléaire civil et de l'énergie.
Lors de la Foire internationale d'Alger en mai dernier, dont la Russie a été l'invité d'honneur la délégation a fait savoir que trois (3) sociétés russes sont prêtes à investir en Algérie à travers un partenariat à long terme dans des domaines tels que l'énergie verte, le traitement des déchets industriels et ménagers et la gestion des ressources en eau. Concernant la coopération dans les énergies renouvelables, le ministre russe avait mis en exergue l'intérêt qui porte son pays au vaste programme d'énergies renouvelables lancé par l'Algérie pour arriver à une capacité de 4.500 mégawatts jusqu'à l'année 2030.
Trois entreprises, Ouralvagonzavod, PAO NPK OVK et ZAO Transmachholding sont intéressées à réaliser des projets avec des partenaires algériens à travers des usines mixtes d'assemblage de matériel roulant, la création de centres de services dans le secteur ferroviaire et la production de moissonneuses-batteuses. En outre, la société russe PAO KAMAZ, le plus grand producteur de véhicules poids lourds en Russie, serait prête à faire des propositions en matière de partenariat dans le domaine de l'industrie des véhicules.
Conclusion
Les lois économiques sont insensibles aux slogans politiques. La Russie et l'Algérie sont confrontées à des tensions budgétaires avec un cours des hydrocarbures relativement bas. On n'est encore au stade des intentions. Les importations militaires sont importantes, les russes pour équilibrer la balance commerciale devant contribuer à asseoir en Algérie une industrie militaire dans le cadre de la substitution d'importation. Les échanges entre la Russie et l'Algérie sont dérisoires par rapport aux importations/ exportations tant russe qu'algérien. Les transactions commerciales entre l'Algérie et la Russie qui, selon la Banque d'Algérie, devraient s'effectuer en rouble permettront-elles de dynamiser les échanges ' Et qu'offrent les entreprises algériennes publiques et privées en contrepartie à la Russie surtout que l'Algérie où 97/98% des exportations directement et indirectement (50% hors hydrocarbures provenant des dérivées d'hydrocarbures), connait actuellement des tensions budgétaires. En bref, le déséquilibre commercial est en défaveur de l'Algérie. Mais pour la Russie, il ne faut donc attendre un flux important d'argent frais du fait de sa difficulté financière mais éventuellement l'apport en termes de transfert technologique et managérial.
(Suite et fin)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)