Ces derniers temps, l'armée «déterre» pratiquement chaque jour des armes de guerre en abondance et de qualité. Ces derniers temps, l'armée «neutralise» successivement nombre de groupes terroristes même dans le nord du pays. Accumulation d'armes, accumulation de terroristes. Nous sommes à la 24e année depuis le «déclenchement» de la lutte contre le terrorisme.L'armée continue à trouver des terroristes à neutraliser et de nombreuses caches d'armes à démanteler. Faudrait-il s'en inquiéter ou s'en féliciter ' Cela veut-il signifier que l'armée est en train d'éradiquer ce qui «reste» de terroristes et de détruire les dernières caches d'armes ' Cela voudrait-il signifier au contraire que le terrorisme n'est pas éradicable et qu'en matière de démantèlement de caches d'armes nous n'en sommes pas à la fin de ce processus ' Bien évidemment, nous ne pouvons pas faire l'économie de questions qu'on qualifiera d'incontournables. Si l'armée et les services de sécurité ne font que remporter des succès, en éliminant sans cesse les terroristes «rencontrés», d'où vient que les effectifs de terroristes ne sont pas encore épuisés malgré la démarche qui a commencé par la main tendue de Boudiaf suivie de la loi sur la «rahma» de Kafi puis de la première circulaire présidentielle de mars 1994 de Zeroual recommandant d'organiser la concorde entre tous les Algériens, puis enfin de la réconciliation nationale de Bouteflika qui sera peut-être suivie par l'amnistie ' Peut-être que Chakib Khalil et d'autres attendent la réconciliation économique, à savoir «n'en parlons plus» et pardonnons-nous mutuellement ' De Boudiaf à Bouteflika, en passant par Kafi et Zeroual, la recherche d'un processus de paix traduit l'inexistence d'un mandat d'éradication confié à l'armée ou auto-confié par l'armée. Si donc on considère que l'armée a réussi à neutraliser tous les terroristes qu'elle rencontre ou qu'elle pourchasse, il y a bien quelque part un échec des pouvoirs publics ou dits politiques qui n'arrivent pas à éradiquer les motivations des jeunes aux métiers de terroristes. Le système politique serait-il responsable du gaspillage de l'usage stratégique de l'instrument militaire ' Quelle nature du système rendrait-il rentable l'usage stratégique de l'instrument militaire ' Quelle place pour l'armée dans la nation ' Nous n'abordons que superficiellement les rapports du politique au militaire et les incidences d'une vraie légitimité populaire sur la hiérarchie de ces relations.
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Posté Le : 26/06/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Bachir Medjahed
Source : www.lnr-dz.com