Algérie

Quelle stabilité 'Edito : les autres articles



Quelle stabilité 'Edito : les autres articles
Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a inventé un nouveau concept que l'on n'enseigne nulle part dans les écoles diplomatiques. «L'Algérie est un pays exportateur net de stabilité», n'a-t-il de cesse de répéter à ses interlocuteurs étrangers. La promotion du label de la stabilité de l'Algérie est relayée par les membres du gouvernement avec à leur tête le Premier ministre, M. Sellal, les présidents des deux Chambres du Parlement et tous les institutionnels.La solution de l'équation insoluble sur l'après-pétrole dans laquelle est embourbé le pays, qui peine à amorcer son décollage économique et à diversifier ses exportations, est enfin trouvée ! Plus sérieusement, de quoi parle-t-on et qui cherche-t-on à convaincre en se glorifiant de la stabilité qui règne dans le pays, alors que la menace à nos frontières est, ouest et sud n'a jamais été aussi lourde d'inquiétudes avec ce cercle de feu dans lequel se trouve ceinturée l'Algérie en raison des conflits et de la tension entretenue à ses frontières ' La dernière provocation marocaine, avec l'attaque du consulat d'Algérie à Casablanca et l'atteinte au drapeau national, montre bien que la stabilité du pays, que nos dirigeants mettent en avant dans leur quête éperdue de légitimation, demeure précaire et tributaire de jeux et d'enjeux politiques de puissances étrangères sur lesquels les pouvoirs locaux, en Algérie et ailleurs, n'ont aucune emprise. Leur mauvaise gouvernance a offert un terreau naturel pour les bouleversements qu'ont connus les pays de la région.
La stabilité d'un pays ne s'apprécie pas uniquement par rapport à un état de guerre, à la violation de la souveraineté nationale. L'instabilité politique de l'Algérie, la précarité sociale, l'économie en panne survivant grâce à la rente pétrolière qui assure l'ordinaire des Algériens, l'université qui forme des chômeurs, le système de santé agonisant constituent autant d'ingrédients et de principes actifs pouvant à tout instant rompre la fragile cohésion sociale et nationale et remettre en cause cette fausse stabilité et quiétude dans laquelle baignent en apparence les Algériens. L'Algérie, selon des statistiques officielles, détient le record des conflits sociaux et des manifestations de rue qui se chiffrent par milliers chaque année depuis que les citoyens se sont affranchis de la peur pour revendiquer, par des actions citoyennes, leurs droits sociaux et les libertés. Les grèves, dont certaines structurelles, n'ont épargné aucun secteur, même les plus sensibles tels ceux de la ssanté, l'éducation. L'inflation a atteint des proportions alarmantes face au pouvoir d'achat des citoyens, lesquels n'arrivent plus à s'assurer même les produits de consommation de base subventionnés par l'Etat qui demeurent hors de portée des bourses modestes.
Parler de stabilité dans ce climat de peur et d'incertitude du lendemain des Algériens revient soit à vivre sur une autre planète ignorant les dures réalités et leur vécu, soit à recourir au mensonge d'Etat pour tenter de rafraîchir le bilan contesté de la gouvernance de Bouteflika pour les besoins de la consommation à la fois intérieure et extérieure.
A défaut de résultats positifs de gestion, le credo de la paix et de la stabilité (virtuelle) semble encore une fois être retenu par le président Bouteflika et son entourage comme un thème majeur de la campagne électorale dans la perspective de la présidentielle d'avril 2014.


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