Quelles leçons en tirer'

Le tremblement de terre de très forte intensité qui a secoué Béjaïa au point d'être ressenti dans d'autres wilayas, vient nous rappeler que l'Algérie fait partie de ces pays situés en zone sismique Un phénomène auquel elle est surexposée et qui peut entraîner d'énormes dégâts matériels, mais surtout des pertes en vies humaines. Celui qui a touché Boumerdès le 21 mai 2003 est encore dans les mémoires. Il a été fait état de 2278 morts. 10147 blessés et plus de 15000 sans-abri. Celui qui a emporté la ville d'El Asnam, rebaptisée Chlef, et les villages limitrophes a été plus meurtrier. Le bilan fait état de plus de 5000 morts et plusieurs milliers de blessés, ainsi que plus de 400000 personnes sans abri. Il est considéré par les spécialistes comme le séisme le plus violent jamais enregistré dans la région Ouest méditerranéenne. Celui qui a frappé Béjaïa dans la nuit de mercredi à jeudi est venu incontestablement réveiller ces angoisses, ces peurs que l'on pensait mettre au passé en les refoulant dans notre inconscient collectif, même si les dégâts ont été fort heureusement moindres. Aucune victime n'a été signalée. Le choc a cependant été d'une violence inouïe. Le traumatisme se lit dans les yeux et à travers les commentaires qui en ont découlé. Comme un exutoire. Une épreuve qui doit être dépassée pour faire face à un quotidien qui n'est déjà pas facile à vivre. Des leçons doivent impérativement être tirées pour gérer de telles situations. Hormis l'intervention des pouvoirs publics pour évaluer des dégâts et y remédier se pose désormais la question d'apprendre à vivre avec ce phénomène qui se répètera sans savoir où et de quelle manière il frappera. D'où l'impératif de construire des logements avec des normes qui tiennent compte de la sismicité qui caractérise le pays. Les tremblements de terre qui se sont produits cette année, nous rappellent une fois de plus que l'Algérie du Nord, est une région où de violents séismes peuvent se produire. Plusieurs séismes de magnitude égale ou supérieure à 5,5 ont été enregistrés depuis celui qui a frappé El Asnam, signale Yelles Chaouche, docteur en géophysique et chargé de recherche au centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) dans son ouvrage Sismicité en Algérie et tectonique des plaques». Il serait incontestablement impérieux d'en faire l'apprentissage à nos enfants, de leur enseigner cette particularité de leur pays avec laquelle ils sont appelés à vivre et de ne pas attendre qu'ils soient mis devant le fait accompli. Introduire cet aspect dans les manuels scolaires contribuerait certainement à atténuer les chocs et les traumatismes souvent enfouis avec de potentielles conséquences sur leur épanouissement. Plusieurs écoles et établissements scolaires, ont été endommagés par le séisme qui a ébranlé Béjaïa. La rentrée scolaire risque d'être reportée d'au moins une semaine alors que l'année scolaire est déjà fortement affectée par la pandémie de Covid-19. Il serait donc plus que judicieux de ne pas taire cet autre phénomène qui vient d'impacter leur scolarité. Il y va de leur santé mentale. Ce que l'école ne peut ignorer.