Pensez-vous que crier devant une prison réveillera le patriotisme dormant des citoyens ' Croyez-vous qu'en faisant cela, à la mémoire d'Ahmed Zabana, vous allez apporter quoi que ce soit de plus par un refrain, aussi strident soit-il, réveillant ainsi par votre action des gens, ô combien lassés par 50 ans de fatigue !…
Lassés de 50 ans d'espoir sombrant dans un abîme de désespérance ! Une jeunesse épuisée, éreintée par mille et un discours leur promettant un avenir glorieux qui ne s'apparente en réalité qu'à une errance… se fourvoyant dans les méandres de la bureaucratie algérienne. Que faites-vous des gens rongés par les maux et la maladie, qui n'ont que leur oreiller pour soulager leur peine et que vous osez réveiller brusquement par un tapage nocturne ' Est-ce cela qu'on appelle une action réfléchie, digne d'un citoyen vivant au XXIe siècle ' Dites ' Monsieur, si vous voulez rendre hommage à une figure emblématique de l'Histoire, apprenez que cela commence en premier lieu par l'instruction de tout un peuple, la connaissance des évènements réels ayant jalonné l'histoire algérienne durant des siècles ! Savoir d'abord qu'un martyr n'est pas mort pour que 50 ans plus tard viennent des gens pour crier à 4h du matin devant sa dernière demeure à l'instar de ce que faisaient les peuples barbares à la mémoire des leurs. Savoir ensuite que les seuls cris auxquels nous devrons porter une oreille attentive, qui réveillent les consciences, sont ceux qui manifestent la douleur de ceux et celles qui souffrent dans le silence, dans le mépris, qui subissent les affres de la survie, vivant au jour le jour et appréhendant chaque évènement fâcheux ruinant la vie des personnes qui n'ont que leurs yeux pour manifester leur peine. Savoir enfin que cet hommage ne se fait pas en un instant ponctuel suivi d'un oubli de 50 autres années ténébreuses, mais se fait en vérité par un rappel à cette jeunesse si prompte à l'oubli… à l'oubli de ce que furent les convictions de ceux qui ont combattu l'injustice, la misère, le mépris, la pauvreté,… tout cela dans un but ultime et noble qu'est celui de la liberté. La liberté, cher Monsieur, au cas où vous l'auriez oublié, est le droit de l'âme à respirer, à vivre en profitant dignement de ses droits de citoyen à part entière. Au final, juste une question qui taraude mon esprit ainsi que celui de tout universitaire épris de l'amour de liberté : Vous sentez-vous libre '
Dr Amirouche Sadoun, médecin praticien en neurochirurgie
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Posté Le : 24/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Soir d'Algérie
Source : www.lesoirdalgerie.com