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Quelle solution pour la Syrie ' La répression sanglante se poursuit



Quelle solution pour la Syrie '                                    La répression sanglante se poursuit
Au-delà de la série de mesures et de sanctions prises par Washington et ses alliés de Bruxelles, les pays occidentaux ne trouvent toujours pas de solution à la question syrienne. Les vieux démons qui caractérisaient la fracture entre l'ancien bloc soviétique, renforcé par la Chine, et les alliées de l'Otan sont vraisemblablement ressuscités. Le sujet qui fâche n'est autre que la Syrie. Un pays, où le régime de Bachar al-Assad, pour se maintenir au pouvoir, a lancé une répression sanglante contre ses opposants, faisant depuis le 15 mars dernier, selon le décompte onusien, plus de 3 000 morts, outre les personnes arrêtées, torturées ou déplacées.
Après la résolution ayant permis à l'Alliance nord atlantique d'intervenir en Libye, Russes et Chinois ont catégoriquement refusé de rééditer l'expérience. Cette fois-ci, la Russie et la Chine ont opposé, début octobre, leur veto à une résolution du Conseil de sécurité qui se contentait, pourtant, de menacer la Syrie de sanctions ciblées, tandis que l'Afrique du Sud, le Brésil, l'Inde et le Liban se sont abstenus.La communauté internationale s'est «fracturée» comme au bon vieux temps de la guerre froide, entre partisans de la guerre et ses opposants. Les BRIC, comme de nombreux pays d'Afrique et d'Amérique latine, n'ont pas agi comme ils l'avaient fait face au cas libyen. En n'exerçant pas alors leur droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies, la Russie et la Chine ne s'étaient pas, de facto, opposées à l'opération militaire des forces de l'Otan aux côtés des rebelles libyens. Une campagne qui visait à protéger des populations civiles menacées à Benghazi et qui a abouti au renversement, à Tripoli, du régime de Kadhafi et au sinistre dénouement du 20 octobre dernier.Le «cas syrien» représente, vraisemblablement, un tout autre enjeu que le libyen. À la différence de la Libye, les opposants syriens n'ont à aucun moment appelé à l'ingérence étrangère. Rien ne semble entamer leur résistance. Américains et européens n'ont pas encore reconnu le Conseil national syrien (CNS), constitué le 2 octobre dernier à Istanbul. Ce dernier, ne se considère d'ailleurs pas comme une autorité alternative à celle du régime contesté. Toute intervention militaire occidentale, même si elle était limitée à des raids aériens, pourrait avoir des conséquences désastreuses dans la région du proche orient. Les enjeux géostratégiques sont tout autres qu'en Afrique du Nord. Même les pays arabes, qui ne trouvent toujours pas de parade, tentent, tant bien que mal, de trouver une solution politique à ce conflit, qui ne passerait pas par les capitales occidentales. Les interconnexions entre la Syrie, le Liban, l'Iran et surtout Israël, semblent ajourner les solutions militaires.
La Russie, pour sa part, joue également le joker syrien. Moscou a souhaité que le gouvernement syrien s'engage à plus de réformes. Et Même si l'attitude négative du régime de Bachar al-Assad n'a donné aucune prémices de changements, Moscou n'a pas décidé de modérer sa position. Quand à la Chine, il s'agit surtout de montrer son opposition à toute forme d'intervention contre un régime menacé par des manifestations, pour éviter de créer un précédent qui pourrait se retourner contre ses propres intérêts, notamment dans certaines provinces chinoises. La position de l'Inde, du Brésil et de l'Afrique du Sud est encore différente. Ce bloc privilégie toujours le dialogue Sud-Sud pour contrebalancer, si nécessaire, le poids des superpuissances classiques.En tout état de cause, la division de la communauté internationale n'est vraisemblablement pas favorable à la révolte syrienne. Les manifestants font face, seuls, à un régime qui n'hésite nullement à tirer sur les foules pour se maintenir. Sept mois de manifestations. Sept mois de répression. Sept mois de dénonciations. Mais les Syriens comptent toujours leurs morts. Ni les sanctions ni l'isolement international, ne semblent décider le pouvoir syrien à réfléchir à une issue à l'impasse dans laquelle se trouve le pays depuis le 15 mars dernier. La communauté internationale, quand à elle, semble avoir les poings et les pieds liés. Impuissante, elle ne trouve pas, pour le moment, de parade à cette situation chaotique.
G. H.


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