L'étau se resserre sur les commerçants de la pièce de rechange
contrefaite avec la nouvelle loi de finances n'autorisant que les
concessionnaires à importer la pièce détachée d'origine. Une loi qui exige
également, à partir de l'année prochaine, un hologramme apposé sur toutes les
pièces détachées. Une nouvelle mesure qui vise à sécuriser le marché de la
pièce détachée en Algérie compte tenu des graves répercussions que peut
engendrer ce phénomène, notamment les accidents de la route. En effet, ce sont
pas moins de 65% des accessoires pour véhicules commercialisés sur le marché
national qui sont contrefaits, un constat alarmant qui interpelle de plus en
plus les opérateurs activant dans le domaine en question à faire face à un
fléau aux lourdes conséquences.
Après les cosmétiques, c'est au
tour des pièces détachées d'occuper la deuxième position des produits
contrefaits. Il s'agit, en effet, d'une véritable menace pour la vie des
conducteurs utilisateurs de ces pièces de rechange. Pour les professionnels du
secteur rencontrés en marge du Salon de l'automobile de l'Ouest organisé depuis
le 8 novembre par Somex et l'EMEC, au Palais des expositions d'Oran,
l'instauration de l'hologramme sur toutes les pièces détachées va permettre de
s'assurer de l'authenticité du produit. Il s'agit d'un timbre argenté
comportant un code de sécurité intégré et permettant de certifier l'origine de
la pièce de rechange homologuée par le contrôle, a expliqué un opérateur
spécialisé dans la pièce de rechange Renault pour les engins lourds installé
dans la wilaya de Chlef. Selon le même responsable, ce timbre est comme un gage
de sécurité pour les usagers de la route et pour les clients. Ces derniers
doivent exiger cet hologramme à chaque opération d'achat de n'importe quelle pièce
auprès de leur agent agréé. Une formule qui garantit à la fois la sécurité du
produit et celle de l'usager, nous précise-t-on. Tout en soulignant
l'importance de cette mesure, notre interlocuteur a rappelé que parmi les
pièces les plus contrefaites figurent les plaquettes de freins et les filtres à
huile et ceux à air. A titre d'exemple, les plaquettes de freins d'origine
Renault poids lourds sont cédés à 37.000 DA, alors que les plaquettes
contrefaites sont vendues à 15.000 DA. Idem pour les feux arrière dont le prix
est fixé à 18.000 DA alors que ceux contrefaits sont cédés à 5.000 DA. Le prix
du filtre à air d'origine est à 5.000 DA, alors que celui du contrefait est à
2.000 DA. Une différence flagrante qui renseigne sur le danger que représentent
ces produits une fois utilisés.
Par ailleurs, tout en dénonçant
ces imitations frauduleuses de marques, de design et d'emballage, de nombreux
opérateurs ont salué l'instauration d'un tel dispositif dans le but de protéger
à la fois le produit et l'utilisateur. Au niveau de la direction du commerce,
on apprend que des instructions ont été données pour intensifier le contrôle à
la fois aux frontières en exigeant l'étiquetage de ces produits en langue
nationale. Une mesure qui ne pourrait résoudre le problème de la contrefaçon
car, selon les professionnels, la formation d'ingénieurs et de techniciens de
qualité au niveau des ports serait largement souhaitable pour intensifier le
contrôle.
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Posté Le : 16/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : K Assia
Source : www.lequotidien-oran.com