Après la demande faite en 2009 pour l'achat d'obligations et relancée en novembre 2011, le Fonds monétaire international (FMI) a renouvelé, cette année, sa demande mais autrement. Il a sollicité l'Algérie pour qu'elle contribue à renflouer le Fonds qui a besoin de sommes colossales pour faire face à la crise économique et voler au secours de certains pays au bord de la faillite. «La demande a été donc faite par le FMI à l'Algérie en tant que pays doté d'excédents financiers» pour accroître les ressources de l'institution de Bretton Woods, a affirmé le ministre des Finances, M. Djoudi. Il a précisé aussi que l'Algérie «va étudier et évaluer les conditions dans lesquelles cette demande sera proposée dans les détails». En d'autres termes, il a expliqué que le pays «a besoin de savoir si le FMI envisage de réaliser cette opération de renforcement de ses capacités financières à partir de demandes de prêts ou de dépôts rémunérés, ainsi que le rendement qu'il compte proposer». Cette demande a fait réagir aussi le ministre de la Prospective, M. Hamid Temmar. Il avait déclaré que «le gouvernement va examiner la demande du FMI», évoquant un revirement de situation, lequel s'est confirmé d'ailleurs en 2009 lorsque le FMI a fait un appel pour le doublement de son capital et sollicité l'Algérie pour l'achat de ses obligations. Djoudi avait d'ailleurs confirmé cette demande «qui sera étudiée». Il a même estimé que «les obligations du FMI sont plus rentables que les bons du Trésor américain.» Pour cette nouvelle demande, Djoudi a fait savoir que l'Algérie fera connaître sa position avant la tenue de la prochaine assemblée annuelle du FMI et de la BM qui aura lieu en octobre prochain à Tokyo (Japon). Seule certitude pour le moment. Quant aux conditions du pays au cas où la réponse serait favorable, les différentes déclarations montrent plutôt que la prudence et la sécurité des placements du pays sont de mise . La gestion prudente des réserves de change du pays se fonde sur trois critères que sont la préservation de la valeur du capital, la couverture contre les risques de change- par le maintien notamment d'un portefeuille diversifié- et leur liquidité, a noté le ministre. Toutefois, les observateurs se posent déjà des questions quant à cette nouvelle donne qui vient d'ailleurs rappeler un pan de l'histoire contemporaine du pays quand l'économie était à genoux et les caisses de l'Etat presque vides. Les conséquences de l'ajustement structurel imposé par le même FMI sont connues. Les conditions imposées à l'Algérie étaient alors, on ne peut plus draconiennes. Et c'est ainsi que de nombreuses entreprises déjà déficitaires avaient mis la clé sous le paillasson. Des milliers de postes d'emploi ont été aussi sacrifiés pour sauver les équilibres budgétaires, mais aussi satisfaire les demandes et les conditions de l'institution de Bretons Woods. Si cette période n'est qu'un lointain souvenir pour le pays, aujourd'hui avec une situation carrément inversée, l'Algérie est en droit de revendiquer, outre les bénéfices de ses placements, le minimum syndical d'une telle situation et chercher notamment à renforcer ses capacités en savoir-faire technologique et managérial. Le pays a grandement besoin d'un appui et d'une expertise dans des domaines bien précis. Son rôle dans cette institution devrait aussi connaitre une évolution positive pour devenir un élément actif en tant que prêteur.
S. B.
Mobilisation des pays émergents et réticence des pays développés
Outre l'engagement du G20 à participer dans cette opération de renflouement avec plus de 430 milliards de dollars de ressources supplémentaires, des pays de la zone euro avaient également annoncé une contribution de 200 milliards de dollars, ainsi que les pays émergents avec 90 milliards de dollars, le Royaume-Uni, l'Arabie saoudite et la Corée du Sud qui participeront avec 15 milliards de dollars chacun. Toutefois, les Etats-Unis et le Canada dont les finances sont en bonne santé restent aux abonnés absents pour le moment.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 06/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Smail Boughazi
Source : www.latribune-online.com