La déception des partis à l'égard des résultats des élections législatives tranche radicalement avec les réactions de plusieurs pays
le coup de semonce est donné par plusieurs partis sitôt les résultats préliminaires connus.
A l'aune du nombre de sièges récoltés, les réactions des partis se sont faites virulentes. Les résultats du scrutin ont suscité des réactions à la limite du tolérable et les partis ayant participé au scrutin cherchent la réponse adéquate à ce qu'ils estiment avoir été un «hold-up».
Les diverses réactions à chaud qui ont suivi, immédiatement après l'annonce des résultats, avaient donné libre cours à des déclarations virulentes sans nuances, accompagnées de menaces, parfois outrancières. Mais il y a aussi des partis qui s'accommodent de ces résultats, tel le leader du MPA, Amara Benyounès. Cependant, rares sont les partis satisfaits. D'ailleurs, plusieurs ont exprimé dimanche, leur déception à l'annonce des résultats préliminaires des élections législatives. D'autres formations ont assuré qu'elles continueraient après le scrutin à militer dans l'opposition. Pour le courant islamiste, notamment l'Alliance de l'Algérie verte, (MSP, En Nahda et El Islah), ces résultats «portent un coup aux réformes» politiques initiées en 2011 par le chef de l'Etat, et constituent une «confiscation de la volonté du peuple algérien aspirant à la réforme».
Les résultats annoncés «sont à contre-courant de la réalité politique des urnes», a encore estimé l'Alliance pour qui «l'échec dans l'organisation d'élections libres, transparentes et crédibles porte un coup sérieux aux promesses du président de la République». Après sa déception des résultats préliminaires des législatives, l'AAV prédit «l'avènement proche d'un printemps arabe en Algérie». Les déboires n'ont toutefois pas désarmé cette alliance islamiste qui joue la victime spoliée de «sa» victoire. Elle s'est autoproclamée «première force politique du pays et de surcroît révolutionnaire» et a appelé ses militants à «prendre le train de l'Algérie verte qui a démarré avec les prémices du printemps différé en Algérie». Même son de cloche du côté du président du FJD dont la formation politique n'a obtenu que sept sièges à l'issue du scrutin de jeudi, qui a estimé qu'il a été spolié par le pouvoir et précisé qu'un premier sondage créditait son parti de pas moins de 65 sièges. «Le dernier sondage réalisé par le pouvoir après la fin de la campagne électorale dont une copie du document est en notre possession, nous créditait de 65 sièges», a affirmé M.Djaballah.
Le leader islamiste dépouillé de ses partis En Nahda et El Islah, a qualifié les législatives du 10 mai d'«une mascarade» qui a «créé une situation d'insécurité et d'instabilité». La réaction virulente de Abdallah Djaballah intervient après celle du Front du changement, Abdelmadjid Menasra qui a remis en cause de bout en bout, les résultats de cette élection. Il s'estime être l'un des grands perdants à côté de Bouguerra Soltani. Il en est de même, du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), qui n'a obtenu aucun siège à l'APN, et dont le leader, Mohamed Saïd, n'écarte pas la possibilité de dissoudre sa formation pour quitter définitivement la scène politique. Il a trouvé les premiers résultats du vote «en deçà des aspirations» du peuple. Il estime que ces résultats sont «en faveur du statu quo, brouillent les cartes et constituent une surprise dont les répliques risquent d'être dangereuses». Sans contester le score réalisé par le parti du FLN, le premier responsable du PLJ s'est néanmoins interrogé sur «le miracle» qui avait permis à ce parti de «rester la première force politique au Parlement».
A l'instar du PLJ, le Mouvement des citoyens libres (MCL), qui a obtenu 2 sièges à l'APN, a estimé que les dernières législatives ne reflétaient pas la volonté du peuple algérien qui espérait un «changement tangible».
Le président du MCL, Mustapha Boudina, très déçu par le score de son parti, a regretté d'y avoir participé. Il a déclaré que «plusieurs violations ont été relevées lors de cette opération électorale. Dès le départ, les chances et les moyens n'étaient pas égaux». Le parti Ahd 54, qui a arraché 3 sièges à l'APN, n'est pas en reste. Son président, Ali Fawzi Rebaïne, a déclaré que les résultats du scrutin ont «décrédibilisé la seule voie pacifique permettant le changement et l'édification d'institutions élues à même de gagner la confiance du citoyen».
Toutefois, Ahd 54 dont le président doute fort de la véracité du taux de participation, continuera à militer au sein de «l'opposition» afin que la scène politique nationale «ne reste pas vide».
Le Parti de l'équité et de la proclamation (PEP), qui n'a obtenu aucun siège à l'APN, continuera à militer en «créant des alliances avec des formations politiques partageant les mêmes objectifs, dont la consécration de la démocratie», a déclaré sa présidente, Mme Naïma Salhi. Aux yeux de Mme Salhi, les premiers résultats des législatives reflétaient «l'absence d'une volonté politique de changement».
Par ailleurs, la déception de ces partis à l'égard des résultats des élections législatives tranche radicalement avec les réactions de plusieurs pays, notamment les Etats-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, la Tunisie et le Qatar qui ont salué le bon déroulement du scrutin, supervisé par un nombre «important» d'observateurs étrangers.
De toute façon, ce n'est pas fini, d'autres partis continueront à réagir jusqu'à la proclamation officielle des résultats, c'est-à-dire dans une semaine.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed BOUFATAH
Source : www.lexpressiondz.com