Il fut être réaliste, l'Allemagne est la première économie de l'Union européenne, le PIB de l'Algérie en termes réel a été d'environ 160 milliards de dollars en 2017, contre 3 750 milliards de dollars pour l'Allemagne ( 23 fois l'Algérie) et les hydrocarbures représentant l'essentiel de nos exportations de 34,76 en 2017 contre pour l'Allemagne 1 470 milliards de dollars au cours de 1,15 dollar un euro soit 43 fois les exportations algériennes.Les importations d'Allemagne sont dérisoires 498 millions de dollars en 2011, 238 en 2012, 317 en 2014 et selon le Ministère de l'économie à 887 millions en 2016 avec une augmentation de 6% en 2017 donnant environ 940 millions d'euros. Si l'on tient compte des 3,21 de dollars d'exportation 98% d'hydrocarbures, nous aurons un montant global pour 2017 d'environ 4,15 milliards de dollars contre certaines données statistiques recoupées d'environ 5 milliards de dollars en 2008Ce déséquilibre en défaveur de l'Allemagne a été largement compensé par les achats d'armement Selon le site de la radio allemande Deutsche Welle (DW), l'Algérie arrive en tête des importateurs d'armes allemandes en 2017 avec 1,36 milliard d'euros, soit 1,56 milliard de dollars.
D'une manière générale, l'Algérie importe essentiellement de ce pays des équipements mécaniques, électriques, sidérurgiques, des véhicules, (ayant assisté récemment à l'installation d'une unité de montage), et des produits chimiques et des graisses. Les exportations algériennes sont, à l'inverse, constituées essentiellement des hydrocarbures (pétrole et gaz) et dérivés. Or, selon plusieurs études réalisées en Allemagne, les entreprises allemandes ont beaucoup de difficultés à pénétrer le marché algérien, en raison des lourdeurs bureaucratiques, plusieurs étapes à franchir. Malgré ces difficultés, il y a beaucoup d'entreprises allemandes qui sont installées en Algérie, notamment dans les produits de haute technologie. En plus des difficultés administratives, ils rencontreraient aussi des problèmes avec le secteur Finances, comme les banques.
Comme l'interdiction de transfert une partie des revenus à l'étranger. la règle du 49/51% généralisées à tous les secteurs, pouvant imaginer une minorité de blocage , régissant le code des investissements étrangers en Algérie qui constitue selon les allemands un frein pour les entreprises étrangères, surtout les PMI/PME innovantes désireuses d'investir. Or les quelque 4400 entreprises de gouvernance familiale que compte l'Allemagne forment la colonne vertébrale de l'économie, sans compter l'importante diaspora, plutôt «bien intégrée» qui peut favoriser le couroi de transmission. Plusieurs centaines de sociétés d'Outre- Rhin sont implantées en Algérie. Elles évoluent dans différents secteurs d'activité entre autres l'énergie, les services, l'hydraulique, le transport et les technologies de la construction.
Malgré ces échanges minimes loin des potentialités, la volonté politique «partagée» par les deux capitales et leurs intérêts économiques et géostratégiques respectifs, restent, malgré la crise économique et financière mondiale, favorables au renforcement des échanges économiques et de la coopération bilatérale dans plusieurs secteurs porteurs. L'objectif essentiel est de renforcer le partenariat, tout en étudiant le marché économique des deux pays afin de rechercher les opportunités de coopération en vue d'accroître les échanges commerciaux et la coopération bilatérale notamment dans le secteur de l'énergie (solaire, éolienne et photovoltaïque), l'Algérie, ayant accordé pour les prochaines années la priorité aux énergies renouvelables et des technologies de pointe maitrisées par l'Allemagne.
Aussi, dans le cadre d'un partenariat gagnant/gagnant dans divers domaines en intégrant l'accumulation du savoir faire technologique et managérial des algériens, l'on pourrait aboutir à la conclusion de contrats de coopération avec des entreprises algériennes dans d'autres filières où l'Algérie a un avantage comparatif mondial, où l'Allemagne par un partenariat gagnant/gagnant pourrait utiliser ses réseaux de commerces internationaux, car nous sommes à l'ère de la mondialisation.
En conclusion, les Allemands qui n'ont pas de contentieux historique avec l'Algérie, privilégiant le pragmatisme ont une vision stratégique, l'Algérie pouvant leur servir de porte de l'Afrique et par son développement au sein d'une intégration de l'Afrique du Nord favoriser le co-développement dans la région et atténuer les flux migratoires et les questions sécuritaires qui seront abordés lors de cette visite. Dans différentes rencontres, les entrepreneurs allemands ont fait savoir souvent au gouvernement algérien qu'ils étaient prêts à intensifier la coopération sous réserve de lever les contraintes au monde des affaires loin d'une démarche administrative,.
L'économie allemande étant dominée par le secteur privé, et l'économie algérienne par la dominance de la bureaucratie qui produit la sphère informelle, un système financier et socio-éducatif à réformer, en plus de la levée du foncier, il appartient aux Algériens de lever les obstacles, supposant de profondes réformes structurelles, une bonne gouvernance et une visibilité et cohérence de la politique socio- économique. L'Algérie étant principalement exportateur d'hydrocarbures, il faut être également conscient que l'Allemagne peut s'approvisionner en pétrole et gaz de la Russie à travers les canalisations déjà opérationnelles En bref, dans la pratique des affaires n'existant pas de sentiments, mais que des intérêts, espérons que la visite de la chancelière Angela Merkel puisse 'intensifier la coopération dans le cadre du respect mutuel
(Suite et fin)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international
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Posté Le : 17/09/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abderrahmane Mebtoul
Source : www.lnr-dz.com