Algérie

Quelle stratégie contre les dérèglements climatiques ?



Les catastrophes naturelles liées aux changements climatiques est le thème d'un séminaire national, organisé par l'Institut hydrométéorologique de formation et de recherche d'Oran (IHFR), et qui a débuté, hier, en présence de chercheurs et d'universitaires algériens, mais aussi d'experts étrangers venus de France, de Belgique et du Maroc. Selon les organisateurs, il est, désormais, devenu urgent de réfléchir sur les risques des changements climatiques sur notre pays où on ne dispose, à ce jour, d'aucune étude avec des indicateurs mesurables sur les impacts à moyen et long termes des dérèglements du climat. «Les sécheresses persistantes et les crues que connaît notre pays durant ces dernières années ont montré la nécessité de coordonner les efforts pour une meilleure connaissance du climat et des catastrophes naturelles qui lui sont liées», notent les organisateurs, tout en signalant que les catastrophes naturelles sont devenues plus fréquentes, plus étendues et surtout plus dévastatrices. Dans la première intervention, le Pr Annick Douguedroit de l'université Aix en Provence a insisté sur les impacts dévastateurs du réchauffement climatique sur la terre et notamment sur la banquise qui menace de fondre dans les prochaines décennies. Selon cet expert français, au rythme actuel caractérisé par un accroissement mondial de la température entre 2 et 5 degrés Celsius, le monde dispose de moins d'un siècle avant la fonte du Groenland qui aura des effets désastreux sur la terre et plusieurs parties du monde risquent d'être englouties à jamais sous les eaux. «On a constaté une fonte soutenue du Groenland qui aura comme répercussion directe un relèvement du niveau de la mer de sept mètres», avertit cet expert. De son côté, M. Matari de l'IHFR d'Oran a noté que pour l'Algérie, la sécheresse reste la plus grande menace, même si les crues causent 70 % des dégâts matériels. En se basant sur les données des stations météorologiques d'Oran, d'Alger, de Annaba et de Tamanrasset de ce dernier siècle, l'intervenant a alerté qu'il y a des augmentations significatives des températures depuis 1980 en Algérie mais qui reste plus nette dans l'Ouest du pays. Les avis de tous les experts convergent sur l'urgence de réfléchir sérieusement dans les hautes sphères de l'Etat sur une stratégie globale afin de faire face à ces dérèglements climatiques qui ont provoqué, ces trois dernières décennies, la mort de 30 millions de personnes dont 90 % dans les pays en voie de développement. Pour atténuer l'impact de ces changements climatiques, certains experts proposent la réduction des émanations des gaz à effet de serre, le lancement d'un large programme de reboisement et l'abandon de la plantation des céréales dans certaines régions du pays comme les Hauts Plateaux pour les vignobles. D'autres experts affirment, par contre, que le mal est déjà fait et que toutes ces propositions ne peuvent stopper le changement majeur que va subir le climat dans les prochaines décennies. Pour ces derniers, il serait plus judicieux de réfléchir sur une stratégie à long terme pour prévenir les catastrophes naturelles et mieux préparer les populations pour maîtriser les impacts. D'ailleurs, les organisateurs signalent que l'objectif de ce séminaire est de sortir avec une stratégie nationale, sur la base des indicateurs mesurables, pour prévenir les catastrophes naturelles à long terme dans notre pays. «Les conclusions du séminaire pourront servir à la mise en place d'un programme pluridisciplinaire comprenant la formation, le développement, l'exploitation et impliquant la météorologie, l'hydrologie, l'enseignement et la recherche en vue d'atténuer les effets négatifs dus au climat», concluent les organisateurs.
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