Algérie

Quelle transition pour le pouvoir '


Loin de susciter l'unanimité, le nom de l'ancien président Zeroual revient avec insistance depuis quelques jours. Le prédécesseur de Bouteflika (1994-1999) a révélé mardi avoir refusé la proposition de l'ancien patron du renseignement Mohamed Mediène, surnommé « Toufik », soutenu par Saïd Bouteflika (le frère d'Abdelaziz). Ces derniers lui proposaient de diriger une instance de transition. « J'ai fait part à mon interlocuteur de toute ma confiance dans la maturité des millions de manifestants et de la nécessité de ne pas entraver la marche du peuple, redevenu maître de son destin », a-t-il écrit dans un communiqué. Ce week-end, Ahmed Gaïd Salah avait évoqué une réunion de « parties malintentionnées », mais sans donner de noms. Il s'agirait donc de cette rencontre, selon plusieurs médias algériens. Pour l'heure, aucune personnalité n'accepte d'être le porte-voix des manifestants. Certains visages émergent pourtant via les réseaux sociaux. C'est le cas de l'avocat et défenseur des droits de l'homme, Mustapha Bouchachi. Le fait qu'il se soit réjoui de l'offensive de l'armée contre Bouteflika pourrait rassurer l'institution militaire. L'homme âgé de 65 ans répète toutefois que les citoyens doivent rester au c?ur de la transition. « Nous allons continuer jusqu'à la victoire, nous allons poursuivre nos marches pacifiques et réfléchir collectivement à d'autres moyens pour essayer d'empêcher ce pouvoir de nous voler notre révolution pacifique », a-t-il déclaré lundi dans un Facebook Live. Cette période de transition verra aussi sans doute les grands patrons, dont certains sont propriétaires de médias nationaux, se repositionner sur l'échiquier politique. L'un d'eux a déjà fait les frais du départ d'Abdelaziz Bouteflika. Principal donateur de la campagne du président en 2014, l'industriel Ali Haddad a été arrêté par la police juste quelques jours après avoir quitté ses fonctions de patron des patrons algériens. Interpellé dans la nuit de dimanche à lundi à la frontière tunisienne, il doit être transféré mardi devant un juge d'instruction à Alger. Cet épisode laisse présager d'une opération « mains propres » commandée par les nouveaux hommes forts de l'Etat. Reste à savoir si celle-ci ne virera pas au règlement de comptes.
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