Algérie

Quelles perspectives pour la coopération algéro-russe '



Quelles perspectives pour la coopération algéro-russe '
Il faut comparer le comparable, La Russie est un grand pays avec une intelligentsia qui a connu et connait de grands savants, poètes, écrivains étant la première à se lancer dans l'aventure de l'espace, mais ayant été touché malheureusement par le syndrome hollandais, la rente des hydrocarbures, donc concurrente de l'Algérie notamment en Europe pour les exportations de gaz. Dans ce cadre, quelles perspectives pour la coopération algéro-russe ' Dans son message de félicitations à Ahmed Ouyahia pour sa nomination en tant que Premier ministre, Dmitri Medvedev, le Premier ministre russe a souligné son intention «de dépasser le stade des importations pour atteindre l'investissement direct, réfléchissant à des projets industriels concrets et de haute technologie».L'Algérie et la Russie sont liées par un Partenariat stratégique signé en avril 2001 à Moscou. Lors de différentes commissions mixtes algéro-russe, il a été souligné les convergences surtout politiques et l'effort de la Russie et de l'Algérie pour stabiliser le cours du pétrole et un appel a été lancé pour un élargissement de la coopération fondé sur un partenariat gagnant/gagnant entre les deux pays qui sont dérisoires.
1.-Situation de l'économie russe
Avec un territoire de 17 M de km2 (soit 33 fois la France), la Russie est le plus vaste état du monde avec une population d'environ 146 M d'habitants (principalement répartis dans les grandes villes de la partie européenne du pays). La Russie avec un PIB de 1 861 milliards de dollars 2014) avec une contraction de 3,7% en 2015 et en 2016, en baisse malgré ses potentialités s'étant établi selon le FMI à 1283 milliards de dollars. Les réserves de change de la Russie ont atteint un maximum historique au début d'août 2008 avec 598 milliards de dollars.
Lors de la crise des « supprimes », à la mi-mars 2009, les réserves ont reculé à 376 milliards de dollars et étaient de 368,3 milliards de dollars en 2014, 320 en 2015 et à 395 milliards de dollars fin 2016 avec la légère remontée des cours du pétrole.
Le taux de change est passé de 72,5 roubles un dollar en 2015, à 60,06 en 2015 et à 62,06 fin 2016 et le 09 octobre 2017à 58,36 roubles.*Et pourtant la Russie dispose d'importantes ressources. Elle dispose de ressources d'hydrocarbures considérables première réserve mondiale de gaz traditionnel environ 45 000 milliards de mètres cubes gazeux et est le 3ème producteur mondial de pétrole produisant environ 11 millions de barils/jour moyenne 2016. Elle possède d'autres richesses : charbon, or, nickel & cobalt, diamant, bois...). L'exportation de ces ressources naturelles représente plus des trois quarts des exportations russes.
La part hors hydrocarbures est relativement faible les principales spécialisations industrielles de la Russie résultent de l'héritage du complexe militaro-industriel soviétique (métallurgie, spatial, nucléaire, armement). Les secteurs des services (télécommunications, finance, distribution) ont toutefois connu un essor important au cours de la dernière décennie. Comme l'Algérie, la Russie reste une économie rentière qui repose essentiellement sur l'extraction et l'exportation des hydrocarbures.
Selon le FMI, les matières premières représentant 12% du PIB, 50% des ressources budgétaires et 70% des exportations russes avec la présence de l'Etat dans l'économie qui demeure importante (environ 40-50% du PIB). Aussi face à cette situation, la priorité de la politique économique est d'accélérer la diversification du tissu économique, d'augmenter l'investissement et d'accroître le niveau d'attractivité de la Russie (qui occupe le 62ème rang du classement Ease of Doing Business 2015 de la Banque Mondiale).
Les autorités russes reconnaissent par ailleurs la nécessité de moderniser l'économie, de restructurer les secteurs affichant un retard technologique et de revoir le mode de financement des entreprises. Les systèmes de transports et les services urbains font face à des besoins de réhabilitation et nécessitent de lourds investissements.
Le 22 août 2012, la Russie a adhéré à l'OMC après 18 ans de négociations. En vue de son accession, la Russie a conclu 39 accords bilatéraux concernant l'accès au marché pour les services et 57 accords concernant l'accès au marché pour les marchandises.
En mars 2014, le processus d'adhésion de la Russie à l'OCDE a été gelé dans un contexte de tensions géopolitiques. Depuis quelques années, la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan sont engagés dans un mouvement d'intégration de leurs économies qui s'est concrétisé par la création d'une Union douanière en 2010. Avec l'entrée en vigueur le 1er janvier 2015 de l'accord instituant une Union Economique entre les Etats membres de l'Union douanière, à laquelle se joignent cette année l'Arménie et le Kirghizstan, ce processus d'intégration devrait se renforcer.
Les principaux clients (% des exportations), sont : Pays-Bas, Italie, Allemagne, Chine, Turquie et les principaux fournisseurs des importations sont la Chine, l'Allemagne, les Etats-Unis, l'Ukraine et le Japon (4,2%). Mais comme pour l'Algérie, la baisse du prix du pétrole a un impact négatif tant sur l'économie que sur toute la société. Le taux de chômage d'environ 5,2% officiel étant remis en cause par le FMI. L'industrie manufacturière a régressé et l'agriculture russe n'a profité que de manière marginale de l'arrêt des importations.
Même si certains indicateurs macroéconomiques sont relativement satisfaisants (excédent du compte courant, dette publique limitée), la situation des finances publiques est devenue vulnérable. Les faiblesses principales de la Russie sont liées à la structure de son économie et au manque d'investissement. L'accélération de la croissance à moyen terme nécessite la mise en ?uvre de réformes structurelles.
La classe moyenne est fortement touchée. Le nombre de Russes vivant en dessous du seuil de pauvreté est ainsi passé à 20,3 millions fin 2015 (14,1 % de la population), contre 18 millions l'année précédente (12,6 %). « Beaucoup se sont appauvris, la classe moyenne a été touchée », selon M. Medvedev premier ministre russe. Ainsi le contrat social russe de distribuer des revenus sans contreparties productives pour la paix sociale devient intenable amenant «41 régions ont réduit leurs dépenses pour l'éducation, 42 dans le domaine de la culture 18 pour la médecine... », selon le quotidien Kommersant en se référant aux résultats d'une étude du fonds Peterbourgskaïa Politika, selon laquelle les retards de salaires sont en constante augmentation depuis 2012.
Ce qui amené le Conseil de sécurité de la Fédération de Russie à amender les priorités stratégiques, approuvées par le président Vladimir Poutine le 31 décembre 2015, parmi lesquelles figurait en tête des menaces l'Otan, et l'organisation atlantiste de défense, en élevant, notamment, le « déséquilibre du système budgétaire national » au rang de menace potentielle, tout comme « la vulnérabilité du système financier national ».
Pour le Premier ministre, Dmitri Medvedev : « si les prix du pétrole continuent à baisser, il faut s'attendre au pire des scénarios, la fin de la rente». Encore que la dette extérieure reste faible et les réserves en devises en baisse, avec une importante fuite de capitaux, permettent à la Russie de tenir trois à quatre années et ce malgré la dévaluation du rouble permettant de voiler l'importance du déficit budgétaire, les salaires et les prestations sociales devraient baisser ainsi que les investissements (hors dépenses militaires) si le cours se maintient à moins de 60 dollars le baril.
2.-Coopération Algérie/Russie : des échanges déséquilibrés
Il est utile d'analyser la ventilation des échanges de l?Algérie avec le reste du monde pour l'année 2016 et les quatre premiers mois de 2017. Les statistiques officielles montrent clairement que l'essentiel des échanges extérieurs de l'Algérie reste toujours polarisé sur ses partenaires traditionnels. Les pays de L'OCDE occupent 60,94% des importations et 79,59% des exportations. Les pays de l'Union Européenne sont les principaux partenaires de l'Algérie, avec les proportions respectives de 47,47% des importations et de 57,95% des exportations.
Par rapport à l'année 2015, les importations en provenance de l'UE ont enregistré une baisse de 12,97% passant de 25,48 milliards de dollars US en 2015 à 22,18 milliards de dollars US en 2016 et pour les exportations de l'Algérie vers ces pays, ont aussi diminué de 6,24 milliards de dollars US, soit 27,15 %. A l'intérieur de cette région économique, on peut relever que le principal client est l'Italie qui absorbe plus de 16,55% de nos ventes à l'étranger, suivi par l'Espagne de 12,33% et la France de 11,05%. Pour les principaux fournisseurs, la France occupe le premier rang des pays de L'UE avec 10,15%, suivie par l'Italie et l'Espagne avec une proportion de 9,93% et de 7,69% du total des importations de l'Algérie.
(A suivre)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)