Ces derniers
temps, des commentateurs foisonnent en hypothèses alarmantes autour de la
prétendue partition du territoire libyen, et prédisent des scissions d'un genre
différent de celui précité à l'échelle de quelques pays arabes du Maghreb et du
Moyen-Orient.
Pourtant, une
gouvernance fédéraliste mûrement réfléchie, acceptée et judicieusement
appliquée par les populations aptes a s'autogouverner, pourrait déboucher à une
solution aux problèmes générés par la gouvernance centralisatrice, de
l'ensemble des pouvoirs, de type clanique et dictatorial du genre : celui qui
n'est pas avec nous est contre nous.
Ainsi, elle est
perçue comme une calamité mettant en péril l'unité nationale des peuples qui
ont spécialement opté pour le changement radical de leur situation devenue
insupportable à cause du dysfonctionnement des institutions de la base au
sommet des Etats accentuant la détérioration des territoires isolés,
marginalisés notamment situés au Sahara qui est pourtant riche en ressources
minières
A l'évidence, ces
analyses à répétition reflètent le manque d'imagination et de pugnacité de
quelques élites scientifiques (isolées elles aussi) et politiques, de plus en
plus déroutées, devenues inaptes à s'imposer encore moins proposer des
nouvelles méthodes pertinentes et convaincantes afin que les décideurs se
déterminent d'opérer en profondeur la manière de gérer, a la lumière des enjeux
et défis du siècle, les aspirations des gens et la gestion rationnelle des
territoires..
A titre
d'exemple, certains pays européens, d'Amérique, l'Asie, qui ont accompli
anciennement leurs révolutions après de lourds sacrifices, ont permis aux générations
actuelles de bénéficier des multiples avantages issus de la régionalisation,
conçue et appliquée rigoureusement, des territoires, leur permettant
l'instauration adéquate et adroite du fédéralisme.
Donc, ces peuples
sont parvenus, non sans difficultés en tous genres, a une cohésion nationale
cimentée démocratiquement au lieu de celle rapidement effritée chez quelques
régimes, de l'ex bloc dit de l'Est, disloqués brutalement car centralisateurs a
outrance de la diversité des peuples qui ont réussi à se libérer d'un
asservissement au prix d'efforts considérables. Malgré quelques survivances du
passé, ils ont récupéré, en contrepartie de ces efforts, un trésor inestimable
: la dignité et la démocratie de la base au sommet des Etats.
Manifestement, les
systèmes de gouvernance encore verrouillés ne sauraient mener les peuples
qu'aux impasses et, donc, aux multiples dégradations morales : l'ignorance et
la clochardisation, d'une grande partie de la population notamment la jeunesse,
menant par essence au culte de la personnalité et, donc, aux comportements
immatures et fatalistes voire figées attendant des forces surnaturelles
qu'elles fassent des miracles. C'est le lot des peuples qui se laissent
mystifiés.
Il serait utile
de rappeler que les régimes dictatoriaux, du siècle passé, étaient puissamment
aidés par des nombreux dispositifs sécuritaires, a l'image de l'ex Securitate
(Roumanie), se transformants en groupe de criminels aplatissant les peuples
aspirant a la Liberté
et la
Démocratie Actuellement, quelques régimes du monde arabe dont
celui Syrien représentant le dernier satellite de la Russie, dans la région,
comme Israël, entre autres, en est un a moindre degré pour les USA
Effectivement,
Israël n'est sous la coupe de quiconque car il a les moyens et les outils de sa
politique, dont la
Démocratie, afin qu'il puisse jouer ce rôle sans parrainage.
Par contre, le régime syrien n'a que la Dictature à offrir à ses parrains. En plus, les
gouvernants israéliens partent et reviennent renforcer davantage la cohésion du
peuple juif ; par contre, les dictateurs, de quelques pays arabes, divisent et
anéantissent les peuples avant de partir et ne reviennent jamais !
A propos de la Syrie, ce 15 mars est
l'anniversaire de l'an 1, de la révolution syrienne, dont une partie (la plus
démunie) du peuple syrien va le passer dans la douleur et les appels au
secours. Ainsi va le Monde. Cruel ! Malgré tout, certains peuples,
particulièrement maghrébins, vivent à l'air du renouveau et découvrent, à
l'image d'un bébé qui fait ses premiers pas titubant dans la vie, les vertiges
et les vertus de la
Liberté et la Démocratie difficilement accessibles. Certes, ce
n'est pas une sinécure d'appliquer de nouvelles méthodes de gouvernance,
notamment après une révolution, à la place des anciennes truffées de mauvaises
intentions et réflexes archaïques dont la partition tribale.
A ce propos, la Libye est confrontée, ces
derniers temps, au défi de la partition de la région Est du pays riche en
hydrocarbures. Il n'est pas exclu que les initiateurs, de cette partition d'une
partie du territoire de la Libye,
ont des motivations liées à la répartition non équitable, comme cela a été le
cas avant la révolution, de la richesse du sous-sol notamment les hydrocarbures
objet des convoitises régionales et internationales. Le peuple libyen, dans
toutes ses composantes, serait assez vigilant pour ne pas retomber dans la
partition contre-productive d'hier. Entre-temps, des sérieuses menaces pèsent
sur la Libye
et, subséquemment, les pays limitrophes. Il s'agit de la maîtrise des
mouvements de la population saharienne dans ces immensités territoriales ou les
frontières n'ont aucun sens.
A ce sujet, dans
plusieurs de nos articles, publiés par le Quotidien d'Oran depuis le mois de
février 2007 notamment celui intitulé « notes sur le désert et la
désertification », nous avons mis en exergue les vertus de la régionalisation
judicieusement autonomisée et mieux rattachée aux institutions centrales. Il a
été mis l'accent sur les multiples infiltrations frontalières, de l'extrême sud
saharien, aujourd'hui difficilement contrôlables puisque quelques pays du Sahel
(Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, sont dans un état de déliquescence voire
d'ébullition aux futures explosions a retardement.
Historiquement
l'Algérie a subi durant la période coloniale des tentatives de séparatisme afin
que le système colonial puisse régner sans partage. Cela a duré plus de 130
ans. Mis à part quelques révoltes sporadiques rapidement étouffées, la
colonisation s'est ancrée, de gré ou de force, dans les habitudes
comportementales du pays livré aux multiples frustrations. Cela est causé par
le manque des liaisons, en termes de séparation des populations, entre l'est,
le centre, l'ouest et le sud du pays.
Ajouter à cela,
la division entre gens de la ville et les tribus nomades, Cheraga
et Ghraba, shab el médina
(citadins) shab bara
(ruraux), etc. Avec le temps, et paradoxalement que cela puisse paraître, c'est
cet antagonisme qui a stimulé et renforcer progressivement le lien social menant
à la prise de conscience du peuple algérien enfin ressuscité, après le 8 mai
1945 ainsi que le 1er Novembre 1954, de Maghniyya à Tarf
et de Tamanrasset a Tizi-ouzou.
Après le congrès
de la Soummam,
le colonel Bigeard avait dit à son supérieur, rapporté dans le film « la
bataille d'Alger », nous avons gagné la guerre des villes mais pas celle des
djebels. Après les opérations de ratissages des Djebels, à partir de 1958,
c'est justement à Alger et les grandes villes algériennes, voire Paris
(l'ironie de l'histoire), que les batailles définitives ont eu lieu, exprimées
en manifestations populaires pour la liberté et l'indépendance.
Il serait
édifiant de se souvenir de quelques faits et propos de cette époque. Après le
19 mars 1962, des « combattants » de la dernière minute, appelés des services
militaires français, supplétifs et transfuges reconvertis, Wilayawisme,
etc. Un ensemble de partitions, qui ont pris les devants de la scène nationale
dés les premiers mois de l'indépendance Ces agissements opportunistes ont
provoqué la partition morale au sein du peuple algérien se retrouvant ainsi au
milieu du combat entre transfuges et déçus
Un ancien
militant de la cause nationale, actuellement souffrant chez-lui, a désigné ces
arrivistes, ci-dessus décrits, semblables à des faux tableaux exposés dans une
galerie d'art d'où il serait difficile pour les profanes de pouvoir distinguer
les vrais. Allant dans le même sens, il serait utile de noter cette réflexion,
de la part d'un vétéran de la cause nationale, lequel n'est plus de ce monde,
qui stipulait : la révolution du peuple algérien était comme un éléphant avec
une tété d'épingle. C'était pendant la crise de l'été 1962.
De nos jours, les
adhérents des partis politiques se repartissent en anciens et nouveaux partisans;
se présentent aux élections en rangs dispersés, redresseurs et redressés, (une
autre ironie de l'Histoire) ; se clochardisent ; se divisent entre islamistes
dits modérés (provisoirement) et immodérés nostalgiques des années 1990 ;
nomadisent d'un parti politique à un autre et d'une région a une autre ; des
soi-disant élus qui s'aigrissent et se transforment en opposants farouches
après avoir siégé et jouer une partition a main levée. etc.
En somme, beaucoup d'argent dans un charivari d'enfants gâtés. Quel gâchis !
Au vu de ce qui
se passe dans le monde, les dangers nous guettent d'autant plus que chaque jour
qui passe, les problèmes s'entassent et des nouveaux apparaissent. Les reformes
politiques en cours pourraient constituer une voie de salut pour le pays. A
plus forte raison qu'il y a des membres du gouvernement affirmant, à maintes
occasions, que les clignotants sont au vert en termes d'importants dépôts
financiers externes et des multiples investissements internes. Logiquement,
personne ne pourra dire plus tard qu'il n'était pas au courant ; n'avait pas le
temps nécessaire de s'y intéresser ; où qu'il était impuissant de parler et
d'agir…etc. Personne !
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Posté Le : 15/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Brahimi
Source : www.lequotidien-oran.com